Sans doute l’un des hommes les plus riches du Sénégal de son vivant, El Hadji Djily Mbaye a marqué de façon positive la mémoire collective des Sénégalais. Sa générosité légendaire et son humanisme lui confèreront une image attrayante, devenant ainsi le refuge des plus démunis. Même si l’origine de sa fortune fait toujours fantasmer, ce marabout et homme d’affaires réalisera des ouvrages inestimables dont le majestueux « Palais Djily » à Louga et bien d’autres à Dakar. Ce richissime homme va tirer sa révérence le 14 mars 1991.
El Hadji Dily Mbaye offre à la postérité une image enviable grâce à son investissement sans limites dans le social. Grand champion économique également, l’homme était pourtant très modeste et accessible à tous. Voilà ce qui poussait les masses, venues de toutes contrées, à prendre d’assaut son palais afin d’obtenir de l’aide. « Baye Djily », comme l’appelle-t-on affectueusement, a pu tisser une relation étroite avec les nécessiteux qu’il prenait pour ses égaux. En période de soudure, Baye Djily organisait des journées de distribution de vivres partagés entre le riz et le mil.
Cette modestie dans sa grandeur est inhérente à ses origines, son statut de fils d’érudit et maître islamique. Fils de Mame Cheikh Mbaye, grand érudit et figure importante de la confrérie mouride, El Hadji Djily est né en 1927. Il sera très tôt initié à l’apprentissage du Coran et des savoirs islamiques au même titre que son frère, célèbre prêcheur, Serigne Sam Mbaye.
Dans son Louga natal, Baye Djily construira beaucoup d’infrastructures telles que marché, hôpital, route, lycée, mosquée, etc. De son vivant, il s’est presque substitué à l’Etat pour ce qui concerne sa ville et les plus importantes réalisations à usage public sont à mettre à son actif. L’investissement de l’homme d’affaires dépasse le seul cadre de Louga, il se voit partout dans la capitale sénégalaise. Il s’agit entre autres de sociétés, de complexes immobiliers dont les plus importants demeurent Fayçal, Djily Mbaye, les immeubles SAIM, et Fahd et Bagdad à Louga.
Aussi était-il très présent dans le secteur économique en installant des industries dans la ville de Louga afin d’aider les jeunes à trouver de l’emploi. Il décède le 14 mars 1991 à l’âge de 64 ans.