Jamais, durant ces années post-guerre froide, une puissance étrangère n’a attaqué sa rivale aussi frontalement. Le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, n’a pas été tendre avec la Chine ce jeudi quand, s’adressant aux Africains depuis l’Ethiopie, il déclare à Pékin la guerre diplomatique en ces termes : « Ils ne créent pas assez d'emplois, localement, ne forment pas assez les gens pour qu'ils participent davantage à l'économie de leur pays dans le futur. Et souvent le modèle de financement est fait d'une telle manière que lorsque le pays a des difficultés financières, il perd le contrôle de ses propres infrastructures, de ses propres ressources ... Nous n'essayons pas d'empêcher les investissements chinois en Afrique, le continent en a tellement besoin ! Cependant nous pensons qu'il est important que les pays africains réfléchissent soigneusement aux termes de ces investissements ».
En réalité, la présence chinoise en Afrique empêche l’Amérique de dormir du sommeil des justes. Estimé à 10 milliards de dollars en 2000, le commerce sino-africain a atteint 222 milliards en 2014, alors qu’il s’établissait à 73 milliards de dollars pour les Etats-Unis d’Amérique. Les programmes d’aide américains portent sur 8 milliards de dollars. Des miettes ! Mieux, la Chine, qui s’active de plus en plus dans les opérations de maintien de la paix sous nos cieux, ne crée pas en Afrique des désordres comme ceux qui ont foutu le bordel en Libye, avec ses conséquences sur la stabilité du Sahel.
C’est en quoi la réponse servie au secrétaire d’Etat américain par le patron de la Commission de l’Union africaine est on ne peut plus souverainiste. « Je pense que les Africains sont suffisamment mûrs pour pouvoir s'engager eux-mêmes, de leur propre gré, dans des partenariats qu’ils jugent utiles pour leur continent. Je pense que nous savons parfaitement où se trouvent nos intérêts », a rétorqué Moussa Faki Mahamat, cité par Rfi. Nous devons à la vérité de rappeler que les relations entre Tillerson et le diplomate tchadien ont été entachés par un incident protocolaire quand, en avril 2017, prévoyant de se rendre à Washington à l’initiative de Tillerson, le président de la Commission de l’Ua s’est laissé dire qu’il sera reçu par le n°4 de la diplomatie américaine. Le secrétaire d’Etat avait préféré répondre à une convocation de la Maison Blanche pour traiter du dossier coréen.
En son temps, des leaders d’opinion africains avaient interprété cet impair comme une tentative d’humiliation de la part de ceux qui, mettant à exécution leurs discours de campagne, osent traiter les Etats du continent de « Pays de merde ».
Plusieurs mois après son élection, Donald Trump a mis beaucoup de temps avant de nommer un sous-secrétaire d’Etat aux Affaires africaines. Ce qui était perçu comme le signe d’un changement de paradigme dans les relations entre les USA et l’Amérique.
En outre de devoir faire face à la concurrence chinoise, les USA sont obligés de surveiller la Turquie qui mène une offensive de charme en direction de l’Afrique au point de vouloir signer des accords de libre-échange avec une CEDEAO renforcée par l’adhésion du Maroc.
En somme, les accusations d’espionnage, sur le mode de celles naguère attribuées à l’Urss, formulées récemment par des médias occidentaux envers Pékin, qui aurait piégé le siège de l’Union africaine, semblent cacher une conspiration machiavélique pour marginaliser un adversaire gênant.
En réalité, la présence chinoise en Afrique empêche l’Amérique de dormir du sommeil des justes. Estimé à 10 milliards de dollars en 2000, le commerce sino-africain a atteint 222 milliards en 2014, alors qu’il s’établissait à 73 milliards de dollars pour les Etats-Unis d’Amérique. Les programmes d’aide américains portent sur 8 milliards de dollars. Des miettes ! Mieux, la Chine, qui s’active de plus en plus dans les opérations de maintien de la paix sous nos cieux, ne crée pas en Afrique des désordres comme ceux qui ont foutu le bordel en Libye, avec ses conséquences sur la stabilité du Sahel.
C’est en quoi la réponse servie au secrétaire d’Etat américain par le patron de la Commission de l’Union africaine est on ne peut plus souverainiste. « Je pense que les Africains sont suffisamment mûrs pour pouvoir s'engager eux-mêmes, de leur propre gré, dans des partenariats qu’ils jugent utiles pour leur continent. Je pense que nous savons parfaitement où se trouvent nos intérêts », a rétorqué Moussa Faki Mahamat, cité par Rfi. Nous devons à la vérité de rappeler que les relations entre Tillerson et le diplomate tchadien ont été entachés par un incident protocolaire quand, en avril 2017, prévoyant de se rendre à Washington à l’initiative de Tillerson, le président de la Commission de l’Ua s’est laissé dire qu’il sera reçu par le n°4 de la diplomatie américaine. Le secrétaire d’Etat avait préféré répondre à une convocation de la Maison Blanche pour traiter du dossier coréen.
En son temps, des leaders d’opinion africains avaient interprété cet impair comme une tentative d’humiliation de la part de ceux qui, mettant à exécution leurs discours de campagne, osent traiter les Etats du continent de « Pays de merde ».
Plusieurs mois après son élection, Donald Trump a mis beaucoup de temps avant de nommer un sous-secrétaire d’Etat aux Affaires africaines. Ce qui était perçu comme le signe d’un changement de paradigme dans les relations entre les USA et l’Amérique.
En outre de devoir faire face à la concurrence chinoise, les USA sont obligés de surveiller la Turquie qui mène une offensive de charme en direction de l’Afrique au point de vouloir signer des accords de libre-échange avec une CEDEAO renforcée par l’adhésion du Maroc.
En somme, les accusations d’espionnage, sur le mode de celles naguère attribuées à l’Urss, formulées récemment par des médias occidentaux envers Pékin, qui aurait piégé le siège de l’Union africaine, semblent cacher une conspiration machiavélique pour marginaliser un adversaire gênant.