La décision du Sénégal "d'arracher" l'administration du Groupe scolaire Yavuz Sélim à ses fondateurs pour la confier à une fondation Marif, proche du régime de Racep Tayyip Edorgan, révulse les parents d'élèves de cet établissement connu pour la qualité de son enseignement. En assemblée générale ce vendredi, ils ont exprimé leur courroux et apporté leur soutien aux propriétaires, que Ankara soupçonne d'être des pro-Fetoulah Gülen, l'influent prêcheur accusé de tentative de putsch. En effet, ils ont décidé de croiser le fer avec l'Etat, en portant l'affaire devant la Cour suprême. Un pool d'avocats aurait été constitué pour porter le combat face à ce que d'aucuns considèrent comme de l'arbitraire. Depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016, la rumeur sur la fermeture du Groupe Solaire Yavuz Selim, a toujours inondée la presse. Mais hier, un coin du voile s'est levé suite aux révélations du journal sénégalais l'Enquête. Lors de son passage à l'Assemblée Nationale, pour les besoins du vote du budget de son département, le ministre de l'éducation Serigne Mbaye Thiam a été interpellé sur la question. Pour toute réponse, il a assuré qu'il n'y aura pas de rupture dans l'enseignement. Aussi, les 381 enseignants sénégalais vont-ils conserver leur emploi. " Nous ne fermons pas. Nous retirons la gestion de l'école pour confier à la fondation Marif". Certains députés qui ont pris la parole auparavant jugent "inacceptable" cette décision, arguant que le Sénégal est un Etat souverain et ne doit pas se plier à la pression de la Turquie.
