Dans un discours offensif, Ali Bongo a brocardé ses adversaires les considérant comme des « politiciens qui incarnent le passé », n’ayant « rien fait de bon pour le pays » et qui refusent selon lui la réforme du pays qu’il a enclenchée. Pour rappel, l’opposition dont une large frange est composée d’anciens barons du PDG, n’a pu s’entendre sur un candidat unique et part divisé amoindrissant ainsi ses chances de renverser le candidat du pouvoir.
S’appuyant sur son bilan que ses partisans jugent extrêmement positif, Bongo cite des réalisations phares dans le cadre notamment du Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE). Il s’agit du document de référence de la politique économique et sociale du pays élaboré en 2009 par le cabinet Performance Group, fondé par le sénégalais Victor Ndiaye, très influent au Palais du bord de mer de Libreville. A Libreville, l’ambiance est à la fête auprès des partisans d’ « Ali » dont les affiches, flyers, t-shirts et autres goodies inondent la ville pendant que l’on remarque l’absence totale de l’opposition dans les rues de la capitale. Hormis quelques rares affiches de Jean Ping, ancien président de la Commission de l’Union Africaine, et challenger principal d’Ali Bongo, les figures des autres candidats sont inexistantes dans les rues.
Cette campagne, eu égard à la machine de guerre du PDG, risque d’être à sens unique avec notamment un mastodonte qui occupe l’essentiel de l’espace public réduisant l’opposition à une portion congrue. L’appareil d’ « Ali » le conduira-t- il à la victoire le 27 août pour un scrutin qui, faut-il le rappeler, est à un seul tour ? Quelques gabonais et expatriés rencontrés sur-place s’interrogent déjà sur la transparence du scrutin en dépit d’observateurs étrangers déjà présents à Libreville. Certains parmi eux évoquent même de façon prudente et discrète le risque de violences post-électorales. Notre pays qui compte une grande diaspora dans le pays retient son souffle et observe de près ce qui s’y passe.
Par Gabriel A. Hanne Libreville