Ibrahima Diop est un as de l'escroquerie. Il a abordé différemment chacune des deux victimes avant de leur soutirer de l'argent. En dépit des arguments béton de la brillante plaidoirie de l’avocat de la défense, Me Boubacar Dramé, il n'a pu tromper la religion du tribunal qui l’a donc condamné à une peine de prison ferme. Tout serait parti, selon Astou Badji, d'un coup de fil qu'elle aurait reçu de la part du prévenu. Lequel lui disait avoir été mis en contact avec elle par son frère, navigateur. Astou Badji tente de contacter ce dernier en vain.
Pour cause, il était parti en mer. Son interlocuteur au téléphone lui suggère de faire des offrandes en faveur de son frère. "Comme nous avons l'habitude de le faire pour lui, la demande de mon interlocuteur ne m'a pas intriguée. Je lui ai envoyé 30 mille FCFA pour qu'il fasse cette offrande. Par la suite, Ibrahima Diop de donner en aumône des bougies et des pintades. Depuis lors je n'ai cessé de lui envoyer de l'argent par transfert ou en mains propres, jusqu'à atteindre la somme de deux millions FCFA. Je suis endettée jusqu'au cou. Aujourd'hui, je traîne plusieurs plaintes au niveau de la gendarmerie et des commissariats. Pas plus tard qu'hier, j'étais partie répondre à une convocation à la police. Je veux qu'il me rembourse intégralement tout ce que je lui ai donné" a-t-elle expliqué à la barre du tribunal.
Pour sa part, l'autre partie civile, Khardiatou Mbaye, soutient qu'elle a fait arrêter le prévenu. "Ma colocataire devait baptiser et je me suis rendue à Keur Mbaye Fall pour me tresser. Une fois sur le pont pour traverser, j'ai aperçu Ibrahima Diop en bas des escaliers. Croyant rêver, j'écarquillais grandement les yeux pour m'assurer que c'était bien lui. Je l'ai alors suivi et, arrivé à hauteur du garage clando de « Rue dix » et « Toll Diaz », je l'ai empoigné pour lui réclamer mon argent. Puisque la gendarmerie n'était pas loin, les gens nous ont conduit au poste pour une séance d'explication" a-t-elle raconté.
Auparavant, Khardiatou Mbaye avait décrit les circonstances dans lesquelles elle a rencontré le sieur Diop. "J'étais en train de vendre le petit déjeuner lorsqu'il s'est pointé sur mon lieu de travail. Il m'a dit qu'il était un talibé à la recherche de son marabout mais qu’il s'est perdu. Il m'a supplié de lui prêter mon portable pour l'appeler. Ce que j’ai fait. Il a parlé à un interlocuteur imaginaire pendant longtemps et, après avoir fini la conversation, m’a rendu mon téléphone. Tard dans la soirée, il m’a rappelé pour me remercier de mon geste avant de me promettre de faire de moi une millionnaire. C'est ainsi qu'il m'a indiqué des sacrifices à faire. Le lendemain, il est venu me voir pour me remettre un bain mystique. Depuis ce jour, j'ai complètement perdu la raison et je lui ai remis par tranches d'importantes sommes d'argent. Le tout avoisine les deux millions FCFA. Il a fallu qu'on m'emmène en Casamance pour me permettre de retrouver tous mes esprits", a ajouté Khardiatou Mbaye.
Lors de l'interrogatoire d'audience, Ibrahima Diop a réfuté les faits qui lui valent sa comparution devant la barre. Il soutient qu'il ne connait pas la dame Astou Badji mais que, par contre, Khardiatou Mbaye l'a aidé lorsqu'il s'est égaré et lui a même remis 500 FCFA pour le transport. Madame le procureur a dit sa conviction que toutes les deux parties civiles ont été envoûtées. "Pour la prévention d'escroquerie, il s'est fait passer pour un ami du frère de l'une des parties civiles et, à ce titre, elle lui a faut une remise de deux millions FCFA. Pour le délit de charlatanisme, le prévenu a demandé à Khardiatou Mbaye d'acheter une grande valise et lui a réclamé une somme d'un million cinq cent mille FCFA. Il ne mérite aucune compassion. Il est un charlatan et un escroc. Je requiers qu'il vous plaise de le condamner a deux ans d'emprisonnement ferme" a requis le maitre des poursuites.
Le public présent dans la salle n'a pas manqué de remarquer la brillante plaidoirie de Me Boubacar Drame de la défense. D'emblée, la robe noire s'interroge : "Peut-on juger sur la base de simples déclarations ? Ce serait privilégier une partie et décrédibiliser une autre. Or, le symbole de la justice est une balance. Aucun élément de preuve n'a été rapporté. La jurisprudence est chaude mais elle est actuelle. Vous avez jugé tantôt une affaire où la partie civile dit qu'elle a remis une importante somme d'argent mais vous avez tranché en disant que le tribunal n'est pas sûr d'une telle déclaration (...) Un parfait inconnu vous appelle et vous dit que son frère l'a mis en contact avec vous et que vous devez lui faire des sacrifices. Madame le président, les gens sont éveillés la moindre des choses c'est d'appeler son frère. Mais aucune preuve de la remise n'a été rapportée. Qui va donner deux millions de francs à une ménagère alors qu'elle n'est pas solvable ? La loi est dure mais c’est la loi. Nous n'avons aucun témoin qui justifie les dires des parties civiles. Le tribunal ne juge pas sur des déclarations. Aucune preuve, aucun témoin n'a été présenté (...) Des offrandes, on en fait toujours, cela fait partie du décor sociologique de notre pays. Il n'y a pas eu de manœuvres frauduleuses, je sollicite la relaxe pour mon client" a plaidé Me Drame. Le tribunal, après avoir délibéré, a reconnu le prévenu coupable des faits qui lui sont reprochés. Il l’a condamné à un an de prison ferme et à rembourser à chacune des parties civiles la somme de deux millions FCFA.
Le Témoin
Pour cause, il était parti en mer. Son interlocuteur au téléphone lui suggère de faire des offrandes en faveur de son frère. "Comme nous avons l'habitude de le faire pour lui, la demande de mon interlocuteur ne m'a pas intriguée. Je lui ai envoyé 30 mille FCFA pour qu'il fasse cette offrande. Par la suite, Ibrahima Diop de donner en aumône des bougies et des pintades. Depuis lors je n'ai cessé de lui envoyer de l'argent par transfert ou en mains propres, jusqu'à atteindre la somme de deux millions FCFA. Je suis endettée jusqu'au cou. Aujourd'hui, je traîne plusieurs plaintes au niveau de la gendarmerie et des commissariats. Pas plus tard qu'hier, j'étais partie répondre à une convocation à la police. Je veux qu'il me rembourse intégralement tout ce que je lui ai donné" a-t-elle expliqué à la barre du tribunal.
Pour sa part, l'autre partie civile, Khardiatou Mbaye, soutient qu'elle a fait arrêter le prévenu. "Ma colocataire devait baptiser et je me suis rendue à Keur Mbaye Fall pour me tresser. Une fois sur le pont pour traverser, j'ai aperçu Ibrahima Diop en bas des escaliers. Croyant rêver, j'écarquillais grandement les yeux pour m'assurer que c'était bien lui. Je l'ai alors suivi et, arrivé à hauteur du garage clando de « Rue dix » et « Toll Diaz », je l'ai empoigné pour lui réclamer mon argent. Puisque la gendarmerie n'était pas loin, les gens nous ont conduit au poste pour une séance d'explication" a-t-elle raconté.
Auparavant, Khardiatou Mbaye avait décrit les circonstances dans lesquelles elle a rencontré le sieur Diop. "J'étais en train de vendre le petit déjeuner lorsqu'il s'est pointé sur mon lieu de travail. Il m'a dit qu'il était un talibé à la recherche de son marabout mais qu’il s'est perdu. Il m'a supplié de lui prêter mon portable pour l'appeler. Ce que j’ai fait. Il a parlé à un interlocuteur imaginaire pendant longtemps et, après avoir fini la conversation, m’a rendu mon téléphone. Tard dans la soirée, il m’a rappelé pour me remercier de mon geste avant de me promettre de faire de moi une millionnaire. C'est ainsi qu'il m'a indiqué des sacrifices à faire. Le lendemain, il est venu me voir pour me remettre un bain mystique. Depuis ce jour, j'ai complètement perdu la raison et je lui ai remis par tranches d'importantes sommes d'argent. Le tout avoisine les deux millions FCFA. Il a fallu qu'on m'emmène en Casamance pour me permettre de retrouver tous mes esprits", a ajouté Khardiatou Mbaye.
Lors de l'interrogatoire d'audience, Ibrahima Diop a réfuté les faits qui lui valent sa comparution devant la barre. Il soutient qu'il ne connait pas la dame Astou Badji mais que, par contre, Khardiatou Mbaye l'a aidé lorsqu'il s'est égaré et lui a même remis 500 FCFA pour le transport. Madame le procureur a dit sa conviction que toutes les deux parties civiles ont été envoûtées. "Pour la prévention d'escroquerie, il s'est fait passer pour un ami du frère de l'une des parties civiles et, à ce titre, elle lui a faut une remise de deux millions FCFA. Pour le délit de charlatanisme, le prévenu a demandé à Khardiatou Mbaye d'acheter une grande valise et lui a réclamé une somme d'un million cinq cent mille FCFA. Il ne mérite aucune compassion. Il est un charlatan et un escroc. Je requiers qu'il vous plaise de le condamner a deux ans d'emprisonnement ferme" a requis le maitre des poursuites.
Le public présent dans la salle n'a pas manqué de remarquer la brillante plaidoirie de Me Boubacar Drame de la défense. D'emblée, la robe noire s'interroge : "Peut-on juger sur la base de simples déclarations ? Ce serait privilégier une partie et décrédibiliser une autre. Or, le symbole de la justice est une balance. Aucun élément de preuve n'a été rapporté. La jurisprudence est chaude mais elle est actuelle. Vous avez jugé tantôt une affaire où la partie civile dit qu'elle a remis une importante somme d'argent mais vous avez tranché en disant que le tribunal n'est pas sûr d'une telle déclaration (...) Un parfait inconnu vous appelle et vous dit que son frère l'a mis en contact avec vous et que vous devez lui faire des sacrifices. Madame le président, les gens sont éveillés la moindre des choses c'est d'appeler son frère. Mais aucune preuve de la remise n'a été rapportée. Qui va donner deux millions de francs à une ménagère alors qu'elle n'est pas solvable ? La loi est dure mais c’est la loi. Nous n'avons aucun témoin qui justifie les dires des parties civiles. Le tribunal ne juge pas sur des déclarations. Aucune preuve, aucun témoin n'a été présenté (...) Des offrandes, on en fait toujours, cela fait partie du décor sociologique de notre pays. Il n'y a pas eu de manœuvres frauduleuses, je sollicite la relaxe pour mon client" a plaidé Me Drame. Le tribunal, après avoir délibéré, a reconnu le prévenu coupable des faits qui lui sont reprochés. Il l’a condamné à un an de prison ferme et à rembourser à chacune des parties civiles la somme de deux millions FCFA.
Le Témoin