« Incitation à la débauche ». C’est le crime qu'on attribue à deux danseuses égyptiennes, accusées de commettre des « obscenités » dans leurs clips vidéos. Ces artistes, connues sous le nom de Bardis et Shakira, ont été condamnées le 3 septembre à six mois de prison par un tribunal du Caire, à la suite de leur arrestation en juillet dernier. Les deux danseuses ont encore la possibilité de faire appel de leur condamnation.
Dans le clip d'El Kamoun, chanson en l’honneur d’une épice, le cumin, celle que l'on considère comme la Shakira égyptienne arbore une jupe très courte et une chemise au décolleté plongeant. La vidéo aurait déjà été visionnée plus de trois millions de fois, selon l’agence AP. La vidéo de Bardis, intitulée Hard to Get, « Elle se fait désirer » en français, aurait atteint les 2 millions de vues.
Condamnée pour une vidéo dite « parodique »
Ce n’est pas la première fois qu’une danseuse est condamnée pour « obscénités » en Égypte. Reda el-Fouly a écopé en juillet d'une peine similaire pour la diffusion d'un clip intitulé Sib Idy (« Laisse ma main » en français). On l'y voit danser vêtue d'une robe très courte au décolleté plongeant, tandis que la caméra multiplie les gros plans sur sa poitrine et ses jambes nues. La vidéo, qui avait atteint les 600.000 vues en une semaine, montrait aussi Wael Elsedeki, le petit ami de la chanteuse. Ces évènements ont inspiré le Syndicat égyptien des professions musicales qui a annoncé en août l'interdiction des « tenues révélatrices » pour les chanteurs. D’après le site de la chaîne saoudienne Al Arabiya, tout membre du syndicat portant des tenues jugées inappropriées aura interdiction de se produire en Égypte. Le but de cette décision ? « Engager à nouveau le syndicat dans le maintien des valeurs et des traditions égyptiennes », affirme son chef, Ahmed RamadanÀ l’époque, elle avait clamé son innocence en affirmant que son clip était une parodie des vidéos hyper-sexualisées. La danseuse a finalement été condamnée à un an de prison, tout comme son compagnon, condamné par contumace après sa fuite à l’étranger, selon le Dailymail. En avril, c’était la danseuse du ventre Safinaz qui était condamnée à six mois de prison et à une amende de plus de 1 800 euros, pour s’être présentée sur scène dans une tenue aux couleurs du drapeau égyptien.
Figaro