Dix sept jours après la mort de Cheikh Ndiaye, cet homme qui aurait été brûlé vif par son épouse aux Maristes, la suspecte, Aïda Mbacké, n’a toujours pas été entendue par les enquêteurs. La raison ? Son médecin s’opposerait à son audition au motif que sa patiente serait atteinte de troubles psychiques et que son audition pourrait la faire basculer.
Selon Libération, qui parle de l’affaire dans son édition de ce mercredi, les enquêteurs, dubitatifs, commencent à se poser des «questions légitimes» sur la fiabilité du diagnostic du médecin. Le journal renseigne qu’ils ont interrogé le médecin sur procès-verbal pour le mettre devant ses responsabilités.
Dans la nuit du samedi 3 au dimanche 4 novembre, Aïda Mbacké, enceinte de neuf mois, aspergeait d’essence son mari avant de mettre le feu dans l’appartement conjugal tout simplement parce qu’il lui avait annoncé avoir pris une seconde épouse.
La suite, on la connaît : Khadim Diop a finalement rendu l’âme après avoir souffert pendant plusieurs jours alors qu’Aïda Mbacké accouchait d’une fille.
Lors des obsèques de Khadim Diop, son marabout et père d’Aïda Mbacké, Serigne Babacar Mbacké Moukaboro assurait que la Justice doit faire son travail.
Mais, dix sept jours après le drame, on commence à se poser des questions légitimes. En effet, jusqu’à hier soir, Aïda Mbacké qui est toujours internée n’a pas été entendue. Le docteur qui la suit, a opposé un niet catégorique aux gendarmes arguant que sa « patiente » a des troubles mentaux graves et que son audition risquerait de la faire basculer.
Pour le mettre devant ses responsabilités, les gendarmes l’ont d’ailleurs interrogé sur procès-verbal afin qu’il réitère ses déclarations.
Aïda Mbacké, qui n’a jamais eu des antécédents, a-t-elle réellement des troubles ou fait-elle semblant pour échapper à la Justice ? Une question légitime si on sait que des personnes ayant des troubles mentaux ont déjà été interrogées par la Justice et même écrouées. La plus célèbre d’entre elles est Idiatou Diallo.
Suspectée d’enlèvement d’enfant à la Médina, elle a fait six mois en détention préventive avant de bénéficier d’une liberté provisoire. Son médecin traitant avait pourtant attesté qu’elle ne jouissait pas de toutes ses facultés. Aujourd’hui qu’on a affaire à un dossier criminel, il est quand même curieux qu’on brandisse pareil argument pour freiner le travail des gendarmes.