C’est à l’emplacement de cette place que par ordre du gouverneur de Gorée, Auguste-Lépold Protet, les militaires français occupèrent en 1857 le terrain d’une propriété en état d’abandon appartenant à un négociant goréen, Jaubert, précurseur de la culture de l'arachide au Sénégal, pour y ériger un fort. Juste à l’est du terrain de Jaubert se trouvait le village nommé « Mbor » sur les anciens plans.
Dans la carte de Faidherbe de 1853, reproduite par Charpy (1958), il est indiqué que ce village était la résidence du deuxième chef, tandis que Tann, un penc plus grand qui se trouvait vers le marché Kermel aux côtés de Xokk et Cëriñ, est indiqué comme étant la « résidence du chef de la presqu’île », certainement le Sëriñ Ndakaaru, qui fut Eliman Jool jusqu’en 1852 et Momat Jóob de 1852 à 1873.
Ce village de « Mbor » est probablement le nom du chef qui l’habitait. D’après les archives, on pourrait supposer que c’était Mbor Ndóoy, Jaraaf, c’est-à -dire ministre des affaires domaniales qui avait haute main sur l’agriculture et les finances (Sylla 1992: 26), et qui occupait aussi les fonctions de Alkaati pour le Dammeel du Kajoor :
Faidherbe l’avait sans doute identifié comme deuxième chef. Selon les premiers projets d’aménagement, la place devait accueillir au centre l’église, qui fut cependant édifiée sur le côté ouest en 1876, mais n’aura pas longue vie, car elle s’effondra au début du XXe siècle : l’église de Dakar sera alors construite non loin, sur la rue Malenfant.
Parmi les plus anciens bâtiments qui sont encore là , nous pouvons citer quelques maisons avec toitures en briques comme l’ancien Comptoir Franco Suisse, le bâtiment de l’ancienne Circonscription devenue aujourd’hui la Préfecture, le Palais de Justice aujourd’hui Ministère des Affaires Étrangères, et la Chambre de Commerce. Ces deux derniers se distinguent par leur style néo-classique.
L’aspect actuel est le fruit d’un réaménagement des années 1950, quand les grands buildings étaient à la mode du jour et Dakar, capitale de l’A.O.F., a connu un véritable boom immobilier. C’est dans ces années que l’ancien monument aux morts de la Première Guerre mondiale fut démantelé et la statue principale déplacée au cimetière de Bel Air.
Deux grands bâtiments furent construits dans les années 1970 : l’hôtel Teranga qui est toujours là et l’hôtel Indépendance qui avait un style brutaliste mais qui a été récemment démoli et remplacé par un nouveau bâtiment.
Bibliographie :
Charpy J. 1958. La Fondation de Dakar (1845-1857-1869), Larose: Paris.
D’Almeida-Topor H. 1992. La ville magnifiée : les fêtes de l’indépendance dans les capitales ouest-africaines francophones in Goerg O. (éd.) Fêtes Urbaines en Afrique, Karthala: Paris.
Sylla A. 1992. Le Peuple Lebou de la presqu’île du Cap Vert, NEAS: Dakar.
Dans la carte de Faidherbe de 1853, reproduite par Charpy (1958), il est indiqué que ce village était la résidence du deuxième chef, tandis que Tann, un penc plus grand qui se trouvait vers le marché Kermel aux côtés de Xokk et Cëriñ, est indiqué comme étant la « résidence du chef de la presqu’île », certainement le Sëriñ Ndakaaru, qui fut Eliman Jool jusqu’en 1852 et Momat Jóob de 1852 à 1873.
Ce village de « Mbor » est probablement le nom du chef qui l’habitait. D’après les archives, on pourrait supposer que c’était Mbor Ndóoy, Jaraaf, c’est-à -dire ministre des affaires domaniales qui avait haute main sur l’agriculture et les finances (Sylla 1992: 26), et qui occupait aussi les fonctions de Alkaati pour le Dammeel du Kajoor :
Faidherbe l’avait sans doute identifié comme deuxième chef. Selon les premiers projets d’aménagement, la place devait accueillir au centre l’église, qui fut cependant édifiée sur le côté ouest en 1876, mais n’aura pas longue vie, car elle s’effondra au début du XXe siècle : l’église de Dakar sera alors construite non loin, sur la rue Malenfant.
Parmi les plus anciens bâtiments qui sont encore là , nous pouvons citer quelques maisons avec toitures en briques comme l’ancien Comptoir Franco Suisse, le bâtiment de l’ancienne Circonscription devenue aujourd’hui la Préfecture, le Palais de Justice aujourd’hui Ministère des Affaires Étrangères, et la Chambre de Commerce. Ces deux derniers se distinguent par leur style néo-classique.
L’aspect actuel est le fruit d’un réaménagement des années 1950, quand les grands buildings étaient à la mode du jour et Dakar, capitale de l’A.O.F., a connu un véritable boom immobilier. C’est dans ces années que l’ancien monument aux morts de la Première Guerre mondiale fut démantelé et la statue principale déplacée au cimetière de Bel Air.
Deux grands bâtiments furent construits dans les années 1970 : l’hôtel Teranga qui est toujours là et l’hôtel Indépendance qui avait un style brutaliste mais qui a été récemment démoli et remplacé par un nouveau bâtiment.
Bibliographie :
Charpy J. 1958. La Fondation de Dakar (1845-1857-1869), Larose: Paris.
D’Almeida-Topor H. 1992. La ville magnifiée : les fêtes de l’indépendance dans les capitales ouest-africaines francophones in Goerg O. (éd.) Fêtes Urbaines en Afrique, Karthala: Paris.
Sylla A. 1992. Le Peuple Lebou de la presqu’île du Cap Vert, NEAS: Dakar.