Engagements non tenus ? La coalition de la Société civile interpelle le Président Bassirou Diomaye Faye


Rédigé le Mercredi 31 Juillet 2024 à 11:23 | Lu 101 fois | 0 commentaire(s)




Engagements non tenus ? La coalition de la Société civile interpelle le Président Bassirou Diomaye Faye
Le collectif des mouvements citoyens engagés pour l’application des conclusions des Assises nationales (AN 2008/2009), ainsi que des recommandations de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI/2013), a animé, ce mardi, une conférence de presse.

En effet, le Pacte, selon le collectif, s’origine dans les luttes contre les atteintes graves aux libertés individuelles et collectives, ainsi que les dérives autoritaires qui ont marqué l’histoire récente du Sénégal sous le régime de Macky Sall. Il soutient qu’au-delà de la résistance du moment, la durabilité des conquêtes exigeait de donner corps au « plus jamais ça dans notre pays », en promouvant un nouveau contrat social régulant un vivre ensemble basé sur quatre piliers : la démocratie participative, l’État de droit, la gouvernance responsable et la citoyenneté consciente et active. C’est ainsi qu’à la veille de l’élection présidentielle sur les 17 candidats, 13 dont Bassirou Diomaye Faye, ont signé le Pacte et pris l’engagement écrit, de « traduire les principes, valeurs et objectifs du Pacte, en plan d’actions à réaliser dans le courant de la première année de leur mandat, en cas de victoire électorale à la présidentielle de février 2024».

Face à la presse, le porte-parole du jour, Mamadou Ndoye a soutenu que « pour se conformer à la redevabilité mutuelle de suivi, le Collectif a adressé, dès le 25 mars 2024, donc avant même la proclamation officielle des résultats, une lettre de félicitations au nouveau président de la République avec une demande d’audience pour un entretien sur le Pacte. N’ayant pas reçu de réponse, le Collectif a écrit une seconde lettre au président de la République en date du 19 avril 2024, cette fois-ci après son installation officielle, pour saluer les premières mesures prises par les nouvelles autorités, allant dans le sens du Pacte et pour réitérer sa demande d’audience. Après plus de 100 jours, nous restons en attente d’une réponse ». Et d’ajouter : « toutefois, il ne nous semble pas responsable, à partir de ce fait, de précipiter un bilan de déception, dans un contexte où l’enjeu est vital : une opportunité historique pour le peuple sénégalais d’accomplir un saut qualitatif vers un vivre ensemble de démocratie, de progrès social et de prospérité partagée. L’espérance d’une véritable alternative a été si fortement exprimée par les Sénégalaises et les Sénégalais, que notre rôle, voire notre devoir, est de la soutenir et de l’accompagner en tant que demande sociale, afin qu’elle puisse aboutir ».

Pour le collectif, après 100 jours, le temps relativement court de réalisation, ne fournit pas d’éléments probants permettant une évaluation objective d’un processus de transformation, ne serait-ce qu’institutionnelle et ce d’autant plus qu’en ce qui concerne spécifiquement le Pacte, l’engagement de le mettre en œuvre se situe dans la durée d’une année, la première du premier mandat. En revanche, le collectif se pose les questions suivantes : Pourquoi le président de la République prend-il plus de 100 jours sans répondre à notre correspondance ? Pourquoi les mots Pacte et Assises Nationales semblent bannis du discours des nouvelles autorités, alors qu’ils foisonnent dans leurs messages de la période préélectorale ? Pourquoi les nouvelles autorités n’invitent-elles pas le Collectif à leurs initiatives de dialogue sur les sujets qui le concernent, à l’instar de celui initié sur la réforme de la Justice ?

Pour répondre à ces interrogations, Mamadou Ndoye a déclaré que « tout observateur objectif, peut reconnaître la légitimité de telles interrogations. Nous n’en tirons pas pour autant de conclusion hâtive pour les raisons suivantes : L’enjeu tel que souligné ci-dessus, dépasse nos égos et nos émotions, car il s’agit du devenir du vivre ensemble au Sénégal., Nous n’osons pas également croire que la démission du PR du poste de secrétaire général de PASTEF-Les Patriotes, son engagement à mettre fin à « l’hyper-présidentialisme » et à renforcer l’indépendance de la justice, sa décision d’initier les Assises de la justice; ainsi que les actes posés par les nouvelles autorités pour une gouvernance éthique et sensible à la situation des plus démunis, relèvent simplement d’éléments de communication et ne sont pas les signes d’une volonté de transformation dont nous ne doutons pas. Nous n’osons surtout pas croire que les nouvelles autorités feront moins que Macky Sall qui, tout en disant qu’il avait émis des réserves lors de la signature de la Charte des Assises, a tout de même confié au bureau des Assises, la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI), sans bien entendu, adopter les recommandations transformationnelles qui en sont issues».

Pour finir, le collectif estime qu'au bilan, la balle se trouve aujourd’hui dans le camp des nouvelles autorités, qui peuvent et doivent lever ces sources d’interrogation. « En fin de compte, notre message est clair : quels que soient les obstacles, nous allons continuer d’avancer, car nous luttons pour un nouveau vivre ensemble que le peuple demande et pour lequel il s’est fortement exprimé le 24 mars 2024 », a conclu Mamadou Ndoye.





Avec emedia.sn


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