Le Conseil National de Transition Gambien (CNTG, opposition en exil) n’a toujours pas digéré l’enlèvement dans la capitale sénégalaise, d’un de ses membres éminents, l’ancien député au Parlement Gambien Mahawa Thiam. Depuis plusieurs semaines ce ressortissant gambien qui vivait en exil à Dakar est aux abonnés absent. Ses camarades n’arrivent plus à le joindre et ses parents s’inquiètent pour sa vie. Toutefois, selon des sources concordantes M. Thiam qui a été kidnappé à Dakar par des agents de la National Intelligence Agency (NIA), les services de renseignements gambiens, aurait été repéré la semaine dernière dans le village natal de Yaya Jammeh, détenu par des hommes en armes.
Auparavant, il aurait transité par la Casamance, selon une source militaire gambienne qui a préféré garder l’anonymat pour des raisons évidentes de sécurité . En enlevant ainsi et dans des conditions rocambolesques, ce proche collaborateur et confident du Président du CNTG, le régime de Banjul cherche à frapper sans état d’âme au cœur de la galaxie Bayo. Pour parer à toute éventualité, ce mouvement taxé de subversif par le gouvernement de Yaya Jammeh est depuis lors, monté sur ses grands chevaux et exige ni plus ni moins, la libération immédiate et sans condition de son « ministre de l’environnement ».
Dans le cadre de cette affaire qui n’a pas encore livré tous ses secrets, les opposants au régime de Banjul, ont tenu récemment une réunion de crise, loin des regards indiscrets, sous la houlette de leur leader, le Président Cheikh Sidya Bayo. Au cours de cette rencontre qui a servi de tribune pour vilipender l’homme fort de Banjul, les partisans de M. Bayo n’y sont pas allé de main morte, pour pointer un doigt accusation en direction du régime « dictatorial » du Président Jammeh, responsable à leurs yeux du kidnapping de leur camarade. Dans la foulée, tous les intervenants qui avaient pris la parole, ont condamné avec véhémence la passivité des autorités sénégalaises qui n’ont rien fait, à les en croire, pour éviter ce kidnapping.
Cette affaire qui a été une pilule difficile à avaler, a été durement ressenti au sein du CNTG, selon toujours notre source. C’est pourquoi, depuis la disparition du « ministre de l’environnement » du gouvernent de transition en exil de la Gambie, dirigé par le jeune opposant Cheikh Sidya Bayo, la prudence est désormais de mise dans les rangs du CNTG. Toujours dans le sillage de cette rencontre dont la durée nous a pas été précisé, Cheikh Sidya Bayo très en verve comme à l’accoutumé, a informé ses partisans de l’invitation qui a été faite au CNTG et à plusieurs personnalités de la société civile gambienne, par l’Union Européenne, pour une rencontre au sommet le 24 juillet prochain à Bruxelles, siège de l’UE, avec les responsables de la Commission Européenne. Est ce le début d’une reconnaissance internationale du CNTG ?
En tout cas dans le camp des partisans du Président Bayo, cette information qui a été accueilli par une salve d’applaudissement, est considéré comme une grande victoire diplomatique. Aux dernières nouvelles, nous avons appris de sources sûres que le CNTG qui refuse de se faire « zigouiller » a décidé de porter plainte contre le régime de Yaya Jammeh au près de la Cour Pénale Internationale (CPI), à la Cour de justice de La Haye et au près des juridictions de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO),. pour enlèvement, arrestation arbitraire, tortures et tentative d’assassinat. Une pléiade d’avocats du barreau de Paris et de Dakar a déjà été mobilisé pour cette saga judiciaire en perspective.Affaire à suivre…