La floraison des organes de diffusion d’informations interpelle les acteurs pour réfléchir sur la qualité et la rigueur. Quelles doivent être les conditions d’un assainissement dans le secteur de la presse? Le conseil d’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias mène le débat avec des expérimentés du secteur.
Dans son troisième numéro de « cas d’école », la réflexion est axée sur les organes publics notamment la Rts, l’APS, le Soleil et leur service public de l’information. Face au pluralisme des médias, il est bien légitime pour le Cored de poser le débat. Dans ce rendez-vous des acteurs des médias initié par le conseil d’observation, plusieurs intervenants ont donné leur point de vue. Dans les débats, les avis sont divers.
Cheikh Thiam, ancien directeur général du journal Le Soleil, parlant de l’éthique, de la déontologie et de la responsabilité, considère que la gestion des intérêts économiques dans les organes de presse, particulièrement publics, ne doit pas prendre le dessus sur le comportement du journaliste qui doit faire attention et être équidistant de ces intérêts économiques. Aujourd’hui, les médias d’État par rapport à leur mission face à la concurrence, doivent être plus soutenus.
Le doyen Martin Faye, journaliste, ancien de Radio Sénégal (Rts) a pris part aux discussions durant le panel ce mercredi au cours de ce 3e cas d’école du CORED. « Il faut répondre aux attentes des minorités, des majorités, adapter sa politique programmatique à la qualité et non à la recherche d’audience », estime l’ancien de la RTS. Le statut de la Rts est discutable selon lui. « Il y’a la main de l’État et en général, un homme de l’appareil de l’État. Nous avons à apprendre des autres dans la démocratisation de l’information… », considère Marti Faye évoquant les cas du Bénin, du Mali, du Mozambique pour faire avancer la démocratie, car l’information doit être non partisane. Pour lui, il faut véritablement être un organe de notoriété et refonder l’audiovisuel public sénégalais et surtout faire faire à la Rts des avancées.
En réalité, selon la plupart des intervenants, les médias publics sont fragilisés et face à cette situation, il faut un soutien permanent pour favoriser le traitement de l’information de qualité dans ces médias publics. Publics comme privés, ils doivent être soutenus. Matar Sylla : ancien directeur général de la RTS considère que le média public est un outil de pacification, un baromètre et précise que le service public doit être renforcé à l’heure ou la construction d’un véritable écosystème médiatique se pose avec acuité.
Le diagnostic est clair. Toutefois, qu’est ce qu’il urge de faire? Le débat reste ouvert…