Sur les vagues de la Wordl-Music
«Je pense que vous suivez au fur et à mesure les étapes de ma tournée américaine. Nous sommes-là depuis début juillet et nous prévoyons de revenir au Sénégal à la mi-août. Nous avons donc déjà fait beaucoup de dates dans plusieurs Etats. Il faut d’abord souligner que cette tournée était plus dans l’optique d’exploiter ma musique sur le terrain de la «World-Music». Cela s’est avéré payant, puisque j’ai joué dans des salles mythiques qui ont accueilli de très grandes sommités de la musique africaine, comme Salif Keïta, Angélique Kidjo, Youssou Ndour, Baba Maal, Kofi Olomidé, Papa Wemba. J’ai été très honoré de marcher sur leurs pas. Toujours dans la même veine, j’ai participé à un grand festival dans le Wisconsin. Il y avait plus de 27 000 personnes. Ce fut une remarquable expérience. A Chicago, j’ai joué à Old Town. Nous sommes passés dans le Connecticut, précisément en Alabama, où résident les plus grands milliardaires américains. C’était également dans le cadre d’un festival. Le Minnesota du défunt chanteur Prince a également fait partie de notre périple. Partout où nous avons été, nous avons reçu les ovations du public. Si bien que certains organisateurs nous ont proposé de revenir l’année prochaine. Donc, ce n’est que du positif. Ce qu’il faut dire, c’est que cette tournée a été bien préparée en amont par le promoteur Birane Sarr de New African Production INC,une compagnie basée dans le world music à New Jersey qui a oeuvré pendant deux longues années de travail pour aboutir à ses résultats. J’avais aussi mandaté mon collaborateur, Tange Tandian, en janvier dernier, pour participer à un conclave qui réunissait pas mal de promoteurs qui s’activent autour de la «World-Music». Au final, ce travail de longue haleine a été concluant. Toutefois, nous nous sommes dit qu’il valait mieux profiter de cette opportunité pour offrir des spectacles à mes fans Sénégalais et Gambiens établis aux USA. Nous nous sommes ainsi rendus à New York, à Washington, à Atlanta, à Cincinnati. Dans tous ces endroits, franchement l’accueil a été époustouflant.»
Deux Awards pour célébrer sa voix et son cœur
«J’ai vécu et continue à vivre des moments magiques avec mon public. Cependant, ce qui m’a le plus marqué, c’est l’étape de la Philadelphie où j’ai eu l’immense honneur d’être distingué, à travers deux trophées, dans le cadre du festival Acana (African Culturan Alliance of North America). C’est un festival qui dure depuis 27 années. Il y a deux années de cela, c’est l’artiste nigérian Davido qui avait été choisi et l’an dernier, son compatriote Flavour N’abania. Cette fois-ci, j’ai eu le privilège d’être aux premiers rangs. Et ce, grâce à l’entremise d’une amie qui se nomme Youma Bâ, une brave Sénégalaise qui habite Philadelphie. C’est une connaissance du promoteur du festival qui a ainsi influé pour que le Sénégal soit représenté. C’est sur ces entrefaites que ma personne a été choisie. Ils ont consulté ma biographie et ont vu que je fais partie des artistes qui comptent au Sénégal. Ils ont aussi remarqué que j’œuvre énormément dans le social au Sénégal. Notamment, mon combat contre le paludisme que j’ai mené en partenariat avec le ministère de la Santé, ou encore mon soutien aux handicapés depuis plus de 12 ans. Tout dernièrement, il y a eu l’épidémie du virus Ebola et j’étais l’un des rares artistes à m’être engagé, dès les premières heures, pour la sensibilisation sur cette maladie mortelle, en collaboration avec l’Ong Africair. En gros, ils ont considéré que j’étais une référence pour les jeunes de ma génération et que j’avais assez d’envergure pour défendre les couleurs de la musique sénégalaise. Ainsi donc, je vais participer au festival qui se tiendra ce 7 août. En prélude à cet événement, un dîner de gala a été organisé hier (avant-hier, Ndlr) et durant laquelle, deux Awards m’ont été décernés. Le premier (pour sa participation au Africa’s Musical Heritage) m’a été remis par le maire de Pennsylvanie. J’ai reçu le second (artiste de l’année pour son engagement social), des mains de l’adjoint au maire de Philadelphie, en présence du Sénateur Anthony Williams et des autorités consulaires du Sénégal aux USA.»
Dédicace à la jeunesse sénégalaise
«En retour, je dédie ces trophées à la jeunesse sénégalaise grâce à qui, tout a été possible pour moi. Ils m’ont porté, ainsi que ma musique, partout dans le monde. C’est aussi une manière pour moi de démontrer qu’on peut partir de zéro et réussir dans la vie. Honnêtement, je suis animé d’une très grande fierté. Le fait d’avoir quitté mon lointain pays et d’avoir été honoré par deux Etats de la première puissance mondiale constitue, pour moi, une aubaine. Je me rends bien compte que ce n’est pas à la portée de tout le monde et j’en remercie le Bon Dieu, les Sénégalais, mes collaborateurs et tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à l’ascension de ma carrière. Je suis très fier d’avoir dignement représenté le Sénégal et, d’une autre manière, d’avoir vendu sa Destination. Depuis hier, nous avons commencé à fêter ces distinctions. Nous allons poursuivre les festivités à Montréal ce samedi et le 12 prochain à New York, avec les Associations des Sénégalais qui s’y trouvent. Une fois de retour au bercail, mes fans auront leur fête à eux. Néanmoins, le plus important pour moi, c’est de continuer à relever des défis et cela passe nécessairement par un travail sans relâche…»
PAR MARIA DOMINICA T. DIEDHIOU