À l’école, Emmanuel Macron était l’enfant modèle. Donald Trump, l’enfant terrible qui, quelques années plus tard, s'est même vanté d’avoir un jour fait un œil au beurre noir à l’un de ses professeurs. Peu de choses ont changé depuis. À l’affiche du sommet du G7, du 24 au 26 août, les deux leaders n’ont pas fait exception à leurs propres règles. L’un usant de sa tête, l’autre de ses poings.
La genèse de cette histoire tumultueuse remonte à mai 2017. Fraîchement élu, Emmanuel Macron rencontre pour la première fois Donald Trump à l’occasion d’un sommet de l’Otan, à Bruxelles.
Les rumeurs et persiflages autour des poignées de main agressives du président américain avaient déjà traversé l’Atlantique. Un homme averti en vaut deux : réticent à l’idée de subir le même sort que le président japonais Shinzo Abe – dont la poignée de mains longue de 19 secondes est devenue virale sur internet –, Emmanuel Macron a présenté à son homologue américain, une véritable poigne de fer. Si ferme qu’elle en a laissé les jointures des mains de Donald Trump, blanches.
À cette époque, les médias déjà s’étaient passionnés pour cette poignée de main de six secondes. Selon une journaliste du Washington Post présente ce jour-là, celle-ci était "d’une intensité considérable". Mâchoires serrées, visages tendus… "Si la relation de ces deux hommes est définie par la manière dont ils se serrent la main, on peut s’attendre à une relation impitoyable", avait-elle prédit.
La genèse de cette histoire tumultueuse remonte à mai 2017. Fraîchement élu, Emmanuel Macron rencontre pour la première fois Donald Trump à l’occasion d’un sommet de l’Otan, à Bruxelles.
Les rumeurs et persiflages autour des poignées de main agressives du président américain avaient déjà traversé l’Atlantique. Un homme averti en vaut deux : réticent à l’idée de subir le même sort que le président japonais Shinzo Abe – dont la poignée de mains longue de 19 secondes est devenue virale sur internet –, Emmanuel Macron a présenté à son homologue américain, une véritable poigne de fer. Si ferme qu’elle en a laissé les jointures des mains de Donald Trump, blanches.
À cette époque, les médias déjà s’étaient passionnés pour cette poignée de main de six secondes. Selon une journaliste du Washington Post présente ce jour-là, celle-ci était "d’une intensité considérable". Mâchoires serrées, visages tendus… "Si la relation de ces deux hommes est définie par la manière dont ils se serrent la main, on peut s’attendre à une relation impitoyable", avait-elle prédit.
Coup pour coup
Donald Trump est du genre à rendre les coups. Le mois suivant, ce dernier annonçait son intention de faire sortir les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat (adopté par plus de 195 pays en 2015), arguant avoir été élu pour "représenter les citoyens de Pittsburgh, pas de Paris".
Détournant le slogan de campagne "Make America great again" utilisé par Donald Trump en 2016, Emmanuel Macron lance dans un mélange de cynisme et de ruse, "Make our planet great again" et invite les climatologue américains à venir mener leurs recherches en France. Un pied de nez au président américain, qui soutient alors des thèses climatosceptiques.
Mais de l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas. Le mois suivant, à Paris pour les célébrations du 14-Juillet, et n’ayant que des mots chaleureux à l’égard du président français, Donald Trump qualifie la France de "premier et plus ancien allié des États-Unis", et se fend même d’un compliment sur le physique de la Première Dame, Brigitte Macron, la trouvant "en grande forme".
Donald Trump est du genre à rendre les coups. Le mois suivant, ce dernier annonçait son intention de faire sortir les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat (adopté par plus de 195 pays en 2015), arguant avoir été élu pour "représenter les citoyens de Pittsburgh, pas de Paris".
Détournant le slogan de campagne "Make America great again" utilisé par Donald Trump en 2016, Emmanuel Macron lance dans un mélange de cynisme et de ruse, "Make our planet great again" et invite les climatologue américains à venir mener leurs recherches en France. Un pied de nez au président américain, qui soutient alors des thèses climatosceptiques.
Mais de l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas. Le mois suivant, à Paris pour les célébrations du 14-Juillet, et n’ayant que des mots chaleureux à l’égard du président français, Donald Trump qualifie la France de "premier et plus ancien allié des États-Unis", et se fend même d’un compliment sur le physique de la Première Dame, Brigitte Macron, la trouvant "en grande forme".
Lors de leurs retrouvailles, neuf mois plus tard, il sufit d’un revers de main de la part du président américain pour que leur amitié naissante ne dégénère de nouveau. Lors d’une visite d’État de son homologue français, Donald Trump trouve bon d’humilier Emmanuel Macron, devant les caméras présentes dans le bureau ovale, en époussetant le col de son costume de quelques pellicules. En guise de réaction, le chef d’État français se contente d’un sourire, remettant sa riposte à plus tard.
Attaqués à domicile
C’est le 25 avril 2018 que l’occasion se présente, lors d’un discours prononcé devant le Congrès des États-Unis, en forme de critique de "l’Amérique d’abord" de Donald Trump.
"Nous devons trouver une transition vers une économie à faibles émissions de carbone", a insisté le président français, alors que le gouvernement américain souhaitait relancer l’industrie du charbon. "Quel est le sens de notre vie, vraiment, si nous travaillons et vivons en détruisant la planète, tout en sacrifiant l’avenir de nos enfants ?", a-t-il poursuivi avec emphase.
"Je crois que nous pouvons construire les bonnes réponses… en négociant par l’intermédiaire de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et en construisant des solutions coopératives", a lancé Emmanuel Macron, en référence au mépris de Donald Trump pour l’OMC, et sa dépendance à l’égard des droits de douane.
S’appuyant sur l’idéologie-même qui a permis l’élection du milliardaire à la présidence des États-Unis, le chef d’État français a affirmé la nécessité pour le monde de rejeter "l’isolationnisme, le retrait et le nationalisme", et de travailler à travers les organisations multinationales que "[vous] avez construites, comme les Nations unies et l’Otan, pour façonner nos réponses communes aux menaces mondiales auxquelles nous sommes confrontés."
Attaqués à domicile
C’est le 25 avril 2018 que l’occasion se présente, lors d’un discours prononcé devant le Congrès des États-Unis, en forme de critique de "l’Amérique d’abord" de Donald Trump.
"Nous devons trouver une transition vers une économie à faibles émissions de carbone", a insisté le président français, alors que le gouvernement américain souhaitait relancer l’industrie du charbon. "Quel est le sens de notre vie, vraiment, si nous travaillons et vivons en détruisant la planète, tout en sacrifiant l’avenir de nos enfants ?", a-t-il poursuivi avec emphase.
"Je crois que nous pouvons construire les bonnes réponses… en négociant par l’intermédiaire de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et en construisant des solutions coopératives", a lancé Emmanuel Macron, en référence au mépris de Donald Trump pour l’OMC, et sa dépendance à l’égard des droits de douane.
S’appuyant sur l’idéologie-même qui a permis l’élection du milliardaire à la présidence des États-Unis, le chef d’État français a affirmé la nécessité pour le monde de rejeter "l’isolationnisme, le retrait et le nationalisme", et de travailler à travers les organisations multinationales que "[vous] avez construites, comme les Nations unies et l’Otan, pour façonner nos réponses communes aux menaces mondiales auxquelles nous sommes confrontés."
Après ce discours grinçant d’Emmanuel Macron, ses relations avec le président américain ont été plus que jamais marquées par leurs différences de politique.
En novembre 2018, ce dernier a fustigé le président français sur Twitter – réseau social érigé par Donald Trump en véritable agora – pour la proposition faite par Emmanuel Macron à l’Europe de former une armée. "Très insultant" a estimé le président américain, poursuivant : "Peut-être l’Europe devrait-elle en premier lieu payer sa juste part de l’OTAN, que les États-Unis subventionnent fortement !" Un tweet envoyé depuis son avion Air Force One, alors que celui-ci s’apprêtait à se poser sur le sol français pour les célébrations de la fin de la Première Guerre mondiale.
Œil pour œil, dent pour dent. À l’occasion d’une allocution de vingt minutes prononcée devant un auditoire de 70 dirigeants mondiaux, à l’Arc de Triomphe, Emmanuel Macron a une nouvelle fois ouvertement réprouvé la politique de "l’Amérique d’abord" menée par Donald Trump, et appelé son assistance à rejeter "l’égoïsme d’un peuple qui regarde que ses intérêts. Parce que le patriotisme est l’exact contraire du nationalisme."
L'unité retrouvée
Lors du sommet du G7 à Biarritz, le week-end du 24 au 26 août 2019, les paroles et les actes des deux dirigeants ont dépeint des images diamétralement opposées. "J’aime le vin français", a déclaré Donald Trump aux journalistes lors d’un déjeuner impromptu avec le président français, quelques heures seulement après avoir menacé la France de lui imposer des droits de douane sur ce même produit.
En novembre 2018, ce dernier a fustigé le président français sur Twitter – réseau social érigé par Donald Trump en véritable agora – pour la proposition faite par Emmanuel Macron à l’Europe de former une armée. "Très insultant" a estimé le président américain, poursuivant : "Peut-être l’Europe devrait-elle en premier lieu payer sa juste part de l’OTAN, que les États-Unis subventionnent fortement !" Un tweet envoyé depuis son avion Air Force One, alors que celui-ci s’apprêtait à se poser sur le sol français pour les célébrations de la fin de la Première Guerre mondiale.
Œil pour œil, dent pour dent. À l’occasion d’une allocution de vingt minutes prononcée devant un auditoire de 70 dirigeants mondiaux, à l’Arc de Triomphe, Emmanuel Macron a une nouvelle fois ouvertement réprouvé la politique de "l’Amérique d’abord" menée par Donald Trump, et appelé son assistance à rejeter "l’égoïsme d’un peuple qui regarde que ses intérêts. Parce que le patriotisme est l’exact contraire du nationalisme."
L'unité retrouvée
Lors du sommet du G7 à Biarritz, le week-end du 24 au 26 août 2019, les paroles et les actes des deux dirigeants ont dépeint des images diamétralement opposées. "J’aime le vin français", a déclaré Donald Trump aux journalistes lors d’un déjeuner impromptu avec le président français, quelques heures seulement après avoir menacé la France de lui imposer des droits de douane sur ce même produit.
Une fois en France, le président américain a insisté sur le fait que les deux pays "ont fait beaucoup ensemble" et "sont amis de longue date". "De temps en temps, nous y allons juste un peu fort, mais pas trop", a-t-il concédé.
Lors du G7, il a offert aux dirigeants des autres puissances assis autour de la table des discussions, des raisons d’espérer qu’ils puissent travailler ensemble. "Tout le monde s’entend bien", a-t-il commenté. "Je pense que nous accomplirons beaucoup de choses ce week-end."
Clou du spectacle, et énième signe d’un apaisement des relations entre Donald Trump et Emmanuel Macron, ceux-ci se sont présentés côte-à-côte lundi afin de donner une conférence de presse commune pour conclure le sommet du G7. L’occasion pour le président français de remercier à de nombreuses reprises son homologue américain, le saluant d’une poignée de main vigoureuse à l’issue de son discours. "Je voulais vraiment vous remercier de votre présence et de cette action, durant ces deux jours, et remercier la première dame qui a été active aux côtés de mon épouse, elle nous fait toujours l’honneur de sa présence en France et elle sait ô combien elle est populaire dans notre pays", a-t-il déclaré avant de conclure, "merci infiniment président."
Lors du G7, il a offert aux dirigeants des autres puissances assis autour de la table des discussions, des raisons d’espérer qu’ils puissent travailler ensemble. "Tout le monde s’entend bien", a-t-il commenté. "Je pense que nous accomplirons beaucoup de choses ce week-end."
Clou du spectacle, et énième signe d’un apaisement des relations entre Donald Trump et Emmanuel Macron, ceux-ci se sont présentés côte-à-côte lundi afin de donner une conférence de presse commune pour conclure le sommet du G7. L’occasion pour le président français de remercier à de nombreuses reprises son homologue américain, le saluant d’une poignée de main vigoureuse à l’issue de son discours. "Je voulais vraiment vous remercier de votre présence et de cette action, durant ces deux jours, et remercier la première dame qui a été active aux côtés de mon épouse, elle nous fait toujours l’honneur de sa présence en France et elle sait ô combien elle est populaire dans notre pays", a-t-il déclaré avant de conclure, "merci infiniment président."
De son côté, Donald Trump n’a pas lésiné sur les superlatifs afin de désigner le couple présidentiel français. "Je voudrais vous remercier pour le travail que vous avez fait président Macron, et votre femme aussi, votre femme qui est une super Première dame", a lancé celui qui présidera le prochain sommet du G7 aux États-Unis. "Ce G7 a été une grande réussite (…), nous aurions aimé continuer et rester plus longtemps, personne ne voulait partir", a-t-il poursuivi, achevant son discours en louant la présidence du sommet exercée cette année par Emmanuel Macron. "Vous avez très bien dirigé ce G7, donc je voulais vous remercier et remercier le formidable pays qu’est la France !", a conclu Donald Trump, avant, non plus une simple poignée de main, mais une embrassade confraternelle.