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Éditorial : Monsieur le Président, lisez-nous avant de nommer vos ministres


Rédigé le Samedi 31 Octobre 2020 à 15:35 | Lu 258 fois | 0 commentaire(s)



Dans un communiqué publié hier, intitulé : «Investissement en Afrique : le Sénégal dans le top 5 des pays les plus attractifs», l’Apix vante les mérites du pays de Macky Sall. Le communiqué affirme que «le Sénégal a démontré, à une échelle qui tient largement la comparaison avec les meilleures économies du monde, une parfaite gestion de la pandémie, pendant les phases aigües de la crise sanitaire, sous la conduite de Son Excellence Macky Sall, président de la République».


Le texte de l’Apix ajoute que «l’Index d’Attractivité des Investissements en Afrique, publié par le Cabinet Deloitte, le 23 septembre 2020, en partenariat avec AFrica Ceo Forum, classe le Sénégal et le Ghana dans le premier cercle de meilleures destinations d’investissements, devant l’Afrique du Sud et l’Ethiopie». Selon l’Apix toujours, «ce sont les deux pays du Top 5 qui ont eu une perspective positive par rapport à l’année 2019 (Mars 2019)».

L’Apix a rappelé que «le Sénégal est classé à la 4e place et a progressé de cinq (5) places par rapport à 2019, où il était classé 9e». Et, «il partage le TOP 5 Africain avec la Côte d’ivoire, le Kenya, le Ghana et devant le Rwanda sur les 53 pays du continent». De l’avis de l’Apix, «l’index repose sur les réponses fournies par les chefs d’entreprise africains à la question suivante : «Quels pays africains vous semblent les plus attractifs pour investir à l’heure actuelle ?».

Alors, pour le rapport, «l’esprit de résilience est frappant pour tous secteurs confondus en Afrique. 80% des répondants à l’enquête affichent un niveau de confiance élevé sur les perspectives du continent à long terme, alors qu’ils n’étaient que 73% l’an passé. En témoigne, le fait qu’ils sont majoritairement convaincus (60%) que 2021 leur offrira « un retour à la normale», en termes d’activités».
 
Une dynamique à renforcer


Voilà une belle dynamique que les ministres du futur Gouvernement devront renforcer, car de belles perspectives se dégagent et elles naissent de la gestion efficace de la pandémie. La solidarité internationale à destination des pays faibles, a fortement contribué à une meilleure gestion de la Covid-19 au Sénégal, qui a bénéficié d’importants appuis budgétaires venus des partenaires techniques. C’est fort de tout cela que le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a conçu son Plan pour relancer l’économie. Ainsi est né le Plan de Relance économique et sociale (PRES), avec un Plan d’Actions Prioritaires (PAP) validé par l’Assemblée nationale et par les Institutions financières internationales.

Alors, pour sa mise en œuvre, le PRES exige un changement d’hommes (de gouvernement) et d’approche, un nouvel engagement et une volonté commune de tous les acteurs, d’aborder l’avenir ensemble. C’est en partie le sens qu’il faut donner à la dissolution du Gouvernement. Il est alors évident que la réalisation du PRES doit être assumée par des hommes et des femmes prêts pour cette Mission d’une haute portée économique et sociale indiscutable.

Il s’agit, là, de maintenir cette dynamique positive déjà enclenchée avec ce Budget 2021 estimé à 4589,15 milliards de FCfa, rigoureusement planifié par les services du ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo. Voilà, pourquoi le président de la République devra bien analyser la portée de ses choix des hommes, dans la mise en place du prochain Gouvernement.

En plus, la dissolution du Gouvernement, presque à la veille du démarrage du marathon budgétaire, prouve que le président de la République a bien salué le travail remarquable effectué par la Direction du Budget, dans la mesure où les futurs ministres n’auront aucune difficulté pour comprendre l’architecture budgétaire et ses composantes, pour pouvoir dérouler sans hic.
 
Faire renaître l’espoir pour mieux aborder l’après-Covid-19


C’est maintenant que le «Yakaar» de «l’Apr Yakaar» trouve tout son sens, car les Sénégalais attendent de voir un Gouvernement qui fera renaître l’espoir (Yaakaar) dans les quartiers, dans les entreprises, dans les foyers, avec une forte présence de jeunes disposés à servir leur pays et à faire des résultats; c’est-à-dire des jeunes qui en veulent parce qu’envahis par un besoin pressant de prouver leur savoir-faire. La jeunesse symbolise l’espoir et l’avenir. Et l’élection d’Abdou Mbow comme premier vice-président à l’Assemblée nationale laisse croire que le Président Macky Sall commence à faire confiance aux jeunes. Ce qui est un bon signe…

Lorsque la Covid-19 a enjambé nos frontières pour s’inviter dans nos quartiers, le président de la République a déclaré que le Sénégal était en guerre. Or, pour gagner une guerre, il faut disposer d’une armée de jeunes courageux, compétents et euphoriques, avec l’envie de vaincre. Et c’est dans la pratique qu’ils (ces jeunes) gagneront en expérience et en savoir-faire. Macky Sall doit alors faire confiance à la jeunesse, aux nouveaux noms, aux nouveaux visages, afin d’éviter de faire un neuf avec du vieux grabataire. Même s’il faut s’ouvrir à l’Opposition, il faudrait choisir de jeunes opposants compétents et prêts à servir leur pays, en toute honnêteté, puisque le Sénégal n’a pas besoin de ministres opposants combinards, à l’instar de certains ministres issus de partis alliés de l’Apr.
 
Mettre fin au compagnonnage avec les alliés saboteurs


Certains alliés du Président Macky Sall ne travaillaient pas, parce qu’ils ne se sentaient pas directement concernés. Pour ces alliés, seuls l’Apr et son leader doivent rendre compte et pas eux. Ils sont dans le Gouvernement, uniquement pour entretenir leurs intérêts particuliers ou pour nourrir une ambition personnelle. Ils gardent les SMS, les documents confidentiels comme arme politique pour préparer le jour de la rupture. Ils ne se donnent jamais à fond et dans leurs actes, ils n’assument que rarement les positions présidentielles.

C’est pareil aussi pour certains ministres, pourtant grands responsables de l’Alliance pour la République (Apr). Le «gagner ensemble, gouverner ensemble» ne doit plus être de rigueur dans le Sénégal. Que celui qui a gagné, gouverne avec ses hommes de confiance, sans être prisonnier des quotas de partis alliés qui ne lient pas le citoyen. Devant l’habitant de Wack Ngouma, de Gnibi, de Keur Souley Thiam, devant le menuisier, le fonctionnaire, le paysan, la vendeuse de poissons, etc., seul Macky Sall rendra compte, en l’absence de ces partis alliés. Alors, qu’il refuse d’être esclave de sa coalition.

Ils ne travaillaient plus, et le Président Sall en était conscient. D’ailleurs, il avait pris la décision de changer ce Gouvernement depuis plusieurs mois. Seulement, certains ministres étaient allés pleurnicher à Tivaouane et Touba. D’autres ont fait loger des marabouts dans certains hôtels dakarois pour tenir mystiquement le «boss».  Pis, le Président Sall avait certainement remarqué les conflits entre certains ministres, mais aussi entre des directeurs généraux et leurs ministres de tutelle. S’ajoutent à tout cela, la routine dans les Ministères, la démobilisation de certains membres du Gouvernement, qui faisaient du service minimum, la léthargie dans la gestion de certains dossiers, le sabotage jamais assumé.

Il n’est pas rare de remarquer le chef de l’Etat évoquer un dossier, pendant deux Conseils des ministres successifs, du fait d’un manque de suivi de la part d’un ministre. Par exemple, le Président a donné des instructions pour que toutes les mesures soient prises pour une bonne rentrée des classes, lors du Conseil des ministres du 14 octobre 2020. Et pourtant, jusqu’à ce jour, toutes les écoles des quartiers de Keur Massar sont toujours dans les eaux de pluie. Ils vont attendre le jour de l’ouverture des classes pour désherber et évacuer l’eau ; ce qui fera perdre plusieurs semaines aux apprenants. Manque de suivi !
 
Réussir la gestion de l’après-Covid-19


Le Président Macky Sall qui ambitionne d’engager l’après-guerre contre la Covid-19, ne pouvait plus continuer à travailler avec des ministres démotivés et sans âme. Il lui fallait des «ministres-soldats», prêts à descendre sur le terrain pour apporter leur pierre dans cette œuvre de reconstruction nationale dans l’après-Covid-19.


Mais, pour relever les défis économiques du futur, un Gouvernement ne suffira pas. On vient d’en dissoudre un, il faut alors une conjugaison des efforts, une unité des cœurs et une volonté sincère et partagée pour servir son pays car, au sortir d’une guerre, les fils du pays doivent s’unir pour relever les défis de la Reconstruction et de la Relance. Toutes les économiques, qui se sont relevées au lendemain de la 2e guerre mondiale, l’ont réussi dans l’unité et dans un élan patriotique.

Le Président Macky Sall n’a pas d’autres choix. Il doit réunir tous les fils de ce pays, s’il veut réellement réussir sa gestion de l’après-Covid-19 et, ensuite, atteindre ses objectifs de développement. Pour cela, il devra éviter de surfer sur les considérations partisanes. Il doit s’ouvrir aux autres, en tout cas à ceux qui acceptent de s’oublier et d’oublier leur petit parti, pour l’intérêt général. Nos nombreux petits politiques, nos petites personnes exposées à la transformation biologique, nos ambitions personnelles infinitésimales face aux aspirations du peuple, nos adversités destructives inspirées d’une jalousie mal contenue, doivent être inhumés dans les cimetières d’un nationalisme unitaire et productif.

Macky Sall doit, par ailleurs, rompre les cordes qui l’enchaînent avant sa livraison à ses alliés de Benno, comme un otage. Il devrait réfuter toute emprise sur sa personne, en articulant sa gouvernance autour de trois points : l’Unité, le Travail et le Résultat.
 
Inventer un modèle sénégalais de gouvernance économique et politique

Le Président Macky Sall doit marquer les esprits. Il doit montrer, à la face du monde, que les Africains sont capables de porter leur propre développement, en comptant sur leurs propres ressources d’abord. Du moment que nous sommes tous maintenant conscients que l’Aide publique ne nous ouvrira jamais les portes du Développement. Au contraire, elle nous embourbe dans la pauvreté.

Le Sénégal doit avoir le courage d’inventer le Modèle sénégalais de gouvernance économique et politique, avec tous les acteurs politiques (opposants, comme partis au pouvoir) comme partie prenante. Ce Modèle sera ensuite «vendu» au reste de l’Afrique. Il s’agira, justement, de démontrer par l’action, que les Sénégalais sont capables de se réunir autour d’une personne et d’un même programme politique et économique, afin d’atteindre les objectifs de développement.

Le Plan Sénégal émergent (PSE) est certes bon comme programme de développement, selon le Fmi et la Banque Mondiale, mais il faudrait lui assurer une continuité, au-delà même du magistère de son concepteur, Macky Sall. Comprenons alors que l’éternel recommencement tue les efforts de développement. Il faut, alors, un modèle économique et politique, dont la continuité sera assurée par l’ensemble des hommes et des femmes qui se succéderont à la tête de l’Etat jusqu’en 2035.  


Le Sénégal doit rester une référence dans la sous-région en matière démocratique, de stabilité politique et sociale, de respect de l’État de droit et de bonne gouvernance économique, politique et judiciaire.
En Guinée, les rivalités politiques et ethniques ont balafré le tissu social, du fait de l’irresponsabilité des acteurs politiques. En Côte d’Ivoire, l’unité nationale est en lambeaux, à cause d’une classe politique "ethniciste". Au Mali, le tissu social est défiguré, du fait de ses nombreuses coutures. En Mauritanie, les camps de l’ancien et du nouveau président se regardent en chiens de faïence. On peut remonter jusqu’en Afrique du Nord, pour constater la déliquescence de l’environnement politique, avec des conséquences économiques et sécuritaires énormes.

Alors, le Président Macky Sall doit, aujourd’hui, montrer que le Sénégal est capable d’unir ses fils pour un même idéal, de Saint-Louis à Ziguinchor, de Dakar à Kédougou. Il est évident que toute la classe politique ne répondra pas à son appel, mais les récalcitrants seront certainement minoritaires.
 
Un Gouvernement au service du peuple


Le Président Macky Sall décevrait, s’il mettait en place un Gouvernement de l’Apr ou de Benno Bokk Yakaar. Il est le Président de tous les Sénégalais ; alors, nous attendons de voir une «Équipe nationale», c’est-à-dire «un Gouvernement national», sans coloration politicienne, hors des étreintes de Benno Bokk Yakaar, ce club qui régente le pays depuis 2012. Macky Sall ne doit plus rien à ses alliés de 2012 : Ps, Afp et les autres ; il leur a tout donné. Les responsables de l’Apr aussi… On peut alors comprendre sa réaction, lorsqu’il fustigeait le refus des ténors de son parti de participer aux cotisations. Même étant au Pouvoir, l’Apr est le parti le plus pauvre du pays.

Il est maintenant temps, pour Macky Sall, de penser aux autres compétences nationales, disposées à servir le pays, même si elles sont en dehors de Benno Bokk Yakaar. Les élections locales qui s’approchent, ne devraient nullement limiter sa marge de manœuvre, puisque les sondages effectués récemment, sur le plan national, confortent la majorité du camp présidentiel dans plus de 80% des collectivités sous son contrôle.

Alors, ni les enjeux des élections locales, ni cette folle polémique inutile et prématurée autour du 3e mandat, ne doivent inspirer les choix du Président, qui ne doit avoir à l’esprit que le Résultat car, après la Covid-19, qui a fortement endommagé notre économique, le Sénégal doit engager des réformes et consentir des sacrifices énormes pour atteindre un taux de croissance confortable d’ici fin 2021. Si, dans l’unité, le Sénégal a maîtrisé, jusque-là, la guerre contre le Coronavirus, il lui faut renforcer cette cohésion pour remporter la bataille économique de l’après-Covid19. Et l’Opposition, la Société civile et les apolitiques ont tous un rôle à jouer dans la gestion de la phase économique de l’après-Covid-19.

Il revient, alors, aux acteurs politiques de tous bords, de marquer une trêve dans leur animosité pour se mettre au service du pays, dans la mesure où de leur désunion, de leur refus d’aller ensemble, sont nés l’échec des régimes antérieurs et cette pauvreté si vieille. Les défis qui attendent, sont encore plus difficiles à relever que ceux déjà connus dans le passé. Et les Sénégalais doivent également comprendre qu’aucun acteur politique ne peut, à lui seul, résoudre l’ensemble des problèmes de ce pays. C’est ensemble qu’ils y arriveront. Le pire des démagogues est celui qui soutiendra le contraire. Alors, ouvrez-vos yeux !

Il faut, à un moment donné de l’histoire de notre pays, que les acteurs politiques rangent leur ambition personnelle dans le débarras de leur siège, pour se mettre au service de la Patrie. Mais, pour que cela soit possible, il faudrait que le président de la République mette la Patrie au-dessus de ses intérêts politiques et qu’il place tous les citoyens au même pied d’égalité. C’est uniquement à ce moment-là qu’il pourra réunir l’écrasante majorité des citoyens autour de sa personne. Ainsi, il pourrait envoyer en congé anticipé, ces acteurs de l’Opposition qui veulent maintenir le pays dans une campagne électorale, jusqu’en 2024, avec la complicité inconsciente de la presse, qui se démarque souvent des questions majeures d’intérêt national.

Les journalistes tombent très fréquemment dans le piège des acteurs politiques qui plongent le pays dans des débats de personne, des histoires sans fondements et sans intérêts, ni pour le paysan, ni pour la ménagère. Le débat national doit être organisé et mené par la presse et non par les acteurs politiques. N’est-il pas alors regrettable de remarquer que les politiques dictent et contrôlent le contenu éditorial de la presse ?
 
Changer la situation économique dans deux ans


Le Gouvernement qui naîtra dans les prochaines heures, devra refléter l’unité née autour du chef de l’État, dès la découverte des premiers cas de Covid-19 dans le pays. Les Sénégalais sont rassasiés de la politique spectacle, des unités de production de buzz et des nihilistes, ils veulent vivre le changement positif.

Ce Plan de relance économique et social, lancé par le chef de l’État, ne connaîtra un succès que lorsque les hommes et les femmes qui seront choisis pour sa mise en œuvre, auront la pleine conscience de l’importance d’œuvrer pour l’intérêt général. Dans deux ans, la donne doit changer. Le taux de croissance doit rebondir d’ici 2022. Les réformes engagées dans le domaine foncier, fiscal, sanitaire, éducatif, agricole etc. doivent répondre à l’attente des populations, d’ici les deux prochaines années.

Dans ses réformes, le Président Macky Sall devra prendre en charge la question de la politisation de l’Administration sénégalaise. C’est une gangrène ! Dans toutes les directions de l’Administration et des Ministères, siègent des fonctionnaires militants de partis politiques. Au niveau de la Direction des Impôts, la situation a empiré car, maintenant, des contrats enregistrés par des tiers se retrouvent dans la permanence d’un parti de l’Opposition, que le leader utilise pour faire chanter ou politiser des dossiers d’autrui. C’est récurrent maintenant. L’Administration sénégalaise doit être protégée, les contribuables aussi. Il faut prendre des mesures coercitives pour assurer la confidentialité de certaines procédures administratives et mettre en garde ces maîtres-chanteurs dans l’échiquier politique. (Nous y reviendrons). Ces fonctionnaires militants constituent une menace pour notre Administration.

La première ressource du Sénégal, c’est sa stabilité politique. Dans tous les rapports du FMI, de la Banque Mondiale, du PNUD, de l’OCDE, de l’Usaid, du Département d’Etat américain, est marquée en noir la stabilité remarquée de ce pays de l’Afrique de l’Ouest. Et il faut aller dans les grands hôtels dakarois pour remarquer la forte présence des investisseurs étrangers, qui se bousculent à nos portes. Présentement, des vols venus de la Guinée, du Mali, de la Côte d’Ivoire atterrissent à l’aéroport de l’AIBD. Des étrangers qui craignent une explosion politique dans ces pays, se réfugient au Sénégal.

Mieux, plusieurs grandes entreprises mondiales, qui ont investi dans ces pays voisins, ont ouvert des bureaux à Dakar pour anticiper sur d’éventuelles crises politiques. Alors, pourquoi devrons-nous accepter de laisser certains acteurs politiques belliqueux dans leur folle volonté d’embraser le pays ? Même si la violence venait des tenants du Pouvoir, les Sénégalais devraient se dresser comme un seul homme pour s’y opposer. Car nul ne peut construire un pays sans la paix.
 
Un Gouvernement au service du secteur privé national


L’heure est à la reprise économique ! Mais, le Président Macky Sall gagnerait aussi à comprendre que le secteur privé national doit être placé au cœur de sa gouvernance économique. Ceux que nous appelons «Homme d’affaires», «Opérateurs économiques», etc., ont besoin de l’accompagnement de leur État. Il n’est pas aisé de le dire, mais c’est la triste réalité : le Gouvernement du Sénégal n’aide pas son secteur privé comme il se doit. Ce sont toujours les étrangers qui sont privilégiés, à leur détriment, dans leur propre pays. Les facilités que le Sénégal accorde aux opérateurs économiques français ou libanais, le secteur privé sénégalais ne bénéficie pas de ce même soutien, ni en France, encore moins au Liban.

Même pour avoir une audience avec un ministre de la République, nos opérateurs économiques remuent ciel et terre. Et pourtant, ces mêmes ministres déroulent le tapis rouge aux privés étrangers et ferment leur porte aux Sénégalais. Qu’est-ce qui peut l’expliquer ? Or, le succès du PRES est en partie tributaire, de la place accordée à l’entreprenariat local à travers le secteur privé national.

L’autre équation est purement sociétale. Il est fréquent de remarquer des Sénégalais s’offusquer de voir des concitoyens "goorgoorlu", en 2000, devenir milliardaires en 2020. Le Sénégalais tolère mieux un milliardaire étranger que de voir son concitoyen du quartier, devenir riche. Il l’admet difficilement. Lorsqu’on octroie des hectares à un Sénégalais, certains de ses concitoyens s’y opposent, alors que, s’il s’agit d’un étranger, tous avalent la pilule.

Lorsque, les autoroutes Ila Touba et Dakar-AIBD-Mbour sont construites sur plusieurs hectares et confiées à des sociétés étrangères, les crieurs publics ont tout simplement constaté sans rechigner. Toutefois, ils ne tolèrent pas que leurs propres parents sénégalais possèdent autant d’hectares. C’est cela le paradoxe sénégalais ! Le Président Sall ne doit guère reculer pour octroyer des terres à des privés sénégalais, qui en ont plus droit qu’aux étrangers.

Le Président Sall gagnerait à réparer ces injustices que les opérateurs économiques sénégalais subissent dans leur propre pays. Beaucoup de chefs d’entreprises sénégalais sont en faillite à cause du comportement irresponsable de certains de nos ministres, qui leur ferment toutes les portes. Le chef de l’État doit, également, comprendre l’importance pour lui de s’ouvrir aux acteurs économiques sénégalais. Le PRES ne saurait être l’affaire exclusive de la classe politique, ni des privés étrangers venus captés nos capitaux. Le secteur privé sénégalais a un grand rôle à jouer pour l’atteinte des objectifs du PRES.

Enfin, insistons pour rappeler que former un Gouvernement est une chose, savoir choisir les hommes et les femmes capables d’atteindre les objectifs fixés, en est une autre. Le plus important, c’est l’écoute de son peuple d’abord, ensuite, le suivi de la feuille de route confiée à chacun des futurs ministres. Mais, malheureusement, l’absence de suivi est notre principale faiblesse. 





Par Mamadou Mouth BANE
 


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