Deux Guinéens sont morts jeudi 8 octobre lors de heurts entre les partisans du parti au pouvoir et ceux de Cellou Dalein Diallo. Conakry restait vendredi en proie aux violences.
Les tensions électorales s’exacerbent à l’approche de l’élection présidentielle guinéenne, dont le premier tour aura lieu dimanche 11 octobre. Après plusieurs heurts à Koundara le 20 septembre et à N’Zérékoré le week-end dernier, la capitale Conakry a été jeudi 9 octobre le théâtre de violences électorales. Des heurts ont en effet opposé les partisans du candidat sortant, Alpha Condé, à son plus sérieux rival, Cellou Dalein Diallo. Les affrontements ont éclaté lors du retour de ce dernier dans la capitale, qui reste en proie aux tensions.
Un bilan plus lourd ?
« J’ai appris qu’il y a un mort par accident de moto dans la foule surexcitée et un par bastonnade lors d’accrochages entre militants de l’UFDG et du RPG (partis respectifs de MM. Diallo et Condé, NDLR) non loin du marché de Madina », a déclaré le général Ibrahima Baldé, chef d’état-major de la gendarmerie nationale.
Une autre source sécuritaire a affirmé sous couvert d’anonymat qu’il y avait eu entre deux et trois morts, précisant avoir vu personnellement deux corps et avoir été informée de la découverte d’un troisième, apparemment battu à mort, sous un pont.
Des coups de feu étaient encore entendus vendredi matin non loin du marché de Madina, rapporte le correspondant de Jeune Afrique à Conakry. Des jeunes vendeurs de pièces détachées malinkés, l’ethnie d’Alpha Condé, y ont par ailleurs vu leurs conteneurs partir en fumée jeudi lors du passage du cortège de M. Diallo. Vendredi, ces jeunes interdisaient l’accès aux commerçants peuls proches de l’UFDG, selon la même source.
La situation restait également tendue sur l’autoroute Fidel Castro, qui mène de l’aéroport au centre-ville. Des partisans du pouvoir y bloquaient le passage aux automobilistes, voire aux piétons supposés soutenir l’opposition, selon des témoins.
Le ministre de l’Intérieur appelle à la retenue
Le ministre de l’Intérieur, Mahmoud Cissé, a appelé la population et les militants de toutes les formations politiques à faire preuve de retenue et à maintenir le calme dans la cité, prévenant qu’aucun trouble à l’ordre public ne sera toléré.
La campagne du chef de l’État s’est fixé l’objectif ambitieux, sous le slogan « un coup KO », de le faire réélire dès le premier tour, prévu dimanche. Ses adversaires l’accusent de vouloir emporter la victoire grâce à des fraudes à grande échelle, ce que le camp présidentiel dément, arguant de commentaires positifs de la communauté internationale sur le processus électoral en Guinée.
Jeune Afrique