Carrefour Malicounda, un quartier situé dans la périphérie est du village de Malicounda Bambara, déroule à perte de vue des chantiers immobiliers. Le patelin n’est pas peuplé, les habitants, pour la plupart, n’ont pas totalisé cinq ans de présence sur les lieux. Alors qu’il était difficile d’y accéder autrefois à partir du lieudit croisement Saly, le quartier est maintenant desservi par les bus de transport Tata, particulièrement ceux de la ligne 7 passant par la route qui mène au village de Keur Maïssa Faye, siège de l’hôtel de ville de la commune.
Ce dimanche, un vent poussiéreux souffle sur le quartier, comme dans presque toutes les autres localités avoisinantes, le soleil darde ses rayons, bloquant les habitants dans leurs maisons. A la recherche de la demeure familiale de la jeune fille, nous tombons sur un groupe de femmes qui font le linge à la devanture de leur maison. Après les salamalecs d’usage, on décline l’objet de notre déplacement.
« Connaissez-vous la fille qui est portée disparue en France et qui habite le coin ? ». Réponse de la maman d’abord en pulaar. Puis, moins hésitante, elle me lâche : « Oui, j’en ai entendu parler à travers la radio. Je crois bien que sa famille loge près du Collège. C’est vraiment triste comme nouvelle. Certes je ne connais presque pas la fille, il parait qu’elle étudiait à Diourbel et qu’elle n’était pas fréquente ici, mais ses parents me sont très familiers, nous entretenons même des liens de parenté du fait de notre appartenance à la même ethnie. Nous sommes dans l’angoisse car, dans ce genre de situations, on n’a aucune certitude sur l’issue. Nous prions intensément pour qu’elle nous revienne saine et sauve. »
Poursuivant notre chemin, nous tombons sur un groupe de maçons qui s’activent sur un chantier comme il en pullule ici. « Bonjour messieurs, connaissez-vous la demeure familiale de Diary Sow ? ». Le chef d’équipe, après un instant d’hésitation : « Moi, je connais une dame qui s’appelle Diary Sow, de l’autre côté. Celle dont je parle est une femme mariée ». « Non monsieur, ce n’est pas celle-là que je cherche. Je parle d’une étudiante âgée de 20 ans seulement, elle vit en France. Elle est perdue de vue depuis une semaine ».
Un collaborateur du chef d’équipe intervient alors dans la discussion pour dire : « Monsieur, je suis au courant de cette affaire, une de mes connaissances me dit que la fille habite les environs du Collège du quartier. En tout cas, c’est une triste nouvelle. J’imagine la peine qui habite sa famille. Je prie pour qu’elle soit retrouvée dans les plus brefs délais ». Quelques rues après et nous nous dirigeons vers le domicile d’un homme, la cinquantaine, trouvé à la devanture de sa maison, en train de donner des instructions à un maçon y effectuant des travaux. Empathique, le monsieur nous indique sans difficulté l’endroit que nous cherchons et qui est situé à 100 mètres du lieu où nous nous trouvions.
En cours de route, nous croisons un jeune garçon, âgé de 10 ans à peine et dégageant un air intelligent. Il nous interpelle en ces termes : « Bonjour Tonton, vous allez au domicile familial de Diary Sow ? ». « Oui, jeune homme. Au fait, qui es- tu ? Tu connais Diary ? » Réponse : « Oui, tonton. Diary est ma sœur ». Je reviens à la charge, il précise. « C’est ma cousine ». I.ND, ce sont les initiales du jeune garçon qui me conduit au domicile de la famille Sow.
La maison est sise à l’angle d’une rue contigu à un puits. Face au portail, un véhicule est stationné à côté d’une moto. Un homme devise tranquillement avec une dame, de teint clair, le téléphone scotché à l’oreille. Salamalecs d’usage et je compatis à la peine qui étreint la famille. Le monsieur qui me dit être l’oncle maternel de la fille, est sur la défensive : « On ne communique pas sur cette affaire avec la presse », coupe-t-il.
A l’intérieur, nous apercevons un groupe de femmes assises tout juste à l’entrée. Nous immortalisons le décor. Nous prenons congé de la famille qui, depuis le début, refuse toute déclaration à la presse. Poliment, je leur réitère ma compassion et mes prières pour une issue heureuse à cette affaire qui alimente la chronique sur la Petite côte. L’élan de solidarité se répand.
Emoi et peur à Malicounda
A Malicounda, le temps semble figé. Les regards sont tristes et l’inquiétude se lit sur les visages des passants. « Diary est notre fille. Elle est la fille de tout le monde parce qu’ici tout un chacun s’était réjoui de ses performances scolaires. Nous sommes dans l’émoi, dans la peur d’une nouvelle qui ne plaira à personne. Comment Diary peut-elle disparaître dans un pays aussi organisé comme la France ? » se demande Moussa Sow, un résident du quartier rencontré à quelques encablures du domicile de la disparue. « Depuis que cette affaire a éclaté, elle est au cœur de toutes les discussions de tous les groupes sociaux de Malicounda et du département de Mbour » ajoute Ibrahima Diop qui participait aux discussions.
Les réactions de solidarité envers la meilleure élève du Sénégal en 2018 et 2019 s’étendent au-delà du quartier Carrefour Malicounda et de la commune de Malicounda. Dans la commune, le deuxième adjoint au maire, Pape Maïssa Faye, exprime sa profonde désolation et celle des autorités municipales, le maire Maguette Sène en tête, par rapport à ce triste évènement. Il a assuré du soutien psychologique que la municipalité compte apporter à la famille de l’étudiante portée disparue en France.
Au-delà de Malicounda, à Nguékokh, où le grand-père de la fille a été Imam Ratib, l’on exprime aussi sa désolation. Le maire Papa Songo Diouf prie pour que « cette fierté du Sénégal et du monde entier » revienne au plus vite parmi les siens. A Mbour, le mouvement Kaddu Mbour sonne l’élan de solidarité à travers les réseaux sociaux. Pour son président, Cheikh Ndiaye, c’est un « devoir de solidarité ». Pour l’instant, une marche de soutien est prévue ce mardi. La procession partira le matin à 9 heures du croisement Malicounda pour se terminer à l’hôtel de Ville de Malicounda sis au village de Keur Maissa Faye, distant de quatre kilomètres.
Ce dimanche, un vent poussiéreux souffle sur le quartier, comme dans presque toutes les autres localités avoisinantes, le soleil darde ses rayons, bloquant les habitants dans leurs maisons. A la recherche de la demeure familiale de la jeune fille, nous tombons sur un groupe de femmes qui font le linge à la devanture de leur maison. Après les salamalecs d’usage, on décline l’objet de notre déplacement.
« Connaissez-vous la fille qui est portée disparue en France et qui habite le coin ? ». Réponse de la maman d’abord en pulaar. Puis, moins hésitante, elle me lâche : « Oui, j’en ai entendu parler à travers la radio. Je crois bien que sa famille loge près du Collège. C’est vraiment triste comme nouvelle. Certes je ne connais presque pas la fille, il parait qu’elle étudiait à Diourbel et qu’elle n’était pas fréquente ici, mais ses parents me sont très familiers, nous entretenons même des liens de parenté du fait de notre appartenance à la même ethnie. Nous sommes dans l’angoisse car, dans ce genre de situations, on n’a aucune certitude sur l’issue. Nous prions intensément pour qu’elle nous revienne saine et sauve. »
Poursuivant notre chemin, nous tombons sur un groupe de maçons qui s’activent sur un chantier comme il en pullule ici. « Bonjour messieurs, connaissez-vous la demeure familiale de Diary Sow ? ». Le chef d’équipe, après un instant d’hésitation : « Moi, je connais une dame qui s’appelle Diary Sow, de l’autre côté. Celle dont je parle est une femme mariée ». « Non monsieur, ce n’est pas celle-là que je cherche. Je parle d’une étudiante âgée de 20 ans seulement, elle vit en France. Elle est perdue de vue depuis une semaine ».
Un collaborateur du chef d’équipe intervient alors dans la discussion pour dire : « Monsieur, je suis au courant de cette affaire, une de mes connaissances me dit que la fille habite les environs du Collège du quartier. En tout cas, c’est une triste nouvelle. J’imagine la peine qui habite sa famille. Je prie pour qu’elle soit retrouvée dans les plus brefs délais ». Quelques rues après et nous nous dirigeons vers le domicile d’un homme, la cinquantaine, trouvé à la devanture de sa maison, en train de donner des instructions à un maçon y effectuant des travaux. Empathique, le monsieur nous indique sans difficulté l’endroit que nous cherchons et qui est situé à 100 mètres du lieu où nous nous trouvions.
En cours de route, nous croisons un jeune garçon, âgé de 10 ans à peine et dégageant un air intelligent. Il nous interpelle en ces termes : « Bonjour Tonton, vous allez au domicile familial de Diary Sow ? ». « Oui, jeune homme. Au fait, qui es- tu ? Tu connais Diary ? » Réponse : « Oui, tonton. Diary est ma sœur ». Je reviens à la charge, il précise. « C’est ma cousine ». I.ND, ce sont les initiales du jeune garçon qui me conduit au domicile de la famille Sow.
La maison est sise à l’angle d’une rue contigu à un puits. Face au portail, un véhicule est stationné à côté d’une moto. Un homme devise tranquillement avec une dame, de teint clair, le téléphone scotché à l’oreille. Salamalecs d’usage et je compatis à la peine qui étreint la famille. Le monsieur qui me dit être l’oncle maternel de la fille, est sur la défensive : « On ne communique pas sur cette affaire avec la presse », coupe-t-il.
A l’intérieur, nous apercevons un groupe de femmes assises tout juste à l’entrée. Nous immortalisons le décor. Nous prenons congé de la famille qui, depuis le début, refuse toute déclaration à la presse. Poliment, je leur réitère ma compassion et mes prières pour une issue heureuse à cette affaire qui alimente la chronique sur la Petite côte. L’élan de solidarité se répand.
Emoi et peur à Malicounda
A Malicounda, le temps semble figé. Les regards sont tristes et l’inquiétude se lit sur les visages des passants. « Diary est notre fille. Elle est la fille de tout le monde parce qu’ici tout un chacun s’était réjoui de ses performances scolaires. Nous sommes dans l’émoi, dans la peur d’une nouvelle qui ne plaira à personne. Comment Diary peut-elle disparaître dans un pays aussi organisé comme la France ? » se demande Moussa Sow, un résident du quartier rencontré à quelques encablures du domicile de la disparue. « Depuis que cette affaire a éclaté, elle est au cœur de toutes les discussions de tous les groupes sociaux de Malicounda et du département de Mbour » ajoute Ibrahima Diop qui participait aux discussions.
Les réactions de solidarité envers la meilleure élève du Sénégal en 2018 et 2019 s’étendent au-delà du quartier Carrefour Malicounda et de la commune de Malicounda. Dans la commune, le deuxième adjoint au maire, Pape Maïssa Faye, exprime sa profonde désolation et celle des autorités municipales, le maire Maguette Sène en tête, par rapport à ce triste évènement. Il a assuré du soutien psychologique que la municipalité compte apporter à la famille de l’étudiante portée disparue en France.
Au-delà de Malicounda, à Nguékokh, où le grand-père de la fille a été Imam Ratib, l’on exprime aussi sa désolation. Le maire Papa Songo Diouf prie pour que « cette fierté du Sénégal et du monde entier » revienne au plus vite parmi les siens. A Mbour, le mouvement Kaddu Mbour sonne l’élan de solidarité à travers les réseaux sociaux. Pour son président, Cheikh Ndiaye, c’est un « devoir de solidarité ». Pour l’instant, une marche de soutien est prévue ce mardi. La procession partira le matin à 9 heures du croisement Malicounda pour se terminer à l’hôtel de Ville de Malicounda sis au village de Keur Maissa Faye, distant de quatre kilomètres.