Yahya, où es tu ? Je me pose et m’oppose cette interrogation depuis que j’ai appris que tu étais dans ce bimoteur de Senegalair qui a embrassé, dans les airs, un Boeing de la compagnie Ceiba. Depuis cette accolade donc, je me demande où tu es. Un oiseau, compagnon éternel du ciel, à qui j’ai posé la question m’a dit t’avoir aperçu dans ce bimoteur heureux, avec tes collègues, de pouvoir sauver une vie. La vie de cette jeune française que vous deviez évacuer de Ouaga à Dakar. Vous étiez partis la sauver mais vous êtes finalement tous partis en même temps. Car lorsque j’ai demandé à l’oiseau où tu étais, il a versé une larme avant de me dire : «il est là où il doit être, là où toi aussi, un jour, tu seras».
Depuis, Yahya, je me demande où tu es. Toi et les autres, ceux-là avec qui tu étais dans cet avion. Mais personne ne m’a fourni une réponse car il paraît qu’on cherche encore là où tu es, là où vous êtes, toi et les autres. Au moins, je me dis que quelque part tu es et que quelque part aussi, vous êtes. Mais je ne sais pas où se trouve ce quelque part théorique, je ne sais donc pas, où tu es et où ils sont. On s’était rencontré chez une connaissance commune et, ce jour là, on avait échangé nos numéros pour transformer cet instant en moment.
Dans ma folie affective, j’ai essayé de t’appeler pour espérer t’entendre me dire où tu étais. Personne ne m’a répondu. J’étais devant les portes de l’empire du désespoir, je suis tombé sur les mots éternels de ton épouse résumés sous le serment amoureux : «Love always».
Elle a écrit, avec l’encre de son cœur, ceci : «Je te promets le paradis car tu es parti en héros, je te promets mon amour éternellement et à jamais, je te promets de continuer ton œuvre : celle de faire de tes enfants des adultes à ton image, brillants, travailleurs, rigoureux, pieux, humains et généreux. Je te pro- mets la reconnaissance de tous ceux que tu as aidés, soutenus, conseillés, assistés et sauvés (le volume et l’unanimité des témoignages l’augurent déjà). Je te promets d’être digne de porter ton nom et de brandir ton flambeau dans mes actes et dans mes pensées.»
Elle t’a tout promis, même la promesse de promettre... C’est après m’être égaré dans ces mots que j’ai compris que, dans le cœur de cette femme, tu es. Et, là où tu es, l’amour est. Où l’amour est, le Seigneur est. Donc, là où tu es, Yahya, le Seigneur est...
Cheikh Mbacké Guissé
Depuis, Yahya, je me demande où tu es. Toi et les autres, ceux-là avec qui tu étais dans cet avion. Mais personne ne m’a fourni une réponse car il paraît qu’on cherche encore là où tu es, là où vous êtes, toi et les autres. Au moins, je me dis que quelque part tu es et que quelque part aussi, vous êtes. Mais je ne sais pas où se trouve ce quelque part théorique, je ne sais donc pas, où tu es et où ils sont. On s’était rencontré chez une connaissance commune et, ce jour là, on avait échangé nos numéros pour transformer cet instant en moment.
Dans ma folie affective, j’ai essayé de t’appeler pour espérer t’entendre me dire où tu étais. Personne ne m’a répondu. J’étais devant les portes de l’empire du désespoir, je suis tombé sur les mots éternels de ton épouse résumés sous le serment amoureux : «Love always».
Elle a écrit, avec l’encre de son cœur, ceci : «Je te promets le paradis car tu es parti en héros, je te promets mon amour éternellement et à jamais, je te promets de continuer ton œuvre : celle de faire de tes enfants des adultes à ton image, brillants, travailleurs, rigoureux, pieux, humains et généreux. Je te pro- mets la reconnaissance de tous ceux que tu as aidés, soutenus, conseillés, assistés et sauvés (le volume et l’unanimité des témoignages l’augurent déjà). Je te promets d’être digne de porter ton nom et de brandir ton flambeau dans mes actes et dans mes pensées.»
Elle t’a tout promis, même la promesse de promettre... C’est après m’être égaré dans ces mots que j’ai compris que, dans le cœur de cette femme, tu es. Et, là où tu es, l’amour est. Où l’amour est, le Seigneur est. Donc, là où tu es, Yahya, le Seigneur est...
Cheikh Mbacké Guissé