Le bois de rose, une espèce protégée, était exporté, via l’entreprise Westwood, depuis le port de Banjul, en Gambie, pour être commercialisé en Chine, où il est transformé en meubles et en objets de luxe. La justice helvétique a pris son temps avant de se saisir de la plainte. À la suite d’un communiqué de Trial International, le Mpc se contentait de répondre en mars 2020 qu’il étudiait bien le dossier…
Finalement, c’est la Radio Télévision Suisse (Rts) qui a révélé en juin 2022 que la Confédération avait fini par adresser une demande d’entraide judiciaire internationale au ministère gambien de la Justice, à l’occasion d’un documentaire intitulé Trafic de bois, les criminels de l’environnement.
Financer une organisation séparatiste
Cette affaire dépasse la Gambie. Ce petit territoire de 11 300 km2 ne possède pratiquement plus de bois de rose. Dorénavant, les trafiquants vont se servir en Casamance, une région du sud du Sénégal. Ils le font d’autant plus facilement que la Casamance est en proie depuis des décennies à un conflit armé. Ce commerce illégal de bois précieux permettrait aussi de financer une organisation séparatisme, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc).
Or, selon Trial International, «l’exploitation illégale de ressources naturelles dans des zones en conflit peut être ainsi considérée comme un acte de pillage, qui est un crime de guerre selon le droit international et le droit suisse». De son côté, la Rts n’a pas hésité dans son documentaire à parler de «criminels de l’environnement».
Sur son site, elle espère que la Suisse «pourrait être la première à rendre justice et à briser l’impunité et le silence qui entourent les crimes environnementaux commis à l’étranger».
En effet, le scandale ne se limite pas aux millions de dollars qu’ont pu se mettre illégalement dans les poches un homme d’affaires suisse et un ancien dictateur africain, qui ne seront vraisemblablement jamais emprisonnés. La déforestation de la Gambie et de la Casamance (on parle de deux millions d’arbres abattus ces quinze dernières années) a surtout provoqué un dramatique changement climatique avec une baisse des précipitations et une accentuation de la désertification. Un appauvrissement des populations locales qui risque aussi d’alimenter les causes des conflits.
Lepoint.fr
Finalement, c’est la Radio Télévision Suisse (Rts) qui a révélé en juin 2022 que la Confédération avait fini par adresser une demande d’entraide judiciaire internationale au ministère gambien de la Justice, à l’occasion d’un documentaire intitulé Trafic de bois, les criminels de l’environnement.
Financer une organisation séparatiste
Cette affaire dépasse la Gambie. Ce petit territoire de 11 300 km2 ne possède pratiquement plus de bois de rose. Dorénavant, les trafiquants vont se servir en Casamance, une région du sud du Sénégal. Ils le font d’autant plus facilement que la Casamance est en proie depuis des décennies à un conflit armé. Ce commerce illégal de bois précieux permettrait aussi de financer une organisation séparatisme, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc).
Or, selon Trial International, «l’exploitation illégale de ressources naturelles dans des zones en conflit peut être ainsi considérée comme un acte de pillage, qui est un crime de guerre selon le droit international et le droit suisse». De son côté, la Rts n’a pas hésité dans son documentaire à parler de «criminels de l’environnement».
Sur son site, elle espère que la Suisse «pourrait être la première à rendre justice et à briser l’impunité et le silence qui entourent les crimes environnementaux commis à l’étranger».
En effet, le scandale ne se limite pas aux millions de dollars qu’ont pu se mettre illégalement dans les poches un homme d’affaires suisse et un ancien dictateur africain, qui ne seront vraisemblablement jamais emprisonnés. La déforestation de la Gambie et de la Casamance (on parle de deux millions d’arbres abattus ces quinze dernières années) a surtout provoqué un dramatique changement climatique avec une baisse des précipitations et une accentuation de la désertification. Un appauvrissement des populations locales qui risque aussi d’alimenter les causes des conflits.
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