Ousmane Sarr avait toujours nourri un rêve : habiter la ville sainte de Touba. Depuis deux ans, son rêve s’est réalisé. Il a trouvé une petite demeure dans les quartiers périphériques de la ville. Il y a logé sa femme et ses enfants. Avec sa charrette, il arrive à nourrir sa petite famille. Tous les jours, il fait du transport hippomobile dans la ville religieuse.
A l’instar de Ousmane Sarr, ils sont nombreux les fidèles mourides qui rêvent d’habiter dans la cité religieuse de Touba. Si certains ont pu réaliser ce rêve, d’autres n’y arrivent pas encore. Mais pourquoi habiter à Touba où y être enterré après sa mort, est le rêve de beaucoup de disciples mourides ? Pour Ousmane Sarr, Touba est une terre bénie où l’on peut vivre pleinement sa foi. Avoir une maison à Touba ou y être enterré est pour le disciple mouride, un signe de rédemption. « Toute personne qui habite Touba est venue répondre à l’appel de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur de la cité religieuse », croit fermement Ousmane Sarr.
D'après "Le Soleil", depuis plusieurs années, des immeubles poussent comme des champignons dans la cité de Cheikh Ahmadou Bamba. Après Dakar, elle est devenue la ville la plus peuplée du Sénégal. Pour Serigne Fallou Galass Sylla, cette ruée fiévreuse ne doit pas être une surprise. Le chercheur sur le mouridisme renseigne qu’avant sa fondation en 1888, Cheikh Ahmadou Bamba avait formulé des prières pour que la ville soit peuplée : « Comme Dieu a exaucé sa prière, c’est normal que les populations se ruent vers Touba ».
Depuis sa fondation à l’époque du vénéré Cheikh Ahmadou Bamba, les populations venaient de partout pour habiter à Touba. Même durant son exil, elles continuaient d’affluer vers la ville sainte, informe Serigne Ahmadou Bamba Al-Khadim Mountakha Mbacké, fils du Khalife général des Mourides. « Le mouride pense qu’il doit habiter à Touba ou y avoir au moins une maison. Des gens ont quitté beaucoup de départements du pays pour venir habiter à Touba. Cela fait que l’expansion de la ville a été très rapide surtout au début des années 1980-1990. Jusqu’à présent, cette affluence continue », ajoute le chef religieux.
Aujourd’hui, Touba compte plus deux millions de personnes dont la plupart sont des fidèles de son fondateur Cheikh Ahmadou Bamba. « Il n’y a pas d’usines ou d’entreprises pourvoyeuses d’emplois à Touba mais pourtant, elle fait partie des villes les plus développées du pays, les villes où il fait bon vivre. La vie à Touba coûte moins cher comparée aux autres agglomérations urbaines. Tout cela montre que les prières de Cheikh Ahmadou Bamba dans Matlabul Fawzeyni ont été acceptées par le Seigneur », se réjouit Serigne Ahmadou Bamba al-Khadim Mountakha Mbacké.
« Je souhaite être enterré à Touba »
« Quand je serai mort, je souhaiterais être enterré à Touba ». Beaucoup de disciples mourides, de leur vivant, ont fait cette dernière recommandation à leurs héritiers. Même s’ils n’ont pas pu construire à Touba et y passer toute leur vie, ils souhaitent être enterrés sur le sol de Cheikh Ahmadou Bamba. Etre enterré à Touba, est-ce une recommandation de Serigne Touba ? A cette question, Serigne Ahmadou Al-Khadim Mountakha Mbacké répond ceci : « Je ne pense pas que ce soit une recommandation de Cheikh Ahmadou Bamba ».
Toutefois, le chef religieux souligne que, de son vivant, surtout quand il était en résidence surveillée à Diourbel, Cheikh Ahmadou Bamba demandait parfois que certains talibés décédés soient enterrés à Touba. « Cela était déjà un signe. C’est pourquoi les talibés demandent à être enterrés à Touba après leur mort », renchérit-il. D’après le chercheur Serigne Fallou Galass Sylla, dans Matlabul Fawzeyni, Cheikh Ahmadou Bamba avait déjà prié pour que toute personne qui repose sur le sol de Touba, puisse avoir « le salut éternel ». Cheikh Ahmadou Bamba avait aussi enterré une de ses épouses à Touba, rapporte Serigne Fallou Galass. Lui-même a été inhumé dans cette ville sainte, car il a toujours demandé que Touba soit sa demeure éternelle. Depuis lors, le cimetière de Touba, où de grands noms du mouridisme reposent, est convoité.
Plus d’un million d’individus enterrées depuis 2014
Mardi 23 août 2022. Quatorze heures et 10 minutes. Trois cortèges funèbres sont devant le cimetière Bakhiya de Touba. Quelques accompagnants sont dans le bureau de l’état-civil pour les derniers réglages. En effet, avant d’inhumer au cimetière de Bakhiya, il faut présenter le certificat de décès délivré par l’hôpital ou le centre de santé où la personne a rendu l’âme ou un papier délivré par le chef de village si elle a perdu la vie à domicile, explique Abdou Bakhoum, responsable du cimetière Bakhiya depuis 2014. Tous les jours, il assiste à un défilé de cortèges funèbres qui viennent mettre en terre leurs morts.
Après avoir réglé les papiers, les cortèges funèbres continuent leur procession à l’intérieur de ce vaste cimetière qui s’étend sur plusieurs hectares. A l’entrée, on tombe sur d’autres cortèges qui ont déjà fini d’enterrer leurs morts. Bakhiya ouvre ces portes tous les jours à sept heures et, est souvent fermé à minuit. « Entre 2014 et maintenant, plus d’un million de personnes ont été enterrées dans ce cimetière », informe M. Bakhoum. En effet, le cimetière de Bakhiya était divisé par les responsables en cinq blocs, avec chacun, une capacité de 10 000 personnes.
Aujourd’hui, précise Abdou Bakhoum, tous les cinq blocs sont pleins. Le sixième a été ouvert. « On peut espérer que Cheikh Ahmadou Bamba intercède en faveur des personnes enterrées à Touba auprès du Seigneur, le jour du jugement dernier », croit fermement Abdou Bakhoum.
Aujourd’hui, plus de deux millions de personnes vivent dans la ville de Touba, des milliers y sont enterrés. Touba est devenu un refuge social, une terre d’attraction pour les vivants mais aussi pour les morts.
A l’instar de Ousmane Sarr, ils sont nombreux les fidèles mourides qui rêvent d’habiter dans la cité religieuse de Touba. Si certains ont pu réaliser ce rêve, d’autres n’y arrivent pas encore. Mais pourquoi habiter à Touba où y être enterré après sa mort, est le rêve de beaucoup de disciples mourides ? Pour Ousmane Sarr, Touba est une terre bénie où l’on peut vivre pleinement sa foi. Avoir une maison à Touba ou y être enterré est pour le disciple mouride, un signe de rédemption. « Toute personne qui habite Touba est venue répondre à l’appel de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur de la cité religieuse », croit fermement Ousmane Sarr.
D'après "Le Soleil", depuis plusieurs années, des immeubles poussent comme des champignons dans la cité de Cheikh Ahmadou Bamba. Après Dakar, elle est devenue la ville la plus peuplée du Sénégal. Pour Serigne Fallou Galass Sylla, cette ruée fiévreuse ne doit pas être une surprise. Le chercheur sur le mouridisme renseigne qu’avant sa fondation en 1888, Cheikh Ahmadou Bamba avait formulé des prières pour que la ville soit peuplée : « Comme Dieu a exaucé sa prière, c’est normal que les populations se ruent vers Touba ».
Depuis sa fondation à l’époque du vénéré Cheikh Ahmadou Bamba, les populations venaient de partout pour habiter à Touba. Même durant son exil, elles continuaient d’affluer vers la ville sainte, informe Serigne Ahmadou Bamba Al-Khadim Mountakha Mbacké, fils du Khalife général des Mourides. « Le mouride pense qu’il doit habiter à Touba ou y avoir au moins une maison. Des gens ont quitté beaucoup de départements du pays pour venir habiter à Touba. Cela fait que l’expansion de la ville a été très rapide surtout au début des années 1980-1990. Jusqu’à présent, cette affluence continue », ajoute le chef religieux.
Aujourd’hui, Touba compte plus deux millions de personnes dont la plupart sont des fidèles de son fondateur Cheikh Ahmadou Bamba. « Il n’y a pas d’usines ou d’entreprises pourvoyeuses d’emplois à Touba mais pourtant, elle fait partie des villes les plus développées du pays, les villes où il fait bon vivre. La vie à Touba coûte moins cher comparée aux autres agglomérations urbaines. Tout cela montre que les prières de Cheikh Ahmadou Bamba dans Matlabul Fawzeyni ont été acceptées par le Seigneur », se réjouit Serigne Ahmadou Bamba al-Khadim Mountakha Mbacké.
« Je souhaite être enterré à Touba »
« Quand je serai mort, je souhaiterais être enterré à Touba ». Beaucoup de disciples mourides, de leur vivant, ont fait cette dernière recommandation à leurs héritiers. Même s’ils n’ont pas pu construire à Touba et y passer toute leur vie, ils souhaitent être enterrés sur le sol de Cheikh Ahmadou Bamba. Etre enterré à Touba, est-ce une recommandation de Serigne Touba ? A cette question, Serigne Ahmadou Al-Khadim Mountakha Mbacké répond ceci : « Je ne pense pas que ce soit une recommandation de Cheikh Ahmadou Bamba ».
Toutefois, le chef religieux souligne que, de son vivant, surtout quand il était en résidence surveillée à Diourbel, Cheikh Ahmadou Bamba demandait parfois que certains talibés décédés soient enterrés à Touba. « Cela était déjà un signe. C’est pourquoi les talibés demandent à être enterrés à Touba après leur mort », renchérit-il. D’après le chercheur Serigne Fallou Galass Sylla, dans Matlabul Fawzeyni, Cheikh Ahmadou Bamba avait déjà prié pour que toute personne qui repose sur le sol de Touba, puisse avoir « le salut éternel ». Cheikh Ahmadou Bamba avait aussi enterré une de ses épouses à Touba, rapporte Serigne Fallou Galass. Lui-même a été inhumé dans cette ville sainte, car il a toujours demandé que Touba soit sa demeure éternelle. Depuis lors, le cimetière de Touba, où de grands noms du mouridisme reposent, est convoité.
Plus d’un million d’individus enterrées depuis 2014
Mardi 23 août 2022. Quatorze heures et 10 minutes. Trois cortèges funèbres sont devant le cimetière Bakhiya de Touba. Quelques accompagnants sont dans le bureau de l’état-civil pour les derniers réglages. En effet, avant d’inhumer au cimetière de Bakhiya, il faut présenter le certificat de décès délivré par l’hôpital ou le centre de santé où la personne a rendu l’âme ou un papier délivré par le chef de village si elle a perdu la vie à domicile, explique Abdou Bakhoum, responsable du cimetière Bakhiya depuis 2014. Tous les jours, il assiste à un défilé de cortèges funèbres qui viennent mettre en terre leurs morts.
Après avoir réglé les papiers, les cortèges funèbres continuent leur procession à l’intérieur de ce vaste cimetière qui s’étend sur plusieurs hectares. A l’entrée, on tombe sur d’autres cortèges qui ont déjà fini d’enterrer leurs morts. Bakhiya ouvre ces portes tous les jours à sept heures et, est souvent fermé à minuit. « Entre 2014 et maintenant, plus d’un million de personnes ont été enterrées dans ce cimetière », informe M. Bakhoum. En effet, le cimetière de Bakhiya était divisé par les responsables en cinq blocs, avec chacun, une capacité de 10 000 personnes.
Aujourd’hui, précise Abdou Bakhoum, tous les cinq blocs sont pleins. Le sixième a été ouvert. « On peut espérer que Cheikh Ahmadou Bamba intercède en faveur des personnes enterrées à Touba auprès du Seigneur, le jour du jugement dernier », croit fermement Abdou Bakhoum.
Aujourd’hui, plus de deux millions de personnes vivent dans la ville de Touba, des milliers y sont enterrés. Touba est devenu un refuge social, une terre d’attraction pour les vivants mais aussi pour les morts.