Il suffit d'une petite étincelle pour que tout explose». Ces mots sont d’un cadre de la Cbao Attijariwafa Bank Sénégal qui confirme les différentes informations parues dans les médias sénégalais ces derniers temps. Nostalgique, notre source confie qu’il était une fois, «il faisait bien de travailler dans cette banque. Nous étions joyeux, heureux, pressés d’aller au boulot».
Hélas, cette période plus ou moins lointaine, remonte bien avant l’arrivée des marocains à la tête de la CBAO suite à la fusion avec la Banque sénégalo-tunisienne (2006) la Compagnie bancaire de l’Afrique de l’Ouest (2007). Aujourd’hui, témoigne notre interlocuteur sous le couvert de l’anonymat, tout a changé. Les gens sont «frustrés, mécontents et surtout inquiets de voir ce qu’ils ont bâti, depuis des années, s’écrouler comme un château de cartes, à cause d’une mauvaise gestion d’une direction qui ne s’arrêtera que quand la Cbao subira le même sort que Sénégal Airlines».
Refusant d’être enterrés vivants, certains responsables engagent la bataille afin d’attirer l’attention des administrateurs, des actionnaires, mais aussi des autorités sénégalaises. «La CBAO n’est plus sur de bons rails. D’ailleurs, c’est une lapalissade de le dire. C’est de notoriété publique. Allez jeter un coup d’œil sur les résultats pour en avoir une idée», conseille-t-il. Le constat c’est que si au Sénégal la banque n’a fait qu’un bénéfice de 3 milliards, ses autres filiales en Afrique subsaharienne sont d’un cran supérieur. C’est le cas de Cbao Côte d’Ivoire (10 milliards), Cameroun (10 milliards) et Congo (8 milliards).
La direction s’emmure dans un silence bruissant de parole
Du côté de la direction générale, il est difficile, voire impossible d’obtenir quelques réponses par rapport aux interrogations et autres accusations. Après plusieurs tentatives de parler avec le directeur général, via sa secrétaire Mme Cissokho, nous avons fini par obtenir un tête-à -tête avec le directeur des ressources humaines, M. Babacar Guèye, par l’entremise de M. Seydina Oumar Sokhna de la direction marketing. M. Guèye refusera poliment de répondre à certaines questions qui, selon lui, ne sont pas de son ressort.
A la question de savoir pourquoi la direction recourt aux marocains pour occuper des postes de responsabilité à la place des Sénégalais, le directeur des ressources humaines balaie d’un revers de la main. Sur environ 1200 agents, il confie que les marocains ne font pas plus de dix. Mais quels sont les postes de responsabilités qu’ils occupent ? Motus et bouche cousus.
Toutefois, M. Guèye tient à préciser qu’autant, il y a eu des départs, autant il y a plus d’arrivées. Mieux, ajoute-t-il, certains qui étaient partis souhaitent même revenir. Et de poursuivre, nous avons même mis en place un programme Excellence 2017 pour appuyer de jeunes cadres. Sans occulter la formation offerte aux différents agents de la banque. Mais selon nos sources, les départs sont liés à des frustrations et aux humeurs du directeur général, qui n’hésite plus à les pousser vers la porte de sortie afin de les remplacer par ses compatriotes. Pis, d’aucuns soutiennent que même les calendriers sont aujourd’hui imprimés au Maroc.
Assemblée générale reportée sine die
Conscients de la gravité de l’heure, les syndicalistes ont entrepris une campagne de sensibilisation. Ils ont ainsi parcouru toutes régions du pays qui abritent les agences de la banque. «Nos responsables se sont entretenus avec tous les agents. Nous allons ensuite faire un diagnostic sans complaisance de la situation.», confie notre source.
Nous avons par la suite interpellé le secrétaire général, Papa Doudou Tounkara, mais le syndicaliste s’est gardé de tout commentaire. Il s’est juste contenté de déclarer : «le collège des délégués n’a pas encore décidé de s’adresser aux médias».
Même l’assemblée générale qui était prévue lundi dernier a été reportée sine die. Pour quelles raisons ? L’avenir nous édifiera. Mais, ce qui est reste sûr que le mammouth des établissements bancaires du Sénégal, traverse une mauvaise passe.
Sud Quotidien
Hélas, cette période plus ou moins lointaine, remonte bien avant l’arrivée des marocains à la tête de la CBAO suite à la fusion avec la Banque sénégalo-tunisienne (2006) la Compagnie bancaire de l’Afrique de l’Ouest (2007). Aujourd’hui, témoigne notre interlocuteur sous le couvert de l’anonymat, tout a changé. Les gens sont «frustrés, mécontents et surtout inquiets de voir ce qu’ils ont bâti, depuis des années, s’écrouler comme un château de cartes, à cause d’une mauvaise gestion d’une direction qui ne s’arrêtera que quand la Cbao subira le même sort que Sénégal Airlines».
Refusant d’être enterrés vivants, certains responsables engagent la bataille afin d’attirer l’attention des administrateurs, des actionnaires, mais aussi des autorités sénégalaises. «La CBAO n’est plus sur de bons rails. D’ailleurs, c’est une lapalissade de le dire. C’est de notoriété publique. Allez jeter un coup d’œil sur les résultats pour en avoir une idée», conseille-t-il. Le constat c’est que si au Sénégal la banque n’a fait qu’un bénéfice de 3 milliards, ses autres filiales en Afrique subsaharienne sont d’un cran supérieur. C’est le cas de Cbao Côte d’Ivoire (10 milliards), Cameroun (10 milliards) et Congo (8 milliards).
La direction s’emmure dans un silence bruissant de parole
Du côté de la direction générale, il est difficile, voire impossible d’obtenir quelques réponses par rapport aux interrogations et autres accusations. Après plusieurs tentatives de parler avec le directeur général, via sa secrétaire Mme Cissokho, nous avons fini par obtenir un tête-à -tête avec le directeur des ressources humaines, M. Babacar Guèye, par l’entremise de M. Seydina Oumar Sokhna de la direction marketing. M. Guèye refusera poliment de répondre à certaines questions qui, selon lui, ne sont pas de son ressort.
A la question de savoir pourquoi la direction recourt aux marocains pour occuper des postes de responsabilité à la place des Sénégalais, le directeur des ressources humaines balaie d’un revers de la main. Sur environ 1200 agents, il confie que les marocains ne font pas plus de dix. Mais quels sont les postes de responsabilités qu’ils occupent ? Motus et bouche cousus.
Toutefois, M. Guèye tient à préciser qu’autant, il y a eu des départs, autant il y a plus d’arrivées. Mieux, ajoute-t-il, certains qui étaient partis souhaitent même revenir. Et de poursuivre, nous avons même mis en place un programme Excellence 2017 pour appuyer de jeunes cadres. Sans occulter la formation offerte aux différents agents de la banque. Mais selon nos sources, les départs sont liés à des frustrations et aux humeurs du directeur général, qui n’hésite plus à les pousser vers la porte de sortie afin de les remplacer par ses compatriotes. Pis, d’aucuns soutiennent que même les calendriers sont aujourd’hui imprimés au Maroc.
Assemblée générale reportée sine die
Conscients de la gravité de l’heure, les syndicalistes ont entrepris une campagne de sensibilisation. Ils ont ainsi parcouru toutes régions du pays qui abritent les agences de la banque. «Nos responsables se sont entretenus avec tous les agents. Nous allons ensuite faire un diagnostic sans complaisance de la situation.», confie notre source.
Nous avons par la suite interpellé le secrétaire général, Papa Doudou Tounkara, mais le syndicaliste s’est gardé de tout commentaire. Il s’est juste contenté de déclarer : «le collège des délégués n’a pas encore décidé de s’adresser aux médias».
Même l’assemblée générale qui était prévue lundi dernier a été reportée sine die. Pour quelles raisons ? L’avenir nous édifiera. Mais, ce qui est reste sûr que le mammouth des établissements bancaires du Sénégal, traverse une mauvaise passe.
Sud Quotidien