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En Gambie, la coalition anti-Jammeh se présente aux Législatives en ordre dispersé


Rédigé le Jeudi 6 Avril 2017 à 13:27 | Lu 130 fois | 0 commentaire(s)




Un peu plus de 886 000 électeurs élisent, ce jeudi 6 avril, 53 députés. C’est la première élection depuis le départ de l’autocrate Yahya Jammeh. 
  
Les Gambiens sont appelés aux urnes, ce jeudi 6 avril, pour choisir leurs députés. Ces premières élections depuis le départ de l’autocrate Yahya Jammeh suscitent l’espoir d’un réel équilibre des pouvoirs, après vingt-deux ans de toute-puissance de l’Exécutif. Les opérations de vote sont prévues de 8 heures à 17 heures. Les premiers résultats sont attendus vendredi, selon la Commission électorale (IEC). 
  
Un peu plus de 886 000 électeurs, sur près de 2 millions d’habitants, doivent choisir leurs députés parmi 238 candidats, issus de neuf partis politiques ou de listes indépendantes, selon l’IEC. Le parlement monocaméral compte 58 députés : 53 élus et cinq nommés par le Président pour un mandat de cinq ans. 
  
Yahya Jammeh est parti en exil en Guinée équatoriale en janvier, à la suite d’une intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et d’une ultime médiation guinéo-mauritanienne pour le forcer à céder le pouvoir. Déclaré perdant de l’élection présidentielle du 1er décembre 2016, il a contesté pendant six semaines sa défaite face à Adama Barrow, candidat d’une large coalition. 
  
« Ils vont mourir de leur belle mort » 
  
Mais cette coalition n’aura pas survécu au départ de M. Jammeh et les partis qui la composaient se présentent séparément à ce scrutin, faisant craindre à certains de ses membres, que cette division ne profite à la formation de l’ex-président, l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC). 
  
L’APRC espère l’emporter dans les 29 circonscriptions où elle présente des candidats, selon son chef de campagne, Yankuba Colley. « L’APRC est le plus grand parti du pays, que ça plaise ou non Â», a déclaré un responsable de cette formation, Bibi Darboe, lors d’un meeting à Bakau, près de la capitale, Banjul, mardi soir, au dernier jour de la campagne. 
  
Malgré ces proclamations, les rangs des partisans de l’APRC, en tee-shirts verts à l’effigie de Yahya Jammeh, étaient bien plus clairsemés qu’avant la présidentielle de décembre, quand toute idée d’alternance démocratique en Gambie semblait pratiquement inimaginable. «Ils vont mourir de leur belle mort Â»,  a estimé Madi Ceesay, l’un des 44 candidats du Parti démocratique unifié (UDP), auquel appartenait Adama Barrow avant d’en démissionner pour représenter l’ensemble de la coalition contre Yahya Jammeh. « Ils n’auront pas plus de deux sièges au parlement Â», a assuré M. Ceesay, en lice à Serrekunda, la zone la plus peuplée du pays, près de Banjul. 
  
Le Congrès démocratique de Gambie (GDC), créé en 2016 et dont le chef, Mama Kandeh, est arrivé en troisième position à l’élection présidentielle, loin derrière MM. Jammeh et Barrow, espère de son côté réaliser une percée. Le parti attire les électeurs « parce que nous parlons de la jeunesse, des femmes et d’émancipation Â», a affirmé l’un de ses candidats, Ebrima Nyang. 
  
« La campagne a été très libre et pacifique » 
  
Aux précédentes élections législatives, en 2012, l’APRC avait remporté une victoire écrasante. Six des principaux partis d’opposition de l’époque avaient boycotté le scrutin, accusant le régime « d’abus de pouvoir Â». Sous Yahya Jammeh, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1994, puis constamment élu et réélu de 1996 à sa défaite surprise en 2016, les lois étaient généralement d’initiative gouvernementale et n’étaient envoyées que beaucoup plus tard, voire jamais, à l’Assemblée pour être approuvées. 
  
L’Union européenne, qui a déployé pour la première fois une véritable mission d’observation des élections en Gambie, s’est dite confiante dans le déroulement du scrutin. « La campagne a été très libre et pacifique Â», a déclaré le chef de la mission, Miroslav Poche, député tchèque au parlement européen. « L’IEC a fait ses preuves lors de l’élection présidentielle de décembre Â», a-t-il souligné. L’Union africaine et la Cedeao, dont les troupes sont toujours présentes en Gambie à la demande de M. Barrow, ont également envoyé des observateurs. 
  
Le Monde.fr avec AFP


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