Des spécialistes en développement urbain à la Banque mondiale dressent une situation peu reluisante de l’urbanisation sénégalaise. Salim Rouhana et Dina Nirina Ranarifidy soutiennent dans un document que « les villes sénégalaises souffrent dans leur ensemble d’un déficit infrastructurel chronique et d’une carence de services publics ». Ils expliquent que « dans les villes secondaires en particulier, 68% des ménages sont raccordés au réseau d’alimentation en eau, tandis que les 32% restants dépendent de bornes-fontaines. Par ailleurs, seuls 36,7% des foyers en milieu urbain disposent d’équipements sanitaires de base (latrines, fosses septiques). Outre Dakar, seuls six centres urbains bénéficient d’un accès partiel à un système d’égouts, à savoir Rufisque, Louga, Saint-Louis, Kaolack, Thiès et les villes touristiques de Saly et Mbour».
La gestion des ordures ménagères, disent-ils, « est en outre problématique dans la plupart des villes du pays, aussi bien sur le plan de l’enlèvement que du traitement des déchets. A cela s’ajoute une capacité limitée de planification de l’aménagement urbain : moins de 20% des villes et des municipalités possèdent un plan d’urbanisme et la plupart de ces plans sont obsolètes ou ne sont pas appliqués, faute de capacités de gestion urbaine suffisante dans les collectivités locales. L’inadéquation de la réglementation en matière de gestion et d’aménagement du territoire entraîne des distorsions sur les marchés foncier et immobilier et conduit au développement d’implantations sauvages à la périphérie des villes, dans des zones sujettes aux inondations ».
Mais en dépit de ces difficultés, il existe, selon ces spécialistes, plusieurs leviers d’action que les responsables publics sénégalais pourraient mettre en œuvre. Le manque de réseaux d’infrastructures et de services adéquats dans les villes secondaires exacerbe l’exode rural vers la capitale ; ce qui a pour effet de dégrader encore davantage les conditions de vie des populations pauvres et de mettre à rude épreuve les capacités techniques et financières déjà limitées des autorités municipales et métropolitaines. Aussi, faut-il répondre aux besoins de financement, en renforçant le rôle des villes secondaires, notamment des capitales régionales, pour qu’elles deviennent des pôles de développement plus productifs et plus vivables afin de soulager l’agglomération urbaine de Dakar, et en investissant dans l’agglomération urbaine de Dakar afin de répondre au manque d’équipements infrastructurels non financés ces vingt dernières années.
La région de Dakar, note le document, « abrite 50% de la population urbaine sénégalaise, concentre plus de 52% des emplois créés dans le pays et regroupe plus de 80% des sociétés immatriculées au registre du commerce. A elle seule, la capitale accueille 62% des créations d’entreprises ».
Aussi, prônent les experts, « les autorités sénégalaises peuvent également améliorer la gouvernance urbaine et surmonter les difficultés associées à l’urbanisation en mettant l’accent sur des enjeux communs et en y faisant face avec anticipation. En particulier, elles doivent mettre sur pied de nouveaux modèles de gestion décentralisée et une coopération multidimensionnelle afin de créer des systèmes économiques en zones urbaines plus efficaces et des villes inclusives qui garantissent l’égalité d’accès au logement, aux services et à l’emploi ».
Tout de même, le Sénégal présente un taux d’urbanisation supérieur à la moyenne observée en Afrique subsaharienne estimée à 40%. Dans ce pays, la proportion de citadins a quasiment doublé ces dernières décennies. De 23% dans les années 1960, elle est passée à 43% en 2013 et devrait s’établir à 60% à l’horizon 2030, selon les prévisions de la Banque mondiale.
Le Quotidien
La gestion des ordures ménagères, disent-ils, « est en outre problématique dans la plupart des villes du pays, aussi bien sur le plan de l’enlèvement que du traitement des déchets. A cela s’ajoute une capacité limitée de planification de l’aménagement urbain : moins de 20% des villes et des municipalités possèdent un plan d’urbanisme et la plupart de ces plans sont obsolètes ou ne sont pas appliqués, faute de capacités de gestion urbaine suffisante dans les collectivités locales. L’inadéquation de la réglementation en matière de gestion et d’aménagement du territoire entraîne des distorsions sur les marchés foncier et immobilier et conduit au développement d’implantations sauvages à la périphérie des villes, dans des zones sujettes aux inondations ».
Mais en dépit de ces difficultés, il existe, selon ces spécialistes, plusieurs leviers d’action que les responsables publics sénégalais pourraient mettre en œuvre. Le manque de réseaux d’infrastructures et de services adéquats dans les villes secondaires exacerbe l’exode rural vers la capitale ; ce qui a pour effet de dégrader encore davantage les conditions de vie des populations pauvres et de mettre à rude épreuve les capacités techniques et financières déjà limitées des autorités municipales et métropolitaines. Aussi, faut-il répondre aux besoins de financement, en renforçant le rôle des villes secondaires, notamment des capitales régionales, pour qu’elles deviennent des pôles de développement plus productifs et plus vivables afin de soulager l’agglomération urbaine de Dakar, et en investissant dans l’agglomération urbaine de Dakar afin de répondre au manque d’équipements infrastructurels non financés ces vingt dernières années.
La région de Dakar, note le document, « abrite 50% de la population urbaine sénégalaise, concentre plus de 52% des emplois créés dans le pays et regroupe plus de 80% des sociétés immatriculées au registre du commerce. A elle seule, la capitale accueille 62% des créations d’entreprises ».
Aussi, prônent les experts, « les autorités sénégalaises peuvent également améliorer la gouvernance urbaine et surmonter les difficultés associées à l’urbanisation en mettant l’accent sur des enjeux communs et en y faisant face avec anticipation. En particulier, elles doivent mettre sur pied de nouveaux modèles de gestion décentralisée et une coopération multidimensionnelle afin de créer des systèmes économiques en zones urbaines plus efficaces et des villes inclusives qui garantissent l’égalité d’accès au logement, aux services et à l’emploi ».
Tout de même, le Sénégal présente un taux d’urbanisation supérieur à la moyenne observée en Afrique subsaharienne estimée à 40%. Dans ce pays, la proportion de citadins a quasiment doublé ces dernières décennies. De 23% dans les années 1960, elle est passée à 43% en 2013 et devrait s’établir à 60% à l’horizon 2030, selon les prévisions de la Banque mondiale.
Le Quotidien