Et pourtant, le même inspecteur qui a engagé une procédure disciplinaire contre ces deux enseignants a, quelques jours après, suspendu officiellement les cours dans toute la région pour une semaine ! .
Tout comme les rapports du proviseur et de l’Ia qui circulent sur la toile, la demande d’explication d’un des accusés, Abdoulaye Diatta, s’est retrouvée aussi sur le réseau social Facebook.
Dans sa réponse à la demande d’explication, il explique que tout a commencé à la veille du procès opposant la masseuse Adji Sarr à Ousmane Sonko où des manifestants avaient décidé d’empêcher les enseignements-apprentissages dans toute la commune de Ziguinchor.
Ils sont passés à l’acte le jour du procès. Lui et son collègue les auraient intercepté pour les dissuader de s’attaquer aux élèves mais plutôt d’aller voir l’administration de l’école pour éviter le syndrome des manifestations précédentes pendant lesquelles les élèves et enseignants avaient échappé au pire face aux jets de pierres des manifestants. Abdoulaue Diatta dit clairement ne s’être rendu dans «aucune salle de classe pour déloger des élèves».
Le proviseur démenti dans sa réponse
Se basant sur cette réponse, le professeur d’histoire et de géographie du lycée de Nguékokh, Babacar Diouf assure que ses collègues de Diouloulou n’ont pas reconnu les faits. «C’est alors archi faux que le proviseur ait dit que les concernés ont fait leur mea culpa», a-t-il martelé.
Il poursuit pour dire qu’après avoir réfuté les accusations, ses collègues enseignants ont même présenté leurs excuses par rapport aux incompréhensions que leurs interventions auprès des manifestants ont créées.
Dans sa réponse à la demande d’explication, M. Diatta écrit que « (...) la foule était aveugle et violente, et elle n’hésiterait pas à recourir à la violence pour déloger les élèves comme lors des manifestations du procès Mame Mbaye Niang-Ousmane Sonko. Mon intention était de leur dire de ne pas s’attaquer aux élèves, de ne pas jeter des pierres dans les classes mais de s’adresser calmement à l’administration sans usage de force ou de violence. Malheureusement, certains n’ont pas saisi le sens de nos échanges verbaux avec les manifestants qui tentaient de déloger les élèves. Je n’ai participé à déloger aucune classe, une école non plus. Mais au-delà de cette incompréhension, je tiens à présenter mes excuses au proviseur et à tout le monde, et je tiens à préciser que je ne serai ni intéressé ni impliqué à une forme de perturbation des enseignements-apprentissages dans un établissement».
Selon notre interlocuteur, s’excuser auprès du proviseur pour une incompréhension «n’a absolument rien à voir avec des excuses par rapport à une faute commise, comme l’a dit l’inspecteur d’académie citant le rapport du proviseur».
M. Diouf du lycée de Nguékokh souligne que l’inspecteur d’académie de Ziguinchor a voulu sanctionner les présumés coupables sur la base d’un «faux rapport du proviseur» sans avoir pris la peine de les auditionner. Et de relever un fait plutôt insolite dans cette affaire. Au moment des faits, dit-il, «le proviseur était absent du lycée». Qui a donc bien pu vilipender ces deux enseignants? Qui, à part le proviseur qui seul en a la prérogative?
D’autant que «c’est l’inspecteur lui-même qui aurait appelé le proviseur pour lui demander des informations par rapport à la situation dans son école», d’après toujours M. Diouf qui, après avoir mené sa petite enquête, aurait appris que «c’est le censeur qui a donné un compte rendu des évènements au proviseur». C’est lui aussi qui aurait «rédigé» le rapport envoyé à l’inspecteur d’Académie. Sur ce, il avance la thèse d’un «règlement de comptes politiques très mal ficelé» à ses yeux.
En tout cas, M. Babacar Diouf dit interpeller les syndicalistes sur ce qu’il qualifie de «manœuvres de l’administration du lycée de Diouloulou et de l’Ia de Ziguinchor qui «constituent un précédent dangereux pour tout le corps enseignants». Ne fallait-il régler ce conflit en interne entre administration scolaire et professeurs ?
Comme l’explique l’inspecteur de l’enseignement à la retraite Ibra Ndiaye, « dans un établissement existent des structures de conciliation notamment le Cge (comité de gestion de l’école) et l’Association des parents d’élèves (Ape), et toute académie dispose d’une table de concertation avec les syndicats et les partenaires sociaux prévue par le décret 2002-652 qui, naturellement, doit être révisé et adapté. Le bureau d’un proviseur, d’un censeur ou d’un principal ne peut pas être confondu avec la salle d’interrogatoire d’un commandant de brigade de la gendarmerie ou de commissariat de police» estime-t-il. Et d’inviter à « éviter les sanctions démesurées ».
Tout en rappelant aux enseignants l’éthique et la déontologie, l’inspecteur à la retraite Ibra Ndiaye affirme que l’administration enseignante ne peut en aucune façon être engagée dans l’orientation répressive des forces de l’ordre et lui donner un sens démesuré en sanctionnant injustement au mépris de toute procédure disciplinaire régulière. Et même si procédure il y a, il est injuste de parler de suspension ou de radiation d’un enseignant à la moindre erreur, incartade ou supposée défaillance professionnelle.
« On a eu dans le passé et dans la même circonscription administrative à sanctionner injustement des enseignants pour annuler quelque temps après ces mêmes sanctions que tout le monde savait injustes et relevant d’un excès de pouvoir», a-t-il expliqué
Le Témoin
Tout comme les rapports du proviseur et de l’Ia qui circulent sur la toile, la demande d’explication d’un des accusés, Abdoulaye Diatta, s’est retrouvée aussi sur le réseau social Facebook.
Dans sa réponse à la demande d’explication, il explique que tout a commencé à la veille du procès opposant la masseuse Adji Sarr à Ousmane Sonko où des manifestants avaient décidé d’empêcher les enseignements-apprentissages dans toute la commune de Ziguinchor.
Ils sont passés à l’acte le jour du procès. Lui et son collègue les auraient intercepté pour les dissuader de s’attaquer aux élèves mais plutôt d’aller voir l’administration de l’école pour éviter le syndrome des manifestations précédentes pendant lesquelles les élèves et enseignants avaient échappé au pire face aux jets de pierres des manifestants. Abdoulaue Diatta dit clairement ne s’être rendu dans «aucune salle de classe pour déloger des élèves».
Le proviseur démenti dans sa réponse
Se basant sur cette réponse, le professeur d’histoire et de géographie du lycée de Nguékokh, Babacar Diouf assure que ses collègues de Diouloulou n’ont pas reconnu les faits. «C’est alors archi faux que le proviseur ait dit que les concernés ont fait leur mea culpa», a-t-il martelé.
Il poursuit pour dire qu’après avoir réfuté les accusations, ses collègues enseignants ont même présenté leurs excuses par rapport aux incompréhensions que leurs interventions auprès des manifestants ont créées.
Dans sa réponse à la demande d’explication, M. Diatta écrit que « (...) la foule était aveugle et violente, et elle n’hésiterait pas à recourir à la violence pour déloger les élèves comme lors des manifestations du procès Mame Mbaye Niang-Ousmane Sonko. Mon intention était de leur dire de ne pas s’attaquer aux élèves, de ne pas jeter des pierres dans les classes mais de s’adresser calmement à l’administration sans usage de force ou de violence. Malheureusement, certains n’ont pas saisi le sens de nos échanges verbaux avec les manifestants qui tentaient de déloger les élèves. Je n’ai participé à déloger aucune classe, une école non plus. Mais au-delà de cette incompréhension, je tiens à présenter mes excuses au proviseur et à tout le monde, et je tiens à préciser que je ne serai ni intéressé ni impliqué à une forme de perturbation des enseignements-apprentissages dans un établissement».
Selon notre interlocuteur, s’excuser auprès du proviseur pour une incompréhension «n’a absolument rien à voir avec des excuses par rapport à une faute commise, comme l’a dit l’inspecteur d’académie citant le rapport du proviseur».
M. Diouf du lycée de Nguékokh souligne que l’inspecteur d’académie de Ziguinchor a voulu sanctionner les présumés coupables sur la base d’un «faux rapport du proviseur» sans avoir pris la peine de les auditionner. Et de relever un fait plutôt insolite dans cette affaire. Au moment des faits, dit-il, «le proviseur était absent du lycée». Qui a donc bien pu vilipender ces deux enseignants? Qui, à part le proviseur qui seul en a la prérogative?
D’autant que «c’est l’inspecteur lui-même qui aurait appelé le proviseur pour lui demander des informations par rapport à la situation dans son école», d’après toujours M. Diouf qui, après avoir mené sa petite enquête, aurait appris que «c’est le censeur qui a donné un compte rendu des évènements au proviseur». C’est lui aussi qui aurait «rédigé» le rapport envoyé à l’inspecteur d’Académie. Sur ce, il avance la thèse d’un «règlement de comptes politiques très mal ficelé» à ses yeux.
En tout cas, M. Babacar Diouf dit interpeller les syndicalistes sur ce qu’il qualifie de «manœuvres de l’administration du lycée de Diouloulou et de l’Ia de Ziguinchor qui «constituent un précédent dangereux pour tout le corps enseignants». Ne fallait-il régler ce conflit en interne entre administration scolaire et professeurs ?
Comme l’explique l’inspecteur de l’enseignement à la retraite Ibra Ndiaye, « dans un établissement existent des structures de conciliation notamment le Cge (comité de gestion de l’école) et l’Association des parents d’élèves (Ape), et toute académie dispose d’une table de concertation avec les syndicats et les partenaires sociaux prévue par le décret 2002-652 qui, naturellement, doit être révisé et adapté. Le bureau d’un proviseur, d’un censeur ou d’un principal ne peut pas être confondu avec la salle d’interrogatoire d’un commandant de brigade de la gendarmerie ou de commissariat de police» estime-t-il. Et d’inviter à « éviter les sanctions démesurées ».
Tout en rappelant aux enseignants l’éthique et la déontologie, l’inspecteur à la retraite Ibra Ndiaye affirme que l’administration enseignante ne peut en aucune façon être engagée dans l’orientation répressive des forces de l’ordre et lui donner un sens démesuré en sanctionnant injustement au mépris de toute procédure disciplinaire régulière. Et même si procédure il y a, il est injuste de parler de suspension ou de radiation d’un enseignant à la moindre erreur, incartade ou supposée défaillance professionnelle.
« On a eu dans le passé et dans la même circonscription administrative à sanctionner injustement des enseignants pour annuler quelque temps après ces mêmes sanctions que tout le monde savait injustes et relevant d’un excès de pouvoir», a-t-il expliqué
Le Témoin