Le torchon brûlait déjà depuis plusieurs semaines entre le président de la Guinée-Bissau et son Premier ministre. Mercredi, il n'est reste plus qu'un tas de cendres. La crise politique a pris une nouvelle tournure après la dissolution du gouvernement Domingos Simoes Pereira, mercredi 12 août, par le chef de l'État José Mario Vaz.
"Le gouvernement dirigé par le Premier ministre Domingos Simoes Pereira est dissous", stipule un décret présidentiel, reçu jeudi 13 août 2015, par l'AFP. Dans un discours à la nation prononcé mercredi soir, le président de la République a expliqué qu'il existait "une crise mettant à mal le bon fonctionnement des institutions". "Les efforts [de conciliation] n'ont pas réussi à résoudre les relations difficiles entre le président et le Premier ministre", a-t-il ajouté.
Le président de la République a cité plusieurs dossiers litigieux : "La nomination d'un nouveau chef d'état-major des armées, la fermeture de la frontière commune avec la Guinée [à cause de l'épidémie d'Ebola], le manque de transparence dans l'attribution des marchés publics, la corruption, le népotisme, des obstructions à la justice".
Cette dissolution est loin d'être une surprise : le 7 août, le Premier ministre l'avait annoncée dans un discours à la nation. "Le président m'a dit qu'il ne me faisait plus confiance. De nombreuses tentatives ont été faites pour résoudre le différend mais le président a maintenu sa position de dissoudre le gouvernement", avait-il déclaré.
Le gouvernement Pereira avait été formé en juillet 2014, après la victoire de José Mario Vaz au second tour de l'élection présidentielle en mai de la même année. Ces deux personnalités politiques sont membres du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir), formation qui a dirigé la lutte pour l'indépendance en 1974 de l'ex-colonie portugaise.
Le nom du nouveau Premier ministre attendu
Après la dissolution du gouvernement, le président Vaz doit "demander au PAIGC de lui proposer le nom du futur Premier ministre comme le veut la Constitution", a expliqué jeudi à l'AFP un juriste bissau-guinéen, Carlos Vamain.
Le PAIGC, majoritaire à l'Assemblée nationale avec 57 députés sur 102, devait se réunir jeudi pour s'entendre sur un nom, selon des sources proches de ce parti présidé par l’ancien Premier ministre. Un blocage risque de survenir si le parti choisit de reconduire dans ses fonctions l'ex-Premier Pereira, selon les mêmes sources.
Pour l'heure, la situation sécuritaire est restée à la normale à Bissau, a constaté un journaliste de l'AFP. "Depuis deux semaines, nous sommes en alerte mais dans les casernes. Le chef d'état-major [de l'armée, Biague Nantam, nommé en septembre 2014 par le chef de l'État] nous a demandé de rester hors de l'arène politique", a déclaré jeudi à l'AFP un responsable de l'armée.
Cette crise survient alors que la Guinée-Bissau était sur la voie d'une normalisation politique, après avoir réussi une transition qui a conduit à l'élection du président Vaz en mai 2014, après un putsch militaire en avril 2012, suivi d'une transition civile.
Depuis son indépendance en 1973, ce pays de 1,6 million d'habitants a connu plusieurs coups d'État - réussis ou avortés. L'instabilité politique et la pauvreté y ont facilité depuis des années l'implantation et de trafiquants de drogue, avec la complicité présumée de hauts responsables de l'armée.
France24 Avec AFP
"Le gouvernement dirigé par le Premier ministre Domingos Simoes Pereira est dissous", stipule un décret présidentiel, reçu jeudi 13 août 2015, par l'AFP. Dans un discours à la nation prononcé mercredi soir, le président de la République a expliqué qu'il existait "une crise mettant à mal le bon fonctionnement des institutions". "Les efforts [de conciliation] n'ont pas réussi à résoudre les relations difficiles entre le président et le Premier ministre", a-t-il ajouté.
Le président de la République a cité plusieurs dossiers litigieux : "La nomination d'un nouveau chef d'état-major des armées, la fermeture de la frontière commune avec la Guinée [à cause de l'épidémie d'Ebola], le manque de transparence dans l'attribution des marchés publics, la corruption, le népotisme, des obstructions à la justice".
Cette dissolution est loin d'être une surprise : le 7 août, le Premier ministre l'avait annoncée dans un discours à la nation. "Le président m'a dit qu'il ne me faisait plus confiance. De nombreuses tentatives ont été faites pour résoudre le différend mais le président a maintenu sa position de dissoudre le gouvernement", avait-il déclaré.
Le gouvernement Pereira avait été formé en juillet 2014, après la victoire de José Mario Vaz au second tour de l'élection présidentielle en mai de la même année. Ces deux personnalités politiques sont membres du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir), formation qui a dirigé la lutte pour l'indépendance en 1974 de l'ex-colonie portugaise.
Le nom du nouveau Premier ministre attendu
Après la dissolution du gouvernement, le président Vaz doit "demander au PAIGC de lui proposer le nom du futur Premier ministre comme le veut la Constitution", a expliqué jeudi à l'AFP un juriste bissau-guinéen, Carlos Vamain.
Le PAIGC, majoritaire à l'Assemblée nationale avec 57 députés sur 102, devait se réunir jeudi pour s'entendre sur un nom, selon des sources proches de ce parti présidé par l’ancien Premier ministre. Un blocage risque de survenir si le parti choisit de reconduire dans ses fonctions l'ex-Premier Pereira, selon les mêmes sources.
Pour l'heure, la situation sécuritaire est restée à la normale à Bissau, a constaté un journaliste de l'AFP. "Depuis deux semaines, nous sommes en alerte mais dans les casernes. Le chef d'état-major [de l'armée, Biague Nantam, nommé en septembre 2014 par le chef de l'État] nous a demandé de rester hors de l'arène politique", a déclaré jeudi à l'AFP un responsable de l'armée.
Cette crise survient alors que la Guinée-Bissau était sur la voie d'une normalisation politique, après avoir réussi une transition qui a conduit à l'élection du président Vaz en mai 2014, après un putsch militaire en avril 2012, suivi d'une transition civile.
Depuis son indépendance en 1973, ce pays de 1,6 million d'habitants a connu plusieurs coups d'État - réussis ou avortés. L'instabilité politique et la pauvreté y ont facilité depuis des années l'implantation et de trafiquants de drogue, avec la complicité présumée de hauts responsables de l'armée.
France24 Avec AFP