L es marchands installés aux abords de la ruelle bitumée qui mène au garage de Bignona attirent tous les regards. Les uns exposent des appareils électroniques et des accessoires, tandis que les autres vendent du petit déjeuner sous des tentes. Le vacarme dissone aux rythmes de mégaphones et décibels.
Des apprentis, rabatteurs (coxeurs) et autres jeunes chargeurs, s’affairent autour des dizaines de bus horaires qui occupent ce grand espace contiguë au bassin de rétention derrière l’Hôpital Général Idrissa Pouye (HOGIP) de Grand-Yoff.
Ces cars de 70 places sont, pour l’essentiel, en partance pour plusieurs localités surtout intérieures des trois régions naturelles de la Casamance (Ziguinchor, Sédhiou et Kolda). Des centaines de personnes, en majorité des musulmans sénégalais, ont pris d’assaut le garage Bignona de Grand-Yoff, hier mardi, pour rallier leurs terres d’origine, à moins d’une semaine de la fête de Tabaski, appelée Aïd-al-Kabir ou Aïd-al Adha en arabe. C’est la cacophonie, au vrai sens du terme
Les billets passent du simple au double, voire triple; les bagages aussi
Sira et Léna Diedhiou sont deux sœurs trouvées sur place en train de se préparer pour le départ vers Marsassoum, commune située dans la région de Sédhiou. Elles déplorent une hausse «inacceptable» des tarifs de voyage. «Le ticket est très cher. Il était fixé à 6.500 francs CFA ; mais actuellement, avec l’engouement suscité par les départs massifs pour la Tabaski, on est dans l’obligation de payer 12.000 francs CFA. Les bagages, on n’en parle même pas. Les prix du transport ont connu une nette augmentation», regrette Sira Diedhiou
Quant à sa sœur Léna, elle est très remontée. Elle demande la régularisation du marché du transport et dénonce l’anarchie qui règne dans ce secteur dans le pays. «On doit trouver des solutions pour stabiliser les prix. On a constaté qu’il y a trop de laisser-aller au Sénégal. La vie coûte chère. Et comme si cela ne suffisait pas, les frais de transport explosent délibérément aussi», se désole-t-elle.
Quelques pas en avant, Ibrahima Mané négocie des billets à destination de Diaoba (vers Marsassoum), avec sa femme et ses quatre enfants autour de lui. Il se dit ruiné par la cherté des tickets et frais de transport des affaires.
«Nous menons une vie trop difficile. Avec la Tabaski, on a augmenté les frais de voyage. Les tickets de transport sont presque triplés. De plus, on m’a imposé de payer 45.000 francs CFA pour les seuls bagages, alors qu’en temps normal, je n’aurais déboursé qu’une somme comprise entre 5 000 et 7 000 francs CFA», confie le père de famille.
Et Monsieur Mané d’en rajouter une couche : «chaque année, les transporteurs augmentent arbitrairement les prix des billets et les frais des bagages à l’approche de la Tabaski», dénonce-t-il.
Les transporteurs se défendent
Interpellé sur la hausse des tarifs notée à quelques jours de la Tabaski, Maba Diakhou Fall, le porte-parole du Syndicat national des Transports de Proximité (SNTP), par ailleurs chargé de communication du Regroupement national des Transports de Proximité du garage Bignona, donne sa version des faits. Il a tenté de convaincre du bien-fondé de la plupart des décisions prises par ses collègues, pourtant dénoncées par les usagers des moyens de transport qui font la navette entre Dakar et la Casamance.
«Les tickets à destination de la Casamance sont en augmentation car, quand la demande est supérieure à l’offre, il y a impérativement une hausse des tarifs. On est à l’approche de la Tabaski et tous les clients vont dans la même direction, à savoir hors de Dakar».
«Imagines-toi le bus qui doit consommer 180.000 francs CFA de carburant à l’aller et le même montant au retour. À cela s’ajoute les frais de voyage du personnel du véhicule, ainsi que les 17.000 francs CFA relatifs au laisser-passer pour la traversée du pont de Farafenni, en Gambie. Si la voiture est pleine de passagers à l’aller, elle rentrera vide sur Dakar ; donc sans aucun client. Il faut aussi que les gens tiennent en compte de tous ces aspectslà », soutient le syndicaliste
Sud Quotidien
Des apprentis, rabatteurs (coxeurs) et autres jeunes chargeurs, s’affairent autour des dizaines de bus horaires qui occupent ce grand espace contiguë au bassin de rétention derrière l’Hôpital Général Idrissa Pouye (HOGIP) de Grand-Yoff.
Ces cars de 70 places sont, pour l’essentiel, en partance pour plusieurs localités surtout intérieures des trois régions naturelles de la Casamance (Ziguinchor, Sédhiou et Kolda). Des centaines de personnes, en majorité des musulmans sénégalais, ont pris d’assaut le garage Bignona de Grand-Yoff, hier mardi, pour rallier leurs terres d’origine, à moins d’une semaine de la fête de Tabaski, appelée Aïd-al-Kabir ou Aïd-al Adha en arabe. C’est la cacophonie, au vrai sens du terme
Les billets passent du simple au double, voire triple; les bagages aussi
Sira et Léna Diedhiou sont deux sœurs trouvées sur place en train de se préparer pour le départ vers Marsassoum, commune située dans la région de Sédhiou. Elles déplorent une hausse «inacceptable» des tarifs de voyage. «Le ticket est très cher. Il était fixé à 6.500 francs CFA ; mais actuellement, avec l’engouement suscité par les départs massifs pour la Tabaski, on est dans l’obligation de payer 12.000 francs CFA. Les bagages, on n’en parle même pas. Les prix du transport ont connu une nette augmentation», regrette Sira Diedhiou
Quant à sa sœur Léna, elle est très remontée. Elle demande la régularisation du marché du transport et dénonce l’anarchie qui règne dans ce secteur dans le pays. «On doit trouver des solutions pour stabiliser les prix. On a constaté qu’il y a trop de laisser-aller au Sénégal. La vie coûte chère. Et comme si cela ne suffisait pas, les frais de transport explosent délibérément aussi», se désole-t-elle.
Quelques pas en avant, Ibrahima Mané négocie des billets à destination de Diaoba (vers Marsassoum), avec sa femme et ses quatre enfants autour de lui. Il se dit ruiné par la cherté des tickets et frais de transport des affaires.
«Nous menons une vie trop difficile. Avec la Tabaski, on a augmenté les frais de voyage. Les tickets de transport sont presque triplés. De plus, on m’a imposé de payer 45.000 francs CFA pour les seuls bagages, alors qu’en temps normal, je n’aurais déboursé qu’une somme comprise entre 5 000 et 7 000 francs CFA», confie le père de famille.
Et Monsieur Mané d’en rajouter une couche : «chaque année, les transporteurs augmentent arbitrairement les prix des billets et les frais des bagages à l’approche de la Tabaski», dénonce-t-il.
Les transporteurs se défendent
Interpellé sur la hausse des tarifs notée à quelques jours de la Tabaski, Maba Diakhou Fall, le porte-parole du Syndicat national des Transports de Proximité (SNTP), par ailleurs chargé de communication du Regroupement national des Transports de Proximité du garage Bignona, donne sa version des faits. Il a tenté de convaincre du bien-fondé de la plupart des décisions prises par ses collègues, pourtant dénoncées par les usagers des moyens de transport qui font la navette entre Dakar et la Casamance.
«Les tickets à destination de la Casamance sont en augmentation car, quand la demande est supérieure à l’offre, il y a impérativement une hausse des tarifs. On est à l’approche de la Tabaski et tous les clients vont dans la même direction, à savoir hors de Dakar».
«Imagines-toi le bus qui doit consommer 180.000 francs CFA de carburant à l’aller et le même montant au retour. À cela s’ajoute les frais de voyage du personnel du véhicule, ainsi que les 17.000 francs CFA relatifs au laisser-passer pour la traversée du pont de Farafenni, en Gambie. Si la voiture est pleine de passagers à l’aller, elle rentrera vide sur Dakar ; donc sans aucun client. Il faut aussi que les gens tiennent en compte de tous ces aspectslà », soutient le syndicaliste
Sud Quotidien