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Guinée-Bissau: Le président nomme son nouveau gouvernement


Rédigé le Vendredi 1 Novembre 2019 à 17:51 | Lu 108 fois | 0 commentaire(s)



En Guinée-Bissau, le président José Mario Vaz a nommé par décret un nouveau gouvernement ce jeudi 31 octobre. Une nouvelle étape de la crise politique qui intervient à la veille du début de la campagne pour l’élection présidentielle prévue le 24 novembre.


Dix-sept ministres, 14 secrétaires d'État, et les partis alliés au président José Mário Vaz largement favorisés. Onze portefeuilles ont ainsi été attribués au Mouvement pour l'alternance et la démocratie et dix au Parti de la rénovation sociale. L'Alliance populaire unie en récolte quatre. La plupart des membres du nouvel exécutif bissau-guinéen étaient déjà présents dans le gouvernement de transition qui avait fait suite au coup d'État de 2012. 

José Mário Vaz persiste et signe. Malgré les pressions de la Cédéao qui a dénoncé sa décision de limoger le Premier ministre Aristide Gomes et de nommer à sa place Faustino Imbali, celles de l’ONU, de l’Union africaine et de l’Union européenne qui ont soutenu hier la feuille de route de l’organisation ouest-africaine, le président bissau-guinéen affiche une position volontariste. « Il ne changera pas d’avis », estime un député, alors qu’une délégation de la Cédéao est attendue à Bissau samedi.
 
 
Guinée-Bissau: Le président nomme son nouveau gouvernement
Investiture du nouveau gouvernement 

Aussitôt annoncé, le nouveau gouvernement est aussitôt investi : le président José Mário Vaz veut aller vite. Devant la haute hiérarchie militaire, mais en l’absence du corps diplomatique, les 31 ministres et secrétaires d’Etat prêtent serment. Avant le discours du président. José Mário Vaz parle d’un moment «grave» pour le pays. «Alors que nous sommes indépendants depuis 46 ans, certains acteurs internes et externes prétendent nous imposer une sorte de tutelle internationale », a-t-il déclaré. 

Des décrets jugés «illégitimes» par la Cédéao 

Lors du sommet de Ouagadougou en juin dernier, l'organisation ouest-africaine avait établi la feuille de route : alors que le mandat du président a expiré depuis le 23 juin, elle avait accepté qu’il reste, mais avec des prérogatives très limitées, jusqu’à élection présidentielle, prévue le 24 novembre. Charge au gouvernement d’Aristides Gomes de préparer ces élections et de gérer les affaires courantes. Dans un communiqué très ferme, la Cédéao a déjà dénoncé des décrets «illégitimes du président» et réaffirmé son soutien à Aristides Gomes. 

Pour l’heure, chacun campe sur ses positions. José Mário Vaz a justifié le limogeage du Premier ministre lundi en parlant d'une «grave crise politique qui empêche le fonctionnement normal des institutions de la République». De son côté, Aristides Gomes lui renvoie la balle et l’accuse de provoquer une crise politique. Quelques jours avant son limogeage, il avait déjà dénoncé «une tentative de coup d’État». 

La défiance entre les deux hommes n’est pas nouvelle. Depuis la nomination du Premier ministre en 2015, les relations sont difficiles. Aristides Gomes est issu du PAIGC, le parti historique qui a remporté les dernières législatives de mars et dont José Mário Vaz a été exclu. Le président est en conflit ouvert avec le chef du PAIGC. D’après un observateur, le chef de l'État et son ex-Premier ministre ne se parlaient plus depuis trois mois. Le second ne venait plus aux audiences. 

Mise en garde de la Cédéao 

Un sentiment «d’humiliation» du président est également évoqué. José Mário Vaz n’a pas pu participer aux derniers rendez-vous internationaux, et cela parce que le ministère des Finances aurait refusé de débloquer les fonds pour ces voyages à l'Assemblée générale de l'ONU ou au sommet de la Cédéao à Ouagadougou. Se sentant isolé, écarté par l’équipe du Premier ministre, le président affiche donc sa volonté de reprendre la main. 

A moins d'un mois de la présidentielle, la Cédéao insiste pour que le calendrier soit respecté, au risque de «plonger le pays dans une situation chaotique». José Mário Vaz, qui demandait il y a quelques jours la révision du fichier électoral, ce qui aurait pour conséquence de retarder le scrutin, a finalement affirmé que l’élection aurait bien lieu à la date prévue. Il avait pourtant appelé à manifester samedi dernier avec d’autres partis d’opposition pour demander le report du scrutin. La manifestation a été réprimée par les forces de l’ordre, une personne a été tuée. 

C’est dans ce contexte que la campagne pour la présidentielle doit officiellement débuter ce samedi 2 novembre. Douze candidats sont en lice. 






RFI


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