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ENTRETIEN AVEC GUISSE PENE


Rédigé le Vendredi 26 Avril 2013 à 01:51 | Lu 256 fois | 0 commentaire(s)


Secrétaire général de l’AMS (Association des Métiers de la Musique), Vice Président de la FEMECS (Fédération des Métiers de Culture), Parolier, Consultant et Formateur dans l’environnement juridique de la musique, Guissé Péne nous livre dans cet entretien ses sentiments sur l’évolution de la musique sénégalaise.


ENTRETIEN AVEC GUISSE PENE
On dit que le mbalax n'est pas exportable et pape Diouf fait le buzz au Zénith de Paris. Comment peut-on l'expliquer? Guissé Péne : Il faut d’abord s’accorder sur la définition du mot Mbalax qui n’est rien d’autre que le rythme d’une percussion qui lui donne son nom, sur ce Doudou Ndiaye Rose est une illustration de son ex portabilité. De manière générale c’est le générique des musiques du Sénégal et dans ce cas Touré Kunda, Khalam 2, Baba Maal, Youssou Ndour, Omar Pene, Coumba Gawlo entre autres font toutes les scènes du monde avec des labels internationaux les plus les côtés. Toutes les musiques sont exportables, le problème de la musique sénégalaise reste sa compétitivité et cela relève de plusieurs facteurs. Il faut une politique de formation aux métiers de la musique car l’offre est largement en deçà du dynamisme du secteur. Point d’écoles de formations aux métiers du son, du spectacle, de la lumière, du management artistique etc. ce qui a des conséquences sur la compétitivité de notre musique. L’Institut national des arts l’INA, est quasiment la seule structure publique de formation en matière de la musique, il a un programme inadapté aux exigences modernes de la musique. Les bourses d’études internationales sont aussi quasi inexistantes. Il faut aussi revoir la politique culturelle de l’état tout comme La défense de notre patrimoine : des politiques publiques devraient compenser les logiques commerciales et permettre l’émergence de nouveaux talents dans un pays prospère en la matière. Le traditionnel tend à disparaître et rien de significatif n’est fait pour la protéger. Je pourrais citer bien d’autres problèmes diagnostiqués et qui ne demandent qu’accompagnement mais souvent les regards sont tournés ailleurs. Le Zénith reflète la bonne santé de la musique sénégalaise tout comme le Jumbo Festival de Stockholm qui a vu la participation du Groupe Pape et Cheikh, d’Alioune Guissé et Carlou D au même moment où Pape Diouf prestait au Zénith. Entre acoustique, folk et rap, comment se présentent les nouvelles tendances de la musique sénégalaise Guissé Péne : L’acoustique, le folk traduisent la même musique, c’est tout simplement une musique exprimée sur des instruments acoustiques (non-électrique). Si on constate une mutation dans la musique sénégalaise qui donne une large place à l’acoustique et au rap, c’est parce que la musique doit d’abords être une symbiose de l’utile et l’agréable dans une atmosphère de confort, il y a aussi le fait que la musique a besoin d’un public solvable et attentionné et ce genre correspond à une génération de mélomanes mue par l’appréciation d’une musique de qualité sans bruit dans des lieux sélect, ce qui n’est pas le cas du public de la musique dite « mbalax » composée de jeunes animés par l’ambiance des boites de nuit. Le paradoxe dans cette musique mbalax c’est l’essoufflement de la gent masculine au profit des femmes qui arrivent en force avec les Titi, Viviane, Adiouza, Aida Samb, Daba Sèye etc... Pour ne citer que celles-là. La musique rap aussi trouve un public chez les jeunes qui en font une expression urbaine et ça marche très fort parce que conçue pour dénoncer, conseiller et inciter pour une vie positive. A un moment donné le rap sénégalais s’était positionné 3 éme mondiale pour valoir sa compétitivité ! On n’oublie pas la salsa mbalax, le tradi-moderne qui aussi a un bon public. La question inévitable: où en est-on dans la lutte contre le mal qui plombe la production je veux dire la piraterie Guissé Péne : Pour la problématique de la piraterie il faut d’abord une volonté de l’état à mettre en place cette nouvelle société de gestion collective qui même si elle n’éradique pas totalement la piraterie contribuera à l’amoindrir conséquemment. L’actuelle Brigade de lutte contre la piraterie brigade de lutte contre la piraterie dont l’action est perçue comme une goutte d’eau dans l’océan doit être revue, la brigade doit être dotée de moyens et qui prenne bien en compte l’irruption des nouvelles technologies (internet et appareils nomades) avec une démarche participative où toutes les composantes seront concernées. En outre les acteurs culturels doivent intégrer les instances de décision à la mesure de leur compétence et non sur des choix politique ou de complaisance, nous nous connaissons tous et nous savons qui est qui malheureusement les choix sont toujours discutables sur leur formes et sur leur fond. Moussoko.com Khady WADE



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