Gambie / Construction de l’hôtel pour le sommet de l’OCI: Thiam ComputerLand, le patron d’Immoland SARL, rafle un marché de 100 millions de dollars


Rédigé le Vendredi 16 Avril 2021 à 22:44 | Lu 308 fois | 0 commentaire(s)



Prévue en 2020 avant d’être reporté en 2022, la tenue du sommet de l’OCI est la principale priorité du gouvernement du président Adama Barrow. A quelques mois de l’événement, le gouvernement gambien vient de signer un accord de 100 millions de dollars (5,1 milliards de dinars) avec Immoland Sarl, une société immobilière sénégalaise, pour financer, construire et exploiter un hôtel cinq étoiles en Gambie, pour le sommet de l’OCI de 2022. Des professionnels gambiens crient au scandale et annoncent que le sieur Abdoulaye Thiam, par ailleurs PDG de ComputerLand, a été condamné par un tribunal sénégalais.


C’est dans le cadre somptueux de la salle de conférence Sir Dawda Kairaba Jawara que l’accord a été signé entre le patron d’Immoland SARL et la vice-présidente gambienne, Dr. Isatou Touray. Abdoulaye Thiam, président d’Immoland Sarl, a déclaré que sa décision d’investir en Gambie était intervenue après avoir rencontré le président Adama Barrow en Arabie saoudite en mai 2019.


Selon M. Thiam, Â«cet investissement est basé sur l’esprit de création et de promotion de la coopération interafricaine, en particulier entre le Sénégal et la Gambie Â». Et l’homme d’affaires de poursuivre, «Je suis fermement convaincu que nous, Africains, devrions commencer à promouvoir le commerce et les investissements entre nous, au lieu de toujours dépendre des sources étrangères Â».

Abdoulaye Thiam, le concessionnaire (Immoland Sarl), a la capacité de développer l’hôtel 5 étoiles proposé, selon le ministre Hamat Bah. En 2018, Abdoulaye Thiam, PDG du groupe ComputerLand, avait annoncé la mobilisation de 10 milliards de francs CFA pour un projet. Un optimisme que ne partagent pas les acteurs du tourisme gambien


Quant à la vice-présidente, Dr. Isatou Touray, elle a déclaré que l’hôtel offrira un excellent hébergement aux chefs d’État et aux délégués de l’OCI pendant le sommet, tout en renforçant le potentiel touristique de la Gambie.

La VP Touray a déclaré que le projet marquait le renforcement de la coopération sud-sud et des relations bilatérales entre les pays, pour «stimuler le développement socio-économique inclusif de nos peuples».

«Cependant, étant donné le peu de temps disponible avant le sommet, j’implore les deux parties à cet accord, de se mettre immédiatement au travail et d’assurer une mise en Å“uvre harmonieuse et opportune de cet accord Â», dira-t-elle.


Yankuba Dibba, le directeur général de l’agence de l’OCI en Gambie, a décrit le projet comme un «partenariat gagnant-gagnant» et a appelé à une plus grande collaboration entre les parties prenantes concernées, pour s’assurer que le projet soit mis en œuvre dans les délais prévus.

Le ministre du Tourisme, Hamat Bah, a déclaré: «tout le monde au gouvernement est déterminé à faire en sorte que l’hôtel soit livré dans les délais, pour garantir que le pays accueille avec succès le sommet Â».

Il a déclaré que le projet était «le plus gros investissement du secteur privé dans l’industrie du tourisme de la Gambie et que les négociations ont pris deux ans, avant d’en arriver à ce résultat Â». «Par conséquent, il incombe à l’entrepreneur de faire ses preuves avec la tâche qu’il a entreprise. C’est un gouvernement d’action et quand nous disons quelque chose, nous le pensons Â», a ajouté le ministre du Tourisme.

Pour Usainou Njie, entrepreneur dans l’immobilier, comment le gouvernement de Adama Barrow peut octroyer un contrat de près de 60 milliards de francs CFA à un chef d’entreprise épinglé dans son pays pour 12 milliards FCfa.

Si le gouvernement gambien tape des deux mains à l’issue de ce contrat qui pourrait permettre des conditions excellentes pour la tenue du sommet de l’OCI déjà reporté une fois, le secteur privé par contre, crie au scandale. Car, nous apprend Usainu Njie, dans un rapport de la Cour des Comptes du Sénégal de l’exercice 2015, le sieur Abdoulaye Thiam avait été épinglé par l’agence de l’informatique de l’État (ADIE), pour un gros contrat d’achat de 80.000 ordinateurs de bureau et portables à hauteur de 12 milliards. Un contrat qui serait passé selon un protocole d’accord irrégulier signé en faveur de l’une des sociétés de Abdoulaye Thiam, ComputerLand.

Un énorme gré à gré aux contours nébuleux, selon la Cour des Comptes, qui relève dans son rapport, entre autres dysfonctionnements, les changements de comptes injustifiés et illégaux de Computer Land pour les paiements. Il est également souligné dans le rapport, la destination douteuse de plusieurs milliers d’ordinateurs livrés à des tiers et non à des institutions, sans aucune décharge de réception. Le rapport fait également état de plusieurs milliers d’ordinateurs non livrés par Computer Land, entre autres embrouilles.

Pour rappel, en 2018, ComputerLand sous la férule de son PDG Abdoulaye Thiam, avait annoncé la mobilisation de 10 milliards de francs CFA pour la construction d’une usine de fabrication et d’assemblage de matériels informatiques, dénommée la Société Africaine des Technologies et de l’Information (SATI). La livraison des travaux était prévue en octobre 2019, soit 9 mois plus tard.

Pourtant, la même année, Abdoulaye Thiam et la société Computer Land SARL ont été condamnés à payer à la BIMAO, la somme de 476 241 195 FCfa au titre de la créance principale. Et Abdoulaye Thiam, caution personnelle et solidaire de la société Computerland SARL, répondra de cette somme jusqu’à concurrence de la somme de 295 879 020 FCfa.

Amsatou Barrow atlantisactu


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