Le 18 juin 2012, les éléments du commissariat de Thiaroye avaient été alertés par les sapeurs-pompiers de la présence d’un corps sans vie, gisant dans une mare de sang, dans un domicile, sis à Pikine.
Le transport effectué sur les lieux par les agents, a permis d’identifier le défunt, Ibrahima Bocoum, avant de procéder à l’acheminement de son corps. Et le certificat de genre de mort a conclu un décès, suite une hémorragie interne et externe, dérivant d’une blessure par arme blanche, sur la région extérieure du cœur.
Devant les enquêteurs, Belly Bocoum, âgé au moment des faits de 21 ans, explique que, c’est suite à un match disputé entre les deux équipes espagnoles, Barça et Real, qu’il a eu un premier accrochage avec son défunt cousin sur la terrasse de leur domicile. Parce que, ce dernier s’était moqué de lui, après la défaite de l’une des équipes qu’il supportait.
Se sentant frustré, le défunt est revenu à la charge quelques minutes après pour l’attaquer à nouveau au moment où il était dans les escaliers avec son frère A. Bocoum, en train d’éplucher sa mangue. Et, c’est au cours de cette bagarre qu’il lui a planté le couteau qu’il détenait sur la poitrine, avant que ce dernier, ne s’affale et tombe par terre. Mais, il n’avait pas l’intention d’attenter à la vie de son défunt cousin et homonyme de son père.
Incriminé pour meurtre, Belly Bocoum gagné par le regret et le remords de ces cinq années en détention, tente d'atténuer sa responsabilité sur les faits à la barre. Il soutient qu’il a poignardé à l’aveuglette son cousin, en riposte d’un coup bâton que ce dernier, lui aurait asséné au cours de leur altercation.
Une version battue en brèche, par le témoin oculaire des faits, A. Bocoum. Selon ce dernier, le défunt n’était pas armé au moment où il attaquait son frère. Même si, ce dernier n’avait pas aussi l’intention de tuer le défunt.
«Les faits sont graves, le prévenu pourrait être poursuivi pour assassinat. Parce que, lors du premier accrochage, il était déjà armé et ce sont les membres de la famille qui les avaient séparés. Raison pour laquelle, lorsque le défunt est revenu à la charge, il a visé et atteint une partie sensible de son corps. Et, ceci le certificat de genre de mort l’atteste », martèle le maître des poursuites, avant de requérir 15 ans de travaux forcés contre le prévenu.
Un réquisitoire qui a fait éclater en sanglots les membres de la famille qui étaient présents dans la salle, particulièrement la mère du défunt qui dit avoir élevé le prévenu, depuis sa tendre enfance.
La défense quant à elle, a plaidé pour la disqualification des faits en coup mortel. Selon les robes noires, les circonstances de la bagarre excluent toute préméditation.
« Si vous suivez le réquisitoire du parquet, vous allez faire perdre à la famille Bocoum, deux fils. On ne tente pas de minimiser l’affaire, parce qu’il y a eu mort d’homme. Mais, le seul souci de la mère du défunt est de rentrer aujourd’hui, avec le prévenu, qu’elle a toujours considéré comme étant son propre fils. », défend l’un des avocats de la défense, Me Mamadou Daff. Ce dernier, également membre la famille, a été gagné par l’émotion, tout le long de sa plaidoirie.
Délibéré le 5 décembre prochain.