Le président Babacar Ndiaye veut un 3e mandat à la tête de la Fédération sénégalaise de basketball (FSBB). Une candidature qui souffre d’irrégularités.
« Tout homme sérieux, arrivant à son déclin, se dit avant tout qu’il a trop agi même s’il n’a fait que lever le petit doigt ». Cette citation de l’Académicien français Henry De Montherlant devrait parler au président sortant de la Fédération sénégalaise de basketball (FSBB). Etant à la fin de son second mandat (donc dernier), l’avocat Me Babacar Ndiaye tente de briguer un troisième… illégalement. En s’arc-boutant sur une révision introduite dans les textes, qui l’avaient élu en 2015 et 2019 (limitant les mandats à deux). Une réforme taillée sur mesure, parce qu’elle permet à tout membre du Comité directeur de pouvoir candidater sans avoir la procuration d’un club.
Une violation des règles du jeu, qui étaient pourtant définies par l’équipe dirigeante de la FSBB et qui avaient servi à l’élimination de potentiels candidats, « non acteurs » des associations sportives. Qu’est-ce qui a changé pour justifier ce revirement à 360 degrés ? Le président Babacar Ndiaye s’est retrouvé dans la posture de ceux-là qu’il combattait hier : les « sans club ». Il fallait ainsi une subterfuge dans le seul but de légitimer sa candidature. Sauf que ça semble antidémocratique de s’appliquer une disposition créée en plein exercice de son mandat. Une démarche contraire à la lettre et à l’esprit des textes. Mieux, elle ne s’accommode pas aux lois et règlements du pays.
En effet, le Conseil constitutionnel a tranché à ce niveau en refusant au chef de l’Etat l’application de la révision sur la durée de son mandat en cours qu’il voulait réduire de 7 à 5 ans. L’avis ou la décision des « sept sages » disait en clair que la loi de 2016 ne lui était pas applicable. Elle prenait effet à partir du mandat suivant. Idem pour le président de la Fédération sénégalaise de basketball et son Comité directeur. Selon la Convergence pour le renouveau de la discipline (CRBS), en qualité de membres sortants, ils ne sont pas éligibles. C’est ce combat que la structure est en train de mener. Et la rencontre avec le ministre des sports, vendredi dernier, une initiative de Baba Tandian, pourrait provoquer le déclic.
Les échanges, nous informe-t-on, ont duré trois tours d’horloge. Toutes les questions ont été évoquées dont la plus cruciale : la participation de Me Babacar Ndiaye à la prochaine élection pour la présidence de la FSBB (13 mai). La tutelle n’aurait pas donné une garantie à la CRBS, toutefois il n’est pas exclu que le DAPS (Directeur des activités physiques et sortifs) soit instruit dans le sens de procèder à un examen les textes. Surtout, en ce qui concerne les changements apportés et approuvés en 2021. Une révision qui ne respecte pas la notion de « caractère général et impersonnel ». Le contexte comme les objectifs sont également sans fondements juridiques.
A en croire certaines indiscrétions, les nouveaux textes de la FSBB n’étaient pas jusque-là validés par le ministère des sports. Si cela s’avère, la partie est perdue d’avance pour Me Babacar Ndiaye, acculé par la Convergence pour le renouveau du basketball sénégalais (CRBS) qui mène aux points (3-0) et a la possession du ballon. La bande à Mamadou Pathé Keïta a pu imposer le report des échéances pour le dépôt des candidatures ainsi que de la tenue de l’assemblée générale. Après avoir obtenu la nomination d’un nouveau secrétaire général de la fédération et la mise en place d’un Comité électoral autonome qui sera installé ce mardi.
Tout en souhaitant une réactualisation du fichier des clubs électeurs. Mais aussi la mise à l’écart du secrétaire général adjoint en l’occurrence Ibrahima Niang, qui a géré l’intérim ces dernières années. Il est récusé pour son parti pris qu’il a d’ailleurs manifesté lors d’une sortie sur la RFM en fin de semaine passée. « Ces gens (de la CRBS) parlent beaucoup alors qu’ils savent être minoritaires », avait-il lancé. Des propos qui le disqualifie de toute implication dans le processus en de l’AG élective de la FSBB.