Moustapha Samb, Docteur en Communication, aborde trois questions d’actualité avec Senego.com. Ce professeur au Cesti/Ucad et non moins président de Prad/Sénégal, coalition Macky 2012, est d’avis que le président Sall est dans une démarche proactive et préventive pour lutter contre le terrorisme.
Que pensez-vous des récents actes de terrorisme en France ?
Ce qui vient de se passer en France est une tragédie regrettable. Nous devons tous condamner le terrorisme qui est une forme de lutte contre l’ordre mondial actuel mais ce combat, à priori, n’a rien à voir avec l’islam et ce qui est encore dramatique, c’est que ce sont les innocents qui sont toujours victimes des actes terroristes. Cependant, il faut reconnaitre que les responsabilités sont partagées car les pays occidentaux doivent regarder autrement le monde, mettre un terme à l’usage abusif de la force en bombardant facilement des pays souverains comme l’Irak, la Syrie, la Lybie et l’Afghanistan. Dans ces pays aussi, pilonnés par les missiles, les avions et les drones des occidentaux, il ya maleureusement des milliers de civils innocents qui subissent le même sort, en perdant la vie. Le monde a besoin d’une introspection profonde et de la quête d’une nouvelle moralité qui postule une autre voie, Celle du dialogue et de la concertation. L’usage de la force doit être exceptionnel et justifié. L’ONU doit revoir son fonctionnement et sa manière de gérer les conflits qui ne doivent plus refléter la cartographie des rapports de force à l’échelle planétaire. Il faut une coopération de tous les Etats puisque aucune nation n’est à l’abri. Les exemples du Nigéria avec Bokko haram et récemment du Mali sont très éloquents.
Le Président Macky Sall prend de plus en plus position contre le terrorisme. Pourquoi cette agitation ?
Le Président Macky Sall est dans une démarche proactive et préventive. Il est vrai qu’il a récemment évoqué le port de la burqa dans les médias. A ce niveau, il est important de savoir que la burqa relève d’une tradition afghane et n’a rien à voir de mon point de vue avec l’Islam. Si l’Islam préconise le voile, la burqa semble relever d’une culture d’un autre pays. Les gens sont libres de faire ce qu’ils veulent mais le contexte actuel milite psychologiquement en défaveur d’une tenue qui nous est étrangère pour ne pas dire inconnue. C’est ce qui explique à mon avis cette invitation du chef de l’Etat.
Pour le reste, le Président de la République est dans son rôle puisqu’il ne faut pas oublier qu’il ne parle pas toujours au nom du Sénégal mais surtout en tant que Président en exercice de la CEDEAO et c’est ce qui explique son déplacement au Mali qui reflète son engament et sa solidarité pour ce pays ami et voisin du Malin.
Au Sénégal, quelle analyse faites vous de la crise parlementaire ?
Il faut que les uns et les autres sachent que nous n’avons qu’un seul Parti qui est le Sénégal. Que des bonnes volontés prennent leurs bâtons de pélerin pour instaurer le dialogue entre les deux parties en conflit. Qu’il ait une majorité qui gouverne et une opposition qui s’oppose dans un esprit démocratique où l’adversité politique ne dégénère pas en animosité. L’Assemblée nationale est une institution importante dans l’arsenal démocratique d’un pays. Les hommes passent mais les institutions restent.