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Démolition des bâtiments construits à 200 m de l’aéroport: Le Jaaraf de Ouakam, tire sur le gouverneur, Diouf Sarr, Macky.... (vidéo)


Rédigé le Samedi 6 Juin 2015 à 15:17 | Lu 222 fois | 0 commentaire(s)




(Dakar) La tristesse se lisait, ce jeudi chez les propriétaires des maisons en construction, sise à la cité Tobago sur la Vdn. L’autorité administrative de la capitale est passée par là. Aidée par une cohorte d’éléments de la gendarmerie qui veillent au grain, et filtrent tout passage, des Caterpillars sont entrés dans la danse. Ils ont démoli une dizaine de maisons en finition. Les opérations menées de mains de maitres par l’autorité administrative de la ville de Dakar, n’a suscité qu’indignation et lamentation sur place. 
Les propriétaires n’ont que leurs yeux pour constater les dégâts. «Ma maison est presque achevée, je suis en train de poser les carreaux. Aujourd’hui, je suis à plus de 2 millions 5 00 F Cfa de dépense. Je n’ai reçu aucune sommation, et c’est à ma grande surprise que je reçu un coup de téléphone m’informant de la destruction de ma maison ». 
A l’intérieur, y a une vingtaine de matelas, des carreaux entre autres instruments. Tout est transformé en ruine, en gravas», a fustigé un propriétaire de maison sous le sceau de l’anonymat. Et de s’interroger : «sommes nous ainsi dans un pays de droit ? Car, déplore-t-il, «comment peut-on venir et démolir le bien de quelqu’un, sans aucune sommation au préalable» ? Une dame sous le choc, manquait de mots pour expliquer ce qui lui est arrivé par la destruction de sa maison. 
Motus et bouche cousue du côté de l’autorité administrative trouvée sur place aux environs de 16 heures. Aucune explication n’a suivi nos questions. «Je n’ai rien à vous dire», nous a sèchement lancé à la figure l’autorité visiblement déterminée à en découdre avec les récalcitrants. Cependant, les informations recueillies sur place, expliquent que cette démolition concerne toutes les maisons construites à la lisière de la piste d’atterrissage des avions, pour des besoins de sécurité. 

Sekou Dianko DIATTA



Démolition des bâtiments construits à 200 m de l’aéroport: Le Jaaraf de Ouakam, tire sur le gouverneur, Diouf Sarr, Macky.... (vidéo)
DÉMOLITION DES MAISONS ET BATIMENTS SITUÉS PRÈS DU MUR DE CLÔTURE DE L'AÉROPORT LSS ( Journal Enquête ) 



Les propriétaires des maisons situées entre le mur de l'aéroport et la cité Tobago ont eu un mauvais réveil hier. Des bulldozers ont commencé à détruire maisons et bâtiments pour aérer la bande verte de l'aéroport. L'inquiétude gagne les résidents alors que le chef de la communauté lébou de la zone accuse les autorités. 

Hier, il y avait de la consternation, des larmes (étouffées ou irrépressibles), de l'incompréhension, du fatalisme, et surtout beaucoup de colère des populations habitant derrière la cité Tobago, près du mur de clôture de l'aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar. "Vous voyez comment ça marche dans ce pays. On se décarcasse pendant tout ce temps à l'étranger pour trouver un toit à la famille et l'on vient nous humilier de la sorte en détruisant nos habitations", laisse échapper la dame Mme Diouf, amère, inquiète et dépassée par la démolition des habitations situées à quelque 200 mètres du mur de clôture de l'aéroport. 

Devant les questions insistantes de sa fillette d'une dizaine d'années, descendue s'enquérir de la situation, elle prétexte une soif imaginaire pour l'envoyer chercher de l'eau. Son bâtiment R+1, avec trois magasins et deux chambres salon, est encore débout, mais nul doute que les bulldozers vont passer bientôt pour transformer cette demeure en un tas de débris poussiéreux. Comme ils ont commencé à le faire depuis la matinée d'hier. De la Voie de dégagement nord (Vdn), rien n'indique qu'un mélodrame se joue derrière les villas cossues des cités Tobago et Benja. 

Il fallait aller derrière le décor pour voir des gendarmes et leurs pick-up superviser les allers-retours de ces monstres mécaniques emboutir les pans des maisons sous l'œil du préfet Alioune Badara Diop. Matelas portés par les occupants des taudis voisins, poutrelles mécaniques balancées des fenêtres, charrettes empilant les sacs de ciment de propriétaires ‘chanceux' qui en sont aux fondations... ; le branle-bas de déménagement est à son comble.

Les résidents sauvent les meubles avant l'arrivée des engins mécaniques. L'amertume est tellement immense chez I.K qu'il préfère en rire jaune. Ce résident entre deux âges, qui revient d'un exil italien de plus d'une décennie, trouve que "c'est un manque de considération totale à la dignité humaine auquel se sont livrées les autorités", déclare-t-il. 

"On a acheté en toute légalité" 

L'heure est grave dans la maison des Sarr, où un collectif des propriétaires a été improvisé pour voir comment solutionner ce problème. Signe de la gravité, ce rassemblement n'a même pas encore trouvé de dénomination. Pas plus que n'en dispose cet espace de 26 hectares. Certains l'appellent cité Rahma, d'autres Sandaga. "On l'appelle juste "derrière la cité Tobago", confie Matar Sarr, porte-parole de ce collectif. 

Mme Fall est quant à elle révoltée par la réaction à retardement des autorités. "On nous a laissé acheter les terrains en toute légalité, creuser les fondations, ériger et décorer une maison, nous installer. Aujourd'hui, on vient nous mettre à la porte alors que, pas plus tard que la semaine passée, des agents des Impôts et domaines sont venus pour la perception", dénonce cette dame ruinée par le désespoir. 

Résidente depuis 10 mois à peine, elle se demande en boucle comment on a pu laisser tout ceci se passer. Plus de 200 maisons sont concernées par ces démolitions. Sa voisine Mme Ndione a piqué une crise alors qu'elle sort tout juste d'hospitalisation. 

Alors que les résidents disent tous que "les Lébous" leur ont vendu les terrains, ces derniers estiment être également victimes de la puissance publique. Le Jaraaf de Ouakam, représentant la communauté du Taanka (Ngor, Ouakam, Yoff), Youssou Ndoye, réclame la propriété de ces terres et accuse les autorités domaniales de jouer à un double jeu. "Pour prendre ces terres, elles ont changé les numéros des titres-mères qui passent de quatre à cinq chiffres. C'est par ce processus qu'elles veulent nous déposséder de biens ancestraux", déclare-t-il. 

Pour lui, ces conflits fonciers récurrents découlent du non-respect des autorités coloniales du droit à la préemption. Promettant de porter plainte contre la France qui avait fait une réquisition de ces terres, il accuse le gouverneur de Dakar et le Maire de Yoff d'être à l'origine de ces destructions. "C'est pure invention, Abdoulaye Diouf Sarr n'a rien à voir avec ça", rétorque-t-on du côté de sa communication tandis que le gouverneur Mohamed Fall ne s'est pas exprimé.


Démolition des bâtiments construits à 200 m de l’aéroport: Le Jaaraf de Ouakam, tire sur le gouverneur, Diouf Sarr, Macky.... (vidéo)
Des visages désolés, des mines inquiètes, des voix à peine audibles étranglées par l’angoisse… Sur la Vdn, à côté de la cité Tobago, les propriétaires de terrains et de villas habitées ou en construction sont consternés. Ils ont été réveillés hier par des caterpillars, venus démolir leurs bâtisses au nombre de 350. Sans sommation, la gendarmerie est venue aux premières heures de la matinée accompagnée du préfet et du gouverneur de Dakar, superviseurs de cette opération. Motif de ces démolitions : les habitats empiètent sur le domaine de l’aéroport international de Dakar. D’après les interlocuteurs rencontrés, les habitations doivent être à un minimum de 350 m du mur de clôture de l’aéroport. Seulement, ce mur est déplacé au gré des appétits fonciers sur le terrain. Et ce depuis plus de dix ans. Les propriétaires malheureux ont été témoins, il y a à peine deux semaines du déplacement de ce même mur. «En une nuit, un nouveau mur de clôture a été édifié et l’ancien détruit. Je pensais que c’étaient des agents de l’Etat. La dernière sortie du ministre des Transports aériens, c’est la cause de nos problèmes», témoigne un propriétaire. 

Pas de titre foncier, pas d’autorisation de construire 
Sur place, comme des châteaux de cartes, les maisons construites sur un ou deux niveaux commencent à tomber. Des rues sinueuses et sablonneuses qui mènent aux habitations, des voitures déboulent. On vient aux nouvelles. L’oreille scotchée au téléphone, on cherche du secours partout où on pense le trouver. Les minutes, puis les heures, meublées par les bruits des engins destructeurs, passent. C’est à petite voix que les concernés discutent et partagent leur malheur. Des conciliabules entre le gouverneur, les notables lébous, les vendeurs de terrains et les acquéreurs, loin des oreilles et des objectifs des journalistes, commencent et tirent en longueur. Un peu de sérénité revient dans l’esprit des personnes déjà installées dans les maisons. «Le gouverneur dit que les maisons habitées vont être épargnées pour le moment», dit une jeune dame avec un petit sourire qui masque à peine l’inquiétude sur son visage. 
Le délégué de quartier désigné d’office s’est installé avec sa famille depuis un an maintenant sur ce site. L’incompréhension de Badou Ndiaye, père de six enfants, est manifeste. «J’ai eu vent, il y a quelques jours, des problèmes concernant la bande verte, de l’autre côté. Il y a eu des tiraillements. Ils ont démoli le mur de l’aéroport mais je ne sais pas vraiment comment cela s’est passé, qui a fait quoi et pourquoi. Je me suis battu. J’ai donné corps et âme pour cette maison pour mettre à l’abri ma famille. Peut-être qu’ils vont démolir et donner à d’autres personnes mais qu’ils soient un peu regardants sur les personnes qui ont déjà aménagé», demande-t-il, la voix étreinte par l’angoisse. 
C’est le même sentiment qui habite Madame Diouf, Rokhaya Sy. Cette dame, qui a anticipé sa retraite pour construire son chez-soi, ne sait plus à quel saint se vouer. «Je construis depuis 2013. Je commence à aménager, petit à petit. Bayty Ndoye, Meïssa Ndoye et Thianar Ndoye m’ont vendu ce terrain. Ils disent que c’était le champ de leurs grands parents. J’ai acheté ce terrain en décembre 2003. A chaque fois que l’on voulait construire, on nous demandait d’attendre. J’ai anticipé ma retraite pour construire cette maison. Mon mari, malade, est cloué au lit depuis 2012. Mon fils est encore étudiant», partage-t-elle. Tous deux ne pensent pas faire un bras de fer avec l’Etat. Ils ne sont pas vraiment en position de force. Personne n’a reçu de titre de propriété et ils ne détiennent pas d’autorisation de construire. «A l’achat, ils nous ont donné des papiers comme quoi c’est une partie du titre foncier global», explique M. Ndiaye. A l’instar de leurs compagnons d’infortune, ils lancent un cri du cÅ“ur au chef de l’Etat. 

Plainte contre la France 
Les propriétaires des terrains sont aussi de la partie. Regroupés en petit nombre, par-ci par-là, ils s’insurgent contre cette opération. Les notables lébous sont aussi présents. Le Diaraf de Ouakam, venu jouer au sapeur-pompier, ne fait tout de même pas dans la dentelle. Le ministre des Transports aériens, dans sa dernière sortie, avait annoncé une plainte contre les vendeurs de ces terrains, en l’occurrence des familles léboues. Décidé à ce que sa communauté retrouve ses droits sur ces terrains cédés au colonisateur, Youssou Ndoye annonce une plainte contre la France. «On va trouver des avocats français et sénégalais pour porter plainte contre la France. On avait donné nos terrains à la France. C’était une réquisition et quand on n’en a plus besoin, on le rend au propriétaire d’origine», explique-t-il. A l’encontre des autorités sénégalaises, desquelles il réclame un respect strict pour sa communauté, il brandit le vote sanction. 
La tension couve de ce côté de la Vdn. Des millions investis dans plus de 300 maisons menacées d’être réduites en débris. Les propriétaires attendent dans l’espoir d’une issue heureuse à leur situation. 


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