En vacances au Sénégal après une saison remplie en tant que consultant sur Canal+, l’ancien international sénégalais, Habib Bèye s’est confié à nous pour une large interview dans laquelle, il a abordé beaucoup de questions : sa nouvelle vie au niveau de la chaîne cryptée, l’équipe nationale de football du Sénégal, le niveau du championnat local etc.
Le choix de devenir consultant
« Je pense que les raisons sont simples. C’était un hasard, j’ai rencontré à l’école de mes enfants un journaliste qui s’appelle Ludovic Duchesne qui commente la Ligue 1 pour Canal+. Il m’a demandé ce que je faisais en ce moment là et je lui ai que j’étais dans les affaires de mes enfants, voir les amis de profiter de la vie après une retraite bien méritée. Mais, lui il m’a suggéré de commenter des matchs en tant que consultant et je lui ai dit qu’au départ ce n’était pas du tout dans mon idée, que je ne me voyais pas là dans. Fort heureusement, il m’a dit le contraire en me disant que je connais bien le football anglais et je parle aussi très bien, que je devrais essayer. Du coup, il a organisé un rendez-vous avec les patrons de Canal+ qui m’ont dit que si ça m’intéressait de travailler pour eux. J’ai commencé une fois, deux fois et trois fois, maintenant ça fait trois ans que je suis dans ce métier là ».
Sa nouvelle vie à Canal+
« Ça me plaît énormément le fait que je suis devenu consultant parce que je vois beaucoup de matchs, des compétitions sur le continent africain comme la Coupe d’Afrique des nations dernièrement en Guinée Equatoriale. Je commente la Premier League, Canal football Club, J+1. Comme j’ai le football et ce métier, donc ça me nourrit pour mes commentaires au quotidien. C’est vrai que c’est un métier auquel, je m’épanouie complètement grâce au groupe Canal+. Je fais aussi Canal+Afrique qui me permet d’être visible dans mon pays et sur le continent. Ce n’est pas négligeable, avec la radio Rfi qui est très présente également en Afrique. Pour l’instant dans ce que j’ai envie de faire, ce que je me projette de faire dans l’avenir, c’est très bien pour moi ».
L’équipe nationale
« Jusqu’au moment où nous parlons, l’équipe fait de bons résultats avec une première place dans son groupe. Donc 12 points qui permettent d’assurer quasiment la qualification à la Can. Aliou Cissé, il faut le juger sur son mandat et lui laisser le temps de travailler. Je me rappelle, en 2002, Metsu avait mis du temps à gagner et c’est ce qu’Aliou essaie de faire. Donc, on doit lui donner du temps. Mais, pour les critiques, je pense qu’il doit les accepter, car cela existe partout même si chacun a sa propre méthode. Mais, les résultats sont là . Mais, les joueurs d’aujourd’hui ont moins de talent que ceux qui étaient présents en 2002 comme Diouf, Fadiga. Là , Aliou en train de faire du bon travail, maintenant, il faudra le juger à la fin »
Des regrets de ne pas remporter de titres avec le Sénégal
« J’ai arrêté à 35 ans au haut niveau et c’est très bien. J’ai joué cinq ou six finales et j’ai plus de 400 matchs dans les jambes et un peu plus de 45 sélections avec mon pays, joué une Coupe du monde et quatre Coupes d’Afrique, la Ligue des champions. Le jour où j’avais arrêté, c’est avec aucun regret. Il faut savoir arrêter en un moment. C’est normal que j’aie des regrets de ne pas remporter de trophées. Je pense que c’est le regret que nous avons tous nous qui sommes de la génération 2002 parce qu’on avait l’équipe pour gagner une Coupe d’Afrique peut-être deux ou trois. Malheureusement, on n’a pas réussi à les gagner, mais on a bien figuré sur la scène internationale parce que nous sommes allées en quarts de finale. N’empêche, le public sénégalais nous adule toujours comme si nous avons remporté des trophées, mais ce n’est pas le cas. C’est juste qu’ils ont aimé le mental qu’on avait avec des joueurs comme Aliou Cissé, Lamine Diatta et autres ».
Le niveau du football local
« Je ne suis pas le championnat du Sénégal. Ce, parce que j’ai beaucoup de trop de travail aujourd’hui, mais je m’informe dès fois parce que je travaille dans l’émission Talents d’Afrique. D’ailleurs, je viens de Dakar Sacré Cœur, donc je m’intéresse malgré tout au football de mon pays avec la Premier League, la Ligue des Champions et Talents d’Afrique qui me permettent d’avoir une idée de ce qui se passe au Sénégal. Si un jour, je pourrai faire quelque chose qui pour faire avancer mon pays, je le ferai. De toute façon, je continue à être ambassadeur de mon pays, c’est ma grande fierté. Quand je croise des gens, ils me regardent et me parlent de ma carrière de consultant. Donc, je suis fier de représenter mon pays dans ce métier là ».
Ce qu’il faut pour sortir du trou
« Je pense qu’aujourd’hui, il faut des infrastructures qui peuvent permettre aux clubs sénégalais d’être compétitifs en Ligue des champions africaine et en Coupe de la Confédération. Lors qu’on voit les équipes qui suivent, c’est souvent les mêmes. C’est le Tout Puissant Mazembé même s’ils ont été éliminés cette année, il y a aussi l’USM Alger. Il y a un déficit d’organisation, de management que ce soit au niveau des clubs, de la Fédération ou de l’équipe nationale. C’est tout à fait déplorable pour l’extension du football sénégalais. Avec tous ces manquements, il sera difficile d’exister sur le plan continental même s’il y a eu des progrès. Donc, je crois qu’il faut que les clubs se professionnalisent petit à petit, que des structures soient adaptées, que des salaires soient payés parce que je sais qu’ici certaines équipes ont des retards de salaires. Je crois que tout ça réunit fera qu’un jour un club sénégalais pourra figurer au haut niveau comme la plus belle de vitrine sur le football africain ».