Au bout de deux ans et demi d’intenses activités, la Commission Vérité, Réconciliation et Réparation (TRRC en anglais), remettra, enfin, au chef de l’Etat, son rapport final sur les abus commis sous la dictature de Yahya Jammeh, ce jeudi.
Il est attendu de ce document des détails sur les crimes perpétrés sous l’ancien président gambien, avant de fournir des recommandations sur les poursuites à engager contre les présumés bourreaux et les réparations à faire, rapporte Emedia.
A la veille de ce rendez-vous tant attendu, dans quel état, d’esprit sont les victimes ? Ne craignent-elles pas que ce rapport soit sacrifié sur l’autel des compromissions politiques, avec en toile de fond le rapprochement récent entre le président sortant et son prédécesseur en prélude à la présidentielle dans deux mois ?
Voici l’analyse de l’avocat Reed Brody de l’ONG de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, qui soutient le centre des victimes en Gambie.
« Le rapport de la Commission va refléter certainement les témoignages recueillis lors des auditions publiques, au cours desquelles les victimes et d’anciens responsables ont accusé Jammeh de meurtre, de tortures, de massacres d’environ 59 migrants ouest-africains dont plusieurs Sénégalais. On a relaté également une campagne de chasse aux sorcières au cours de laquelle des centaines de personnes ont été placées en détention arbitraire. Selon ces témoignages également, Yahya Jammeh aurait agressé sexuellement des femmes.
Ce rapport va très certainement recommander la poursuite en justice de l’ex-président et de ses complices.
Tous les regards seront désormais tournés vers le gouvernement gambien et les prochaines élections. Est-ce que l’alliance entre Barrow et Jammeh signifiera une impunité garantie à l’ex-dictateur et qu’il échappera à la justice ? -Dans un contexte ou une étude vient de montrer que 73 % des Gambiens veulent que les crimes perpétrés sous l’ère Jammeh soient poursuivis en justice-.
Même si Adama Barrow remporte l’élection avec le soutien de Yahya Jammeh, ce n’est pas évident qu’il puisse l’amnistier. Le droit international est très clair ; il stipule que les gouvernements ont l’obligation légale d’enquêter sur les crimes contre l’humanité. Une amnistie n’empêchera pas non plus le Sénégal, qui a perdu beaucoup de ses concitoyens en Gambie ou le Ghana qui en a perdu 44 également ou la Cour pénale internationale, de mener des enquêtes. Le nouveau procureur de la Cour pénale internationale a déclaré publiquement que justice doit être rendue pour les crimes commis sous l’ère Yahya Jammeh. »
Il est attendu de ce document des détails sur les crimes perpétrés sous l’ancien président gambien, avant de fournir des recommandations sur les poursuites à engager contre les présumés bourreaux et les réparations à faire, rapporte Emedia.
A la veille de ce rendez-vous tant attendu, dans quel état, d’esprit sont les victimes ? Ne craignent-elles pas que ce rapport soit sacrifié sur l’autel des compromissions politiques, avec en toile de fond le rapprochement récent entre le président sortant et son prédécesseur en prélude à la présidentielle dans deux mois ?
Voici l’analyse de l’avocat Reed Brody de l’ONG de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, qui soutient le centre des victimes en Gambie.
« Le rapport de la Commission va refléter certainement les témoignages recueillis lors des auditions publiques, au cours desquelles les victimes et d’anciens responsables ont accusé Jammeh de meurtre, de tortures, de massacres d’environ 59 migrants ouest-africains dont plusieurs Sénégalais. On a relaté également une campagne de chasse aux sorcières au cours de laquelle des centaines de personnes ont été placées en détention arbitraire. Selon ces témoignages également, Yahya Jammeh aurait agressé sexuellement des femmes.
Ce rapport va très certainement recommander la poursuite en justice de l’ex-président et de ses complices.
Tous les regards seront désormais tournés vers le gouvernement gambien et les prochaines élections. Est-ce que l’alliance entre Barrow et Jammeh signifiera une impunité garantie à l’ex-dictateur et qu’il échappera à la justice ? -Dans un contexte ou une étude vient de montrer que 73 % des Gambiens veulent que les crimes perpétrés sous l’ère Jammeh soient poursuivis en justice-.
Même si Adama Barrow remporte l’élection avec le soutien de Yahya Jammeh, ce n’est pas évident qu’il puisse l’amnistier. Le droit international est très clair ; il stipule que les gouvernements ont l’obligation légale d’enquêter sur les crimes contre l’humanité. Une amnistie n’empêchera pas non plus le Sénégal, qui a perdu beaucoup de ses concitoyens en Gambie ou le Ghana qui en a perdu 44 également ou la Cour pénale internationale, de mener des enquêtes. Le nouveau procureur de la Cour pénale internationale a déclaré publiquement que justice doit être rendue pour les crimes commis sous l’ère Yahya Jammeh. »