Le Sénégal s'est résolument inscrit sur la voie de l'émergence incarnée par un régime qui ne cesse d'enchaîner les coups d'éclats en termes de réalisations. Lesquelles, en réalité, sont visibles partout dans les quatorze régions du pays et dans tous les secteurs de la vie économique et sociale. Pendant ce temps, la jeunesse sénégalaise connue pour son dynamisme et sa soif de renvoyer l’ascenseur aux braves mamans qui, à l'image des bras masculins valides, se levaient chaque matin à la recherche de quoi contribuer à faire bouillir la marmite. Ou, de manière plus globale, à créer les conditions de bonheur à leur progéniture. C'est cette jeunesse obnubilée par le désir d'embellir la vie des mamans, de papas et pourquoi pas, des frères et sœurs, qui voient autrement à tel point qu'ils en sont allés jusqu'à taper du poing sur la table pour exiger un changement des mœurs politiques. Autrement dit, un champ politique où s'exprime de la manière la plus saine une démocratie vivante au nom de laquelle les idées se confrontent dans des cadres d'expression appropriés afin de faire jaillir celles qui sont les plus lumineuses pour les mettre au service exclusif du développement de la nation sénégalaise. Ceci, dans le but d'apporter un changement positif qui, aujourd'hui, est devenu un impératif auquel, les tenants du pouvoir qui en ont bien les capacités doivent s'atteler vaille que vaille. C'est bien possible. Pendant ce temps, notons pour nous en désoler qu'il y a urgence à braquer les projecteurs sur notre diaspora désunie, désorganisée et qui part dans tous les sens au risque même de voler en éclats, par la faute même des anciens responsables qui font tout sauf, montre de conviction et de foi, dans leurs actions prétendument menées au nom du parti ou de la coalition au pouvoir. Dommages collatéraux : une image écornée du pays d'origine qui n'honore point le pays de la Téranga. Mais aussi, la démotivation de notre brave jeunesse qui, malheureusement, n'entrevoit le bout du tunnel par les voix à la fois sinueuses et périlleuses qui mènent à Barsa ou Barsakh (émigration clandestine). Pour rappel, l'indice de la pauvreté au Sénégal est de 38,5 % au Sénégal, selon des estimations faites par la Banque mondiale. Ce tableau peu reluisant est matérialisé en grande partie par les conditions de vie draconiennes dans lesquelles vit le monde rural où la population peine toujours à connaître une bonne couverture sanitaire ou à accéder à une nourriture de qualité. Conséquence d'une croissance économique extravertie en ce sens que les véritables retombées de cette croissance ne profitent point au panier de la ménagère citadine ou paysanne. Dès lors, quoi de plus normal que de renforcer les aides sociales à l'exemple des bourses de sécurité sociales auxquelles des centaines de milliers de familles ont déjà droit. Dans ce même registre, il est à noter également qu'avec la cherté galopante du coût de la vie marquée surtout par une augmentation exponentielle des prix des denrées de première nécessité voire du coût du logement, ma foi, c'est le moment, de tendre la perche à la jeunesse si déboussolée à telle enseigne qu'elle semble ignorer que recourir à l'immigration clandestine telle que pratiquée sous nos tropiques signifie tout bonnement se lancer dans une aventure où l'on risque de passer de vie à trépas. La seule alternative pour pallier tout cela, c'est créer les conditions d'une insertion socioprofessionnelle systématique des jeunes diplômés plutôt que de les reverser dans la rue. Pourtant, ce ne sont pas seulement nos braves jeunes restés au pays qui se plaignent. Que nenni ! Même des binationaux porteurs de projets pourvoyeurs d'emplois peinent à accéder aux informations utiles devant les orienter vers les bailleurs de fonds et autres sources de financement. Pourtant, cette triste réalité est susceptible de coûter à notre pays beaucoup de marchés à cause d'une image peu enviable. C'est pourquoi, j'en appelle à une amélioration de l'expression politique en mettant en œuvre une vision novatrice apte à remettre les choses à l'endroit. Toutefois, dans un tout premier temps, la diaspora doit faire son introspection. Et ensuite, travailler dans une parfaite synergie de manière à pouvoir s'exprimer plus efficacement. Il faut que la voie de cette vaillante diaspora, malgré ses tiraillements internes, soit plus audible au sein de l'Assemble Nationale où ont lieu les débats qui décident du destin de notre pays que nous aimons tant malgré le fait que nous avons vécu le plus clair de notre vie ailleurs. Après tout, laissons entrevoir un élan de l’espoir.
Bébé Sow, Le Havre (France)