Dr Aliou Sow, président du MPD/Liguey : «Nous voulons être une voix qui rassure et qui incarne la véritable rupture positive»


Rédigé le Vendredi 14 Novembre 2014 à 18:40 | Lu 139 fois | 0 commentaire(s)




Dr Aliou Sow, président du MPD/Liguey : «Nous voulons être une voix qui rassure et qui incarne la véritable rupture positive»

– Comme annoncé il y a longtemps, le Mouvement des patriotes pour le développement (Mpd/Liguey) va être transformé en parti politique. Ce sera ce samedi 15 novembre, lors d’une Assemblée générale. En prélude, le Dr Aliou Sow, président dudit mouvement, explique les motivations et décline ses ambitions.

Vous allez transformer votre mouvement Mpd/Liguey en parti politique, pourquoi ce choix ?

Cela obéit à une démarche cohérente et au respect d’un engagement qu’on avait annoncé publiquement. Depuis que nous avions créé entre compatriotes le Mouvement des patriotes pour le développement (Mpd/Liguey) sous forme de mouvement politique non affilié ou rattaché, ni courant d’aucun parti, nous avons adopté une démarche originale qui nous différencie des autres mouvements, en créant des unités de veille et d’actions patriotiques, en laissant les Sénégalais qui partagent avec nous une vision de l’avenir et une façon de faire de la politique venir nous retrouver dans la construction d’une plateforme politique au niveau national. C’est dans ce cadre que pendant plus d’un an, nous avons enregistré des milliers et des milliers de Sénégalais, ici et au niveau de la diaspora, qui ont apporté la preuve de leur engagement par le placement de cartes de membres, vendues à 1000 FCfa l’unité ou à 50 000 FCfa pour les cartes de membres fondateurs. Versé dans un compte, cet argent finançait le fonctionnement du mouvement depuis sa création. Après avoir identifié les étudiants, les enseignants, les femmes, les cadres… et en notant que nous sommes présents dans une grande partie des collectivités locales et dans plusieurs pays où résident des Sénégalais, nous avons décidé ensemble de regrouper tous les délégués qui ont eu à installer des cellules de 25 membres au minimum, à l’occasion d’une Assemblée générale de transformation du mouvement en parti politique légalement constitué, avec un projet politique de conquête du pouvoir.

Depuis quand le Mpd/Liguey existe ?

C’est après la perte du pouvoir que je me suis mis dans une posture d’observateur et d’analyste de la situation, et des causes qui ont conduit à cette rotation de l’élite au sommet. J’ai commencé à recevoir des Sénégalais à leur demande, pour nous exprimer leur soutien et leur vision de l’avenir qui est conforme à celle que nous incarnions. Vers fin 2012, j’avais échangé avec des Sénégalais sur la nécessité de créer ce mouvement. On aurait pu créer directement un parti, mais on ne voulait pas être un parti de trop, il fallait travailler discrètement, faire un maillage jusqu’à avoir un certain nombre d’adhérents. Nous avons fait le point et nous avons la preuve de la représentativité assez consistante du Mpd et de son attractivité auprès de Sénégalais de diverses sensibilités.

Quelles sont vos ambitions avec ce parti ?

Mes ambitions, c’est la conquête démocratique du pouvoir afin de l’exercer démocratiquement au profit du peuple, en vue de booster une politique de développement réel dans ce pays. En tant que jeune sénégalais qui doit tout au Sénégal, mon devoir est de poursuivre le combat et d’incarner cette ambition au moment où mon maître en politique, Abdoulaye Wade, n’est candidat à aucune élection connue au Sénégal. Par conséquent, je ne me vois pas dans la posture de ne pas poursuivre cette œuvre et ce combat pour porter l’ambition d’un certain nombre de Sénégalais qui pensent comme moi que la politique ne doit pas être un métier, mais un sacerdoce. Donc notre ambition c’est de conquérir le pouvoir et l’exercer, apporter des changements, tirer des leçons du passé et de notre vécu, et participer à des rectifications nécessaires aux errements et aussi perpétuer les bonnes œuvres que nos aînés et nos formateurs nous ont léguées.

Vous serez donc candidat à la Présidentielle de 2017 ?

A partir de maintenant, je m’engage dans un parti politique officiel, et je n’ose pas avoir des positions péremptoires et individuelles, d’autant plus que tout ce que je compte faire doit être porté, accepté et validé par ce parti dont je suis membre et non propriétaire. J’en serais un acteur majeur, un initiateur, mais surtout un membre qui doit explication et persuasion à ceux avec qui il partage le combat.

Comment va s’appeler le parti ?

C’est le mouvement qui est maintenu en l’état, le parti s’appellera Mpd/Liguey, avec les couleurs gris et bleu, avec son logo et ses sigles bien validés, le tout sera présenté samedi prochain.

Est-ce qu’on peut avoir une idée sur les autres membres du parti ?

Ils sont nombreux, ce sont des Sénégalais, des cadres… le parti est principalement constitué par des Sénégalais qui n’aimaient pas la politique.

Oui, mais je veux dire des personnalités connues

Mais la politique, ce n’est pas une affaire de personnalités connues, nous sommes avec des Sénégalais qui ne sont pas des politiciens de métier, on n’a pas vocation de recycler des chômeurs qui vivent de la politique, on a voulu aller vers ces Sénégalais qui constituent la majorité des électeurs, et qui n’ont jamais été membres de parti, mais qui pensent qu’ensemble on peut apporter un changement à la perception et aux visées de la politique au Sénégal. Mais il y a aussi d’autres personnalités qui ont été avec moi dans mon ancien parti (Pds), ainsi que des hommes et femmes d’autres partis qui nous ont rejoints, sans oublier des anciens qui ont fait la politique avant ma naissance et qui ont décidé de nous accompagner.

Donnez-nous quelques noms

Non, je ne peux pas donner de nom. Vous les découvrirez le jour du lancement, et vous verrez la qualité des membres de ce parti.

De quel bord peut-on situer votre parti ?

Ce sera un parti d’obédience libérale patriotique. Aussitôt après sa création, nous allons engager les procédures d’adhésion aux instances libérales africaines et internationales. Pour certaines instances, il faut le parrainage d’un parti libéral, mais si un des partis libéraux nous parraine tant mieux, sinon nous nous engagerons dans les autres instances qui voudront nous accueillir.

Est-ce qu’on peut considérer que votre parti va renforcer l’opposition actuelle ?

Notre rôle n’est pas de renforcer un camp mais de conquérir le pouvoir, nous ne nous positionnons pas pour un camp contre un autre. Nous voulons incarner l’alternative, la solution et l’avenir de ce pays. Notre combat n’est pas de nous associer à un groupe pour faire tomber un autre. Nous voulons nous illustrer par des propositions concrètes, par un débat programmatique et par l’émergence d’hommes et de femmes respectables et respectés, et non par des clameurs, des injures et des invectives. Nous voulons être une voix qui rassure et incarne la véritable rupture positive. Le Sénégal et son avenir seront nos préoccupations principales.

 

Peut-on s’attendre à des retrouvailles avec le Pds ?

Mon maître en politique, Abdoulaye Wade m’a appris, avec beaucoup d’insistance, à ne jamais dire jamais. Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Les alliances et les retrouvailles ne dépendront pas de ma volonté individuelle, mais de celle majoritaire de ceux avec qui je partage cette plateforme. Tout sera débattu au niveau des instances du parti, nous n’avons pas de fixation, encore moins de faiblesse par rapport à une quelconque personne ou camp. Nous ne développons aucun complexe quant à l’affirmation de nos convictions profondes et de nos ambitions politiques. Ce sera une question d’analyse et d’échange basée sur la persuasion et la conviction profonde. Les voies que nous emprunterons pour accéder au pouvoir dépendront de l’évolution de la société et des options fortes du peuple, mais également des convergences de vues.

L’actualité, c’est la Dpg du Premier ministre et l’interdiction de la manifestation du Pds, quel est votre avis sur ces questions ?

Le Sénégal est un pays où les libertés démocratiques ont été acquises de haute lutte, et l’homme moderne ne saurait s’accommoder du recours facile à l’interdiction. L’opposition a le droit de manifester et le pouvoir doit accepter les droits de l’opposition. Le coût de la mobilisation de forces de l’ordre et de sécurité et des services de renseignements pour réprimer ou interdire une marche est beaucoup plus important que le coût de l’encadrement d’une marche. Aujourd’hui, si ce sujet fait débat, c’est simplement parce que l’Etat a créé cette question de l’interdiction. Si l’opposition veut marcher, que l’Etat se mette à sa disposition pour encadrer la marche, il ne devrait pas y avoir de problèmes. Mais il faut reconnaître que le Sommet de la Francophonie est d’une importance capitale, il s’agit de recevoir le monde francophone au Sénégal. Mais je pense que l’opposition et le pouvoir devaient pouvoir s’entendre pour préserver l’image du Sénégal, il n’est pas trop tard. Concernant la Dpg, je trouve que le Pm est en droite ligne avec la vision du chef de l’Etat, son discours est le reflet des grandes lignes de sa politique. De grandes idées ont été véhiculées, de grands projets annoncés et les moyens pour les réaliser indiqués, il reste à mettre tout cela en actions. Le texte est bon, le contenu est rassurant, mais est-ce que les actes vont suivre ?

ADAMA DIENG



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