Nous écrivions, il y a quelques temps dans ces colonnes, que la décision prise par l’État du Sénégal d'expulser deux anciens détenus de Guantanamo vers leur pays, la Libye, avait livré ses premières conséquences, puisque Omar Khalifa Mohammed Abu Bakr et Salem Abdul Salem Ghereby sont tombés entre les mains d'une milice dès leur arrivée en Libye. Et ils ont par la suite disparu. Mais, si au Sénégal, l’affaire semble classée sans suite, ce n’est pas le cas des États-Unis. Au pays de Donald Trump, des sénateurs accusent Dakar d’avoir violé ses obligations internationales.
La décision de Dakar d’expulser de son territoire les deux anciens prisonniers de Guantanamo, n’a pas été du goût de certains hommes politiques aux États-Unis. En effet, alors que le secrétaire d'État Mike Pompeo se préparait à se rendre au Sénat, pour témoigner devant le Comité des relations étrangères, un groupe bipartisan de sénateurs lui a envoyé une lettre dans laquelle ils dénoncent la négligence apparente du département d'État de l’administration Trump à l'égard des anciens détenus de Guantanamo.
Dans leur lettre, les élus américains ont exprimé leur «profonde inquiétude» à propos de deux personnes disparues après leur expulsion en Libye par le Sénégal, au mois d’avril dernier. Les sénateurs ont fustigé le fait que le département d'État (sous Rex Tillerson) ait fermé le Bureau de l'Envoyé spécial pour Guantanamo, sans prendre la peine de réaffecter son travail de surveillance des anciens détenus et de gestion des problèmes qui pourraient survenir.
L'administration Trump avait en effet décidé de supprimer cette agence fondée sous Obama. «Nous sommes préoccupés par le fait que le Département d'État n'a pas de responsable de la surveillance des détenus qui ont été transférés de Guantanamo. Bien que nous connaissions le changement de politique de l'administration, en ce qui concerne la fermeture de Guantanamo, nous pensons que la surveillance des anciens détenus de Guantanamo reste un problème durable. Nous vous exhortons à confier immédiatement la responsabilité de la surveillance des anciens détenus de Guantanamo à un Bureau existant, tel que "Counterterrorism and Countering Violent Extremism’’, et à dédier une personne au sein de ce bureau pour gérer cette question», ont dénoncé les sénateurs.
Sur le cas de Salem Abdul Salem Ghereby et Awad Khalifa, deux ex-détenus libyens réinstallés au Sénégal et spécifiquement concernés par la lettre, les sénateurs américains ont reconnu qu'il aurait été illégal pour les Etats-Unis de les rapatrier directement en Libye, faisant part d’une disposition que le Congrès avait adoptée pour «empêcher que ces personnes soient transférées dans des pays instables où elles pourraient être assimilées à des organisations terroristes, torturées ou tuées».
«[…]Nous sommes troublés que le gouvernement du Sénégal ait transféré ces individus en Libye, en violation de ses obligations en vertu du droit international humanitaire», dénoncent-ils dans leur note. Et d’ajouter que «les deux ex-détenus vivaient en paix au Sénégal, et l'un d'entre eux était fiancé à un citoyenne sénégalaise».
Ainsi regrettent-ils, s’appuyant sur des comptes-rendus de presse, que depuis qu'ils ont été transférés en Libye, ils ont été détenus, sans possibilité de contacter leurs familles et n'ont pas été vus publiquement. «Nous demandons donc que le Département d'Etat tende la main au gouvernement de la Libye et offre d'aider à réinstaller ces personnes dans d'autres pays. Nous demandons également que le Département d'Etat propose immédiatement que le gouvernement de la Libye donne accès à ces individus à des Ong internationales ou à des groupes de défense des droits de l'homme», demandent-ils.
Les Echos
La décision de Dakar d’expulser de son territoire les deux anciens prisonniers de Guantanamo, n’a pas été du goût de certains hommes politiques aux États-Unis. En effet, alors que le secrétaire d'État Mike Pompeo se préparait à se rendre au Sénat, pour témoigner devant le Comité des relations étrangères, un groupe bipartisan de sénateurs lui a envoyé une lettre dans laquelle ils dénoncent la négligence apparente du département d'État de l’administration Trump à l'égard des anciens détenus de Guantanamo.
Dans leur lettre, les élus américains ont exprimé leur «profonde inquiétude» à propos de deux personnes disparues après leur expulsion en Libye par le Sénégal, au mois d’avril dernier. Les sénateurs ont fustigé le fait que le département d'État (sous Rex Tillerson) ait fermé le Bureau de l'Envoyé spécial pour Guantanamo, sans prendre la peine de réaffecter son travail de surveillance des anciens détenus et de gestion des problèmes qui pourraient survenir.
L'administration Trump avait en effet décidé de supprimer cette agence fondée sous Obama. «Nous sommes préoccupés par le fait que le Département d'État n'a pas de responsable de la surveillance des détenus qui ont été transférés de Guantanamo. Bien que nous connaissions le changement de politique de l'administration, en ce qui concerne la fermeture de Guantanamo, nous pensons que la surveillance des anciens détenus de Guantanamo reste un problème durable. Nous vous exhortons à confier immédiatement la responsabilité de la surveillance des anciens détenus de Guantanamo à un Bureau existant, tel que "Counterterrorism and Countering Violent Extremism’’, et à dédier une personne au sein de ce bureau pour gérer cette question», ont dénoncé les sénateurs.
Sur le cas de Salem Abdul Salem Ghereby et Awad Khalifa, deux ex-détenus libyens réinstallés au Sénégal et spécifiquement concernés par la lettre, les sénateurs américains ont reconnu qu'il aurait été illégal pour les Etats-Unis de les rapatrier directement en Libye, faisant part d’une disposition que le Congrès avait adoptée pour «empêcher que ces personnes soient transférées dans des pays instables où elles pourraient être assimilées à des organisations terroristes, torturées ou tuées».
«[…]Nous sommes troublés que le gouvernement du Sénégal ait transféré ces individus en Libye, en violation de ses obligations en vertu du droit international humanitaire», dénoncent-ils dans leur note. Et d’ajouter que «les deux ex-détenus vivaient en paix au Sénégal, et l'un d'entre eux était fiancé à un citoyenne sénégalaise».
Ainsi regrettent-ils, s’appuyant sur des comptes-rendus de presse, que depuis qu'ils ont été transférés en Libye, ils ont été détenus, sans possibilité de contacter leurs familles et n'ont pas été vus publiquement. «Nous demandons donc que le Département d'Etat tende la main au gouvernement de la Libye et offre d'aider à réinstaller ces personnes dans d'autres pays. Nous demandons également que le Département d'Etat propose immédiatement que le gouvernement de la Libye donne accès à ces individus à des Ong internationales ou à des groupes de défense des droits de l'homme», demandent-ils.
Les Echos