Le président de la République s’en prend au voile intégral. D’où l’objet du propos qui suit. Ici ou là, d’une possible mauvaise foi.
Aux yeux du président de la République, le voile intégral est une déviance. Un dévoiement de l’obligation coranique de port du voile. Un affublement inacceptable dès lors qu’il dissimule le visage, donc l’identité de l’individu. Un masque satanique. Il serait la marque d’une radicalité islamiste et traduirait même de velléités terroristes.
Voici, hors la loi, une pratique religieuse plurimillénaire.
Une décision résolument populaire. Les séculiers s’en félicitent au nom de la laïcité, ici sacralisée ; les féministes, au nom de la dignité de la femme qui se niche, comme chacun sait, dans le visage.
Mais regardons de plus près.
Le principe de laïcité impose à l’Etat la neutralité confessionnelle et une équidistance à l’égard de toutes les pratiques religieuses, non d’en interdire les signes et les symboles. Les interdire, c’est s’en prendre au fait religieux lui-même. Autant dire déroger au principe par ailleurs sanctifié.
La liberté de culte est consubstantielle à notre démocratie. Le choix de porter ou non la burqa doit être laissé à l’entière discrétion de chacun. Il n’appartient pas à l’Etat de prescrire ou de proscrire une manière de pratiquer la foi.
Le voile intégral est honni parce que réputé symbole de l’intégrisme musulman. Qu’à cela ne tienne : l’intégrisme n’est pas une tare mais la marque d’une foi fervente et absolue. Il n’y a de foi qui vaille qu’intègre, intransigeante, intégrale. Intégriste donc. On ne saurait croire, qui est aimer et obéir, avec retenue ou mesure. Dieu vomit les tièdes (Mathieu, sans doute). Divine régurgitation. La foi est un don total de soi. Un abandon. Une aliénation volontaire qui élève et libère. La radicalité est dans l’ADN du religieux.
A cet égard, le voile intégral n’est certainement pas une déviance ou une perversion de l’idéal mais plutôt sa forme achevée et absolue.
Si j’avais été une femme, j’eusse porté le voile intégral. Me voici endeuillé d’un rêve….
Les décolletés plongeants et les mini-jupes de nos modernes compagnes sont portés dans l’indifférence. Non le voile intégral. La nudité est tolérée ; la pudeur prohibée. Au nom de la lutte contre le terrorisme. Singulière vision. En effet, l’apparence ne dit pas l’appartenance. Ce que nous paraissons n’affirme pas ce que nous sommes. L’habit ne fait pas le moine. Ni les manières, le milieu. Ni la barbe, le philosophe. Ni le voile intégral, le terroriste.
Maintenant, à l’adresse des féministes qui geignent à la vue d’une burqa, deux mots :
La femme qui se montre est réputée libre ; la femme voilée, serve. Celle qui se livre serait délivrée ; celle qui se réserve, aliénée. Étrange inversion. En effet, se montrer, c’est dépendre du regard des autres ou du sien. L’asservissement est dans l’ouverture, non dans la retenue qui n’est pas un enfermement mais une liberté gardée. Choisir de s’offrir plutôt que de se donner à tout va et à tous vents.
« Pathial », « Jumbax out », jambes décroisées à la manière de Sharon Stone : offrandes trop coutumières à mes sens blasés. Ah !le souvenir de mon émoi à la surprise d’une cheville….Les femmes qui se montrent, les femmes explicites me lassent. Je confie ici mon goût de quelques vertus qui furent, jadis, féminines : la pudeur, la retenue, l’effacement. Vertus dont nos jacasses indigènes se sont désormais déprises.
La femme qui se réserve est coquette ; celle qui se montre, banale et insipide. Le charme de la femme se meut et prospère dans l’ombre propice et dans le mystère. La clarté, toujours, dévalue la femme. La dissimulation est donc une grâce ; l’opacité, une séduction.
La femme ne vaut que par son tréfonds. Sa part cachée est sa seule clarté. Et c’est précisément cette part d’occultation et de mystère qui rend l’homme frémissant et incrédule lorsqu’il aborde les rives fantasmées de la femme.
A cet égard, le voile intégral m’est une promesse. Loin de rabaisser la femme, il l’élève, l’exalte, l’arrache à la banalité qu’elle croit être son horizon indépassable.
EL HADJ MALICK SALL ELIMANE DONAYE
milkspe@yahoo.fr
Aux yeux du président de la République, le voile intégral est une déviance. Un dévoiement de l’obligation coranique de port du voile. Un affublement inacceptable dès lors qu’il dissimule le visage, donc l’identité de l’individu. Un masque satanique. Il serait la marque d’une radicalité islamiste et traduirait même de velléités terroristes.
Voici, hors la loi, une pratique religieuse plurimillénaire.
Une décision résolument populaire. Les séculiers s’en félicitent au nom de la laïcité, ici sacralisée ; les féministes, au nom de la dignité de la femme qui se niche, comme chacun sait, dans le visage.
Mais regardons de plus près.
Le principe de laïcité impose à l’Etat la neutralité confessionnelle et une équidistance à l’égard de toutes les pratiques religieuses, non d’en interdire les signes et les symboles. Les interdire, c’est s’en prendre au fait religieux lui-même. Autant dire déroger au principe par ailleurs sanctifié.
La liberté de culte est consubstantielle à notre démocratie. Le choix de porter ou non la burqa doit être laissé à l’entière discrétion de chacun. Il n’appartient pas à l’Etat de prescrire ou de proscrire une manière de pratiquer la foi.
Le voile intégral est honni parce que réputé symbole de l’intégrisme musulman. Qu’à cela ne tienne : l’intégrisme n’est pas une tare mais la marque d’une foi fervente et absolue. Il n’y a de foi qui vaille qu’intègre, intransigeante, intégrale. Intégriste donc. On ne saurait croire, qui est aimer et obéir, avec retenue ou mesure. Dieu vomit les tièdes (Mathieu, sans doute). Divine régurgitation. La foi est un don total de soi. Un abandon. Une aliénation volontaire qui élève et libère. La radicalité est dans l’ADN du religieux.
A cet égard, le voile intégral n’est certainement pas une déviance ou une perversion de l’idéal mais plutôt sa forme achevée et absolue.
Si j’avais été une femme, j’eusse porté le voile intégral. Me voici endeuillé d’un rêve….
Les décolletés plongeants et les mini-jupes de nos modernes compagnes sont portés dans l’indifférence. Non le voile intégral. La nudité est tolérée ; la pudeur prohibée. Au nom de la lutte contre le terrorisme. Singulière vision. En effet, l’apparence ne dit pas l’appartenance. Ce que nous paraissons n’affirme pas ce que nous sommes. L’habit ne fait pas le moine. Ni les manières, le milieu. Ni la barbe, le philosophe. Ni le voile intégral, le terroriste.
Maintenant, à l’adresse des féministes qui geignent à la vue d’une burqa, deux mots :
La femme qui se montre est réputée libre ; la femme voilée, serve. Celle qui se livre serait délivrée ; celle qui se réserve, aliénée. Étrange inversion. En effet, se montrer, c’est dépendre du regard des autres ou du sien. L’asservissement est dans l’ouverture, non dans la retenue qui n’est pas un enfermement mais une liberté gardée. Choisir de s’offrir plutôt que de se donner à tout va et à tous vents.
« Pathial », « Jumbax out », jambes décroisées à la manière de Sharon Stone : offrandes trop coutumières à mes sens blasés. Ah !le souvenir de mon émoi à la surprise d’une cheville….Les femmes qui se montrent, les femmes explicites me lassent. Je confie ici mon goût de quelques vertus qui furent, jadis, féminines : la pudeur, la retenue, l’effacement. Vertus dont nos jacasses indigènes se sont désormais déprises.
La femme qui se réserve est coquette ; celle qui se montre, banale et insipide. Le charme de la femme se meut et prospère dans l’ombre propice et dans le mystère. La clarté, toujours, dévalue la femme. La dissimulation est donc une grâce ; l’opacité, une séduction.
La femme ne vaut que par son tréfonds. Sa part cachée est sa seule clarté. Et c’est précisément cette part d’occultation et de mystère qui rend l’homme frémissant et incrédule lorsqu’il aborde les rives fantasmées de la femme.
A cet égard, le voile intégral m’est une promesse. Loin de rabaisser la femme, il l’élève, l’exalte, l’arrache à la banalité qu’elle croit être son horizon indépassable.
EL HADJ MALICK SALL ELIMANE DONAYE
milkspe@yahoo.fr