Dans les quartiers précaires de la banlieue, un problème lié à la gestion des déchets liquides domestiques se pose avec acuité. L’absence d’égouts dans certains quartiers fait que les ménagères n’ont que la rue pour se débarrasser des eaux usées domestiques. Comme c’est le cas ici au quartier Sefa niché entre la station Tally Bou Mack et le Commissariat central de Guédiawaye.
Alors qu’elle vient de sortir d’une boutique, une bouteille d’eau de javel à la main, Diakhère Ciss hésite avant de marcher au milieu d’une flaque d’eau. À côté d’elle, l’on aperçoit une partie du sol lézardée par les eaux usées déversées par les populations, il n’y a pas longtemps. Hésitante au début, elle consent à dire que la gestion des eaux usées n’est pas facile en banlieue. De son avis, ce n’est pas beau à voir. « Où est-ce qu’on peut déverser cette eau à part dans la rue ? » s’interroge-t-elle.
D'après Le Soleil, dans son raisonnement, la jeune ménagère soutient que si cela ne dépendait que des femmes, le cadre de vie serait toujours beau à voir, mais, dit-elle, elles n’ont pas le choix.
À cet instant précis, une autre passante, Codou Thiane, souligne que ce problème de gestion des eaux usées est à prendre au sérieux. Car, pense-t-elle, « un étranger peut faire des jugements envers les habitants, et pourtant ce n’est pas de gaieté qu’ils déversent les eaux usées sur la route ».
Elle se dit consciente que ce moyen de se débarrasser des déchets liquides domestiques peut même valoir des sanctions à quelqu’un. « Pourtant, même le Service d’hygiène a le pouvoir d’infliger une amende aux auteurs d’un tel acte d’insalubrité publique. Par le passé, il était fréquent de voir des agents du Service d’hygiène remettre une convocation au responsable d’une famille dont un membre a sali la rue en y déversant des déchets liquides », lance-t-elle en s’éloignant.
À cinq cents mètres de cette boutique, deux vieux sont debout à côté de la porte d’une maison en train de discuter. Lorsque nous les avons interpellés sur la gestion des eaux usées et autres déchets liquides domestiques, Sadibou Ba, un enseignant à la retraite, réagit en premier en ces termes : « Mon cher, vous évoquez un problème très sérieux hein.
L’assainissement devrait être pris en compte par nos dirigeants qui avaient l’obligation d’aménager toutes les zones d’habitations avant que la population ne vienne s’installer », dit-il. Ensuite, le vieux Sadibou Ba ajoute que c’est à partir de ce moment que toutes les infrastructures publiques, y compris un réseau d’assainissement, seront à même d’être réalisées pour que ceux qui vont occuper la zone puissent vivre dans un environnement sain.
Une pratique séculaire
Sur un ton ironique, l’autre vieux, Amadou Ndiaye, intervient en s’adressant au vieux Sadibou Ba. « Dis-lui que nous n’avons que la rue et peut-être les maisons abandonnées pour déverser nos eaux sales. Il n’y a pas à chercher midi à quatorze heures. C’est la vérité », soutient le vieux Ndiaye. Les deux hommes se mettent à rire ensemble. Par la suite, le vieux Sadibou Ba reprend la parole pour se désoler d’un fait : « Moi qui suis un éducateur, je suis mal à l’aise en regardant ma fille salir la rue en y déversant des déchets liquides. Les eaux issues du linge ou provenant de la cuisine, etc. sont jetées dans la rue parce que c’est la seule solution pour s’en débarrasser », disserte le vieux. Il ajoute : « Le mal est là. Qui va y remédier ?».
Rencontrée aux alentours de l’école 6, Khady Kane se demande si les ménagères ont la possibilité d’épargner la rue au moment de déverser les eaux sales domestiques. « Depuis ma naissance, je ne verse les déchets liquides de notre maison que dans la rue. Pire, c’est récemment que nous avons cessé de recourir aux baye-pelle (videurs manuels) pour vider nos fosses septiques », martèle Khady Kane qui veut dire qu’il s’agit là d’une pratique séculaire. Elle se veut catégorique : « Nous allons tout simplement continuer à salir la rue, parce qu’il faudra attendre longtemps encore pour que cette zone soit dotée d’un réseau d’assainissement »
Alors qu’elle vient de sortir d’une boutique, une bouteille d’eau de javel à la main, Diakhère Ciss hésite avant de marcher au milieu d’une flaque d’eau. À côté d’elle, l’on aperçoit une partie du sol lézardée par les eaux usées déversées par les populations, il n’y a pas longtemps. Hésitante au début, elle consent à dire que la gestion des eaux usées n’est pas facile en banlieue. De son avis, ce n’est pas beau à voir. « Où est-ce qu’on peut déverser cette eau à part dans la rue ? » s’interroge-t-elle.
D'après Le Soleil, dans son raisonnement, la jeune ménagère soutient que si cela ne dépendait que des femmes, le cadre de vie serait toujours beau à voir, mais, dit-elle, elles n’ont pas le choix.
À cet instant précis, une autre passante, Codou Thiane, souligne que ce problème de gestion des eaux usées est à prendre au sérieux. Car, pense-t-elle, « un étranger peut faire des jugements envers les habitants, et pourtant ce n’est pas de gaieté qu’ils déversent les eaux usées sur la route ».
Elle se dit consciente que ce moyen de se débarrasser des déchets liquides domestiques peut même valoir des sanctions à quelqu’un. « Pourtant, même le Service d’hygiène a le pouvoir d’infliger une amende aux auteurs d’un tel acte d’insalubrité publique. Par le passé, il était fréquent de voir des agents du Service d’hygiène remettre une convocation au responsable d’une famille dont un membre a sali la rue en y déversant des déchets liquides », lance-t-elle en s’éloignant.
À cinq cents mètres de cette boutique, deux vieux sont debout à côté de la porte d’une maison en train de discuter. Lorsque nous les avons interpellés sur la gestion des eaux usées et autres déchets liquides domestiques, Sadibou Ba, un enseignant à la retraite, réagit en premier en ces termes : « Mon cher, vous évoquez un problème très sérieux hein.
L’assainissement devrait être pris en compte par nos dirigeants qui avaient l’obligation d’aménager toutes les zones d’habitations avant que la population ne vienne s’installer », dit-il. Ensuite, le vieux Sadibou Ba ajoute que c’est à partir de ce moment que toutes les infrastructures publiques, y compris un réseau d’assainissement, seront à même d’être réalisées pour que ceux qui vont occuper la zone puissent vivre dans un environnement sain.
Une pratique séculaire
Sur un ton ironique, l’autre vieux, Amadou Ndiaye, intervient en s’adressant au vieux Sadibou Ba. « Dis-lui que nous n’avons que la rue et peut-être les maisons abandonnées pour déverser nos eaux sales. Il n’y a pas à chercher midi à quatorze heures. C’est la vérité », soutient le vieux Ndiaye. Les deux hommes se mettent à rire ensemble. Par la suite, le vieux Sadibou Ba reprend la parole pour se désoler d’un fait : « Moi qui suis un éducateur, je suis mal à l’aise en regardant ma fille salir la rue en y déversant des déchets liquides. Les eaux issues du linge ou provenant de la cuisine, etc. sont jetées dans la rue parce que c’est la seule solution pour s’en débarrasser », disserte le vieux. Il ajoute : « Le mal est là. Qui va y remédier ?».
Rencontrée aux alentours de l’école 6, Khady Kane se demande si les ménagères ont la possibilité d’épargner la rue au moment de déverser les eaux sales domestiques. « Depuis ma naissance, je ne verse les déchets liquides de notre maison que dans la rue. Pire, c’est récemment que nous avons cessé de recourir aux baye-pelle (videurs manuels) pour vider nos fosses septiques », martèle Khady Kane qui veut dire qu’il s’agit là d’une pratique séculaire. Elle se veut catégorique : « Nous allons tout simplement continuer à salir la rue, parce qu’il faudra attendre longtemps encore pour que cette zone soit dotée d’un réseau d’assainissement »