Gris Bordeaux-Aziz Ndiaye : La guerre est ouverte
Comme toutes les belles histoires, celle-ci mêle un peu tout : l’amour et le vice. Cette saison, Aziz Ndiaye a tourné casaque, passant de souteneur inconditionnel de l’écurie Fass à manager inspiré de Balla Gaye 2. Suscitant l’incrédulité dans l’arène face à ce combat inattendu où les coups sont parfois portés en dessous de la ceinture. Mais personne n’a vu le premier scud arriver. Aziz Ndiaye a choisi l’intimité de l’enceinte, loin des micros, pour régler des comptes. «Balla, ton adversaire du jour sera ta femme». Première lame. La deuxième est aussi douloureuse. «Même mon chat, Gris ne pourra pas le battre». La provocation est grave. Mais la cible n’est pas du genre à se débiner. Interpellé sur ces propos jugés «désobligeants», à la limite «insultants», par le Tigre et l’écurie Fass, Aziz Ndiaye est resté droit dans ses bottes : «Ce n’est rien du tout. Ça devait rester dans l’enceinte. Je n’oserai jamais dire ça à Gris Bordeaux en dehors de l’arène. Dans un tel combat, de telles provocations sont permises, sinon personne n’irait jamais voir un marabout pour lui donner beaucoup d’argent afin de neutraliser un adversaire. Ils m’ont dit et fait des choses qui dépassent l’entendement. Alors que mon seul péché a été de déjouer les plans de Gris Bordeaux. Je connais très bien l’écurie Fass. Pour ce combat, tout le monde sait que Gris était physiquement au top, il fallait le déstabiliser pour le battre. Je l’ai réussi. Ma bataille n’était que psychologique. Je lui ai dit des choses dans l’enceinte, il a choisi les plateaux télé pour me répondre.»
Invité de l’émission «Bantamba» de la 2Stv, le Tigre de Fass, qui s’est senti blessé dans son orgueil par les propos débités par l’ancien promoteur, a tenu à lui apporter la réplique. «Il m’a traité d’indiscipliné», s’arrache Aziz. Qui dans ce mortal kombat, rend coup pour coup. Aussitôt l’émission de Bécaye Mbaye terminée, il fait exploser le téléphone du Tigre. «J’ai envoyé un message à Gris pour lui dire : tu me fais rire. Même mon chat, tu ne peux pas le battre. Je lui ai ensuite envoyé les vidéos et les photos du combat, pour lui montrer que j’assume. Mais dans le respect, sans insulte. Celui qui ne peut pas battre mon chat, ne terrassera pas mon lion. Gris dit connaître des choses sur moi. Personnellement, je ne lui connais que son statut de lutteur. Rien d’autre. Sauf que depuis 12 ans, il n’a que deux victoires. C’est un champion à Fass, il ne le sera jamais à Guédiawaye.»
Aziz est sûr d’une chose : «Fass ne (lui) pardonnera jamais (son) soutien à Balla Gaye 2 et son refus de donner une suite favorable à sa demande» : «Gris m’a trouvé à l’Olympique club pour me dire de ne pas m’investir dans le combat. Tapha Guèye itou. Mais je ne pouvais pas laisser Fass achever Balla Gaye 2 ; ils voulaient le faire sortir de l’arène. Sinon, je n’ai aucun problème avec eux. J’ai de très bons rapports avec Momar Ndiaye, mon beau-père, idem avec Tapha Guèye et Mbaye Guèye. La preuve, j’ai toujours soutenu Gris Bordeaux. Même contre Balla Gaye, je lui ai apporté mon soutien financier, Tapha Guèye est témoin. Mais mon poulain, c’est Balla Gaye.»
Et pourtant, chez les Ndiaye où la passion de la lutte se transmet de père en fils, Tapha Guèye passait pour une icône. On l’aidait à entretenir le mythe et on célébrait ses prouesses les soirs de gloire. «J’ai connu Tapha en 1986 ; ça fait maintenant 32 ans. C’est mon père qui me l’avait présenté, parce qu’il le soutenait. Tapha, après chaque combat, venait chez nous le soir. J’avais à peine 10 ans. Depuis, on a les meilleurs rapports. Je n’ai jamais été membre de l’écurie Fass, mais j’avais un ami qui défendait les couleurs de Fass. Tout soutien ou toute aide à l’écurie Fass, je le faisais parce que Tapha en était le leader. Lors de son dernier combat contre Balla Gaye 2, je conduisais la voiture qui l’amenait au stade. Mon petit frère, Baye Ndiaye, était du côté de Balla. Je me devais d’être aux côtés de Tapha par reconnaissance et loyauté. J’ai fait la même chose contre Lac 2.» Sous l’aile de Moustapha Guèye, Gris Bordeaux tissait sa toile. Il a hérité de son mentor la lourde charge de diriger l’écurie de Fass. Aziz dit l’avoir accompagné dans cette mission. «J’ai toujours soutenu Gris Bordeaux. Même contre Balla Gaye, je lui ai apporté mon soutien financier. Mais mon poulain, c’est Balla Gaye. Et un combat de lutte, il est technique, physique, mystique et psychologique. Mon apport a été psychologique, parce que mon poulain était déjà prêt pour les autres aspects.»
IGFM