Chers Compatriotes,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais, à l’entame de mon propos, me joindre au peuple sénégalais et, plus particulièrement, aux familles des victimes ainsi qu’aux survivants de la tragédie qui nous a frappés il y a aujourd’hui 22 ans. Nos pensées et prières ne cesseront d’intercéder en leur faveur afin que le Tout-Puissant leur accorde les promesses réservées aux martyrs. Nous nous inclinons et regrettons de devoir rappeler à un gouvernement inculte et insensible l’agenda qui s’impose à notre nation comme un devoir collectif.
L’incident protocolaire du jour, suscité par le lancement de la campagne de PASTEF et de son président, entame gravement les valeurs culturelles fondamentales qui constituent, comme le proclame la première ligne du préambule de la Constitution du Sénégal, « le ciment de l’unité nationale ». Lancer la campagne électorale de PASTEF en ce jour commémoratif est un crime abject, un acte de lèse-majesté que je ne saurais laisser sous silence. C’est pourquoi la coalition « Gueum Sa Bopp, les Jambaars » se dresse, tel un vaillant homme, face à cette forfaiture qui souille la mémoire collective de notre nation. Cela, alors que le peuple, abandonné à lui-même sous les eaux pluviales, peine à recevoir les secours d’urgence appropriés, en l’absence de son président, qui se promène à New York, avec le silence coupable et complice d’un gouvernement incompétent et incapable.
Les Sénégalais sont déçus de voir un gouvernement incapable de compassion en ces moments difficiles, et qui ne parvient pas à offrir une assistance appropriée aux milliers de sinistrés, tout en promettant, à travers une fameuse Stratégie Nationale de Développement, des solutions fantaisistes. Ce document est une pâle copie, j’oserais dire un plagiat pur et simple, du Plan Sénégal Émergent (PSE), dont le Plan d’Action Prioritaire demeure la matrice directrice. Le document SND de SONKO ne fait ni rêver, ni projeter aucune vision. La similitude entre cette Stratégie de Transformation Systémique du Sénégal et le PSE se retrouve dans la quintessence de leurs axes stratégiques, qui ne se distinguent qu’en nombre et en terminologie.
En effet, ces deux plans ambitionnent de transformer le Sénégal avec les mêmes leviers. Mais j’avoue que le PSE, qui poursuit l’objectif de transformation structurelle à la place de la fameuse, pompeuse et vide transformation systémique, est au moins plus réaliste et plus SMART, avec des instruments de mesure et de navigation plus agiles. La SND de PASTEF, qui n’a fait l’objet d’aucune délibération institutionnelle au sein des instances républicaines, s’est noyée dans le Plan d’Action Prioritaire du PSE. Ousmane Sonko et Diomaye Faye viennent de prouver qu’ils ne disposent d’aucun projet pour le Sénégal et qu’ils sont incapables de fédérer les expertises sénégalaises autour d’une vision partagée et adossée à une véritable Politique Nationale de Développement.
À défaut de programme, de vision et de direction stratégique, PASTEF amorce une Stratégie Nationale de Vengeance, alimentée par la plus grande fabrique de contrevérités. La Stratégie de Développement de PASTEF admet, en outre, un aveu de taille : la baisse de l’indice de la liberté économique entre 2023 et 2024. Mais cette baisse se poursuivra avec les ingérences sur le droit de propriété et l’injustice fiscale inhérente à la démarche d’Ousmane Sonko.
Aujourd’hui, les Sénégalais avertis qui ont écouté le discours d’Ousmane Sonko sont choqués, car il pousse les populations en arrière. Actuellement, les inondations, survenues à Thiaroye-sur-Mer, Rufisque, Diakhaye, Cité Camille Bass, et Aladji Pathé, ont submergé des véhicules. Les habitants attendent de l’aide et le soutien de leur gouvernement. Pendant ce temps, Bassirou Diomaye Faye se promène dans les rues de New York, comme le faisait l’ancien président.
L’immigration irrégulière a emporté plusieurs jeunes, femmes et enfants, dont un responsable de la coalition et des membres de sa famille. Le désespoir est total. En écoutant le discours d’Ousmane Sonko, on voit clairement que ce désespoir est acté. Il a utilisé à plusieurs reprises des mots comme « mensonge » et « manipulation », ce qui montre qu’il a un problème avec son subconscient, car ces mots sont ses propres qualificatifs qu’il rejette.
Ousmane Sonko est sur une stratégie de manipulation pour une campagne électorale qu’il a déjà perdue. Ce document stratégique que j’ai reçu n’est rien d’autre que le PSE de Macky Sall. Je l’ai entendu dire que ceux qui étaient au pouvoir ont volé l’argent du contribuable. Mais Ousmane Sonko doit laisser cette affaire à la justice et se concentrer sur l’amélioration de la situation des Sénégalais.
Le FMI a déclaré que le secteur minier est non fonctionnel. Cela résulte clairement de la renégociation des contrats que Sonko et son gouvernement ont entamée. S’ensuit le secteur du BTP, qui a connu une chute vertigineuse, créant ainsi beaucoup de chômage en raison de l’arrêt inexplicable des constructions. Le secteur des transports est également secoué par des décisions populistes prises par le ministre. Ce dernier accuse les transporteurs d’être des vampires, des « suceurs de sang » des populations, ce qui est un discours indécent. Il est probable que ce ministre était encore à la maternelle lorsque ces transporteurs travaillaient dans ce secteur.
C’est à ces derniers de gérer cette situation lors des législatives. Une journaliste étrangère a posé une question sur les démarches du gouvernement pour alléger la situation des Sénégalais. Ousmane Sonko a répondu que ce n’était pas le contexte. Alors qu’on lui parle des difficultés que vivent les Sénégalais, il répond que c’est hors contexte. Aujourd’hui, les Sénégalais sont épuisés. Le prix de l’électricité est exorbitant, et même un œuf coûte actuellement 150 francs, comme me l’a récemment fait remarquer mon assistante.
Je vous alerte et vous avertis : le Sénégal va connaître des difficultés économiques extrêmes dans les mois à venir. L’espoir placé en ces individus est devenu un désespoir total. Ces six prochains mois seront très difficiles, marqués par des tâtonnements, où le Premier ministre sera le président du président. Ces mois seront également en mode « Diomaye ». La jeunesse, qui s’est battue pour éliminer Macky Sall et son système, est aujourd’hui déçue. Tous les combats contre le système ont été galvaudés. Si un gouvernement ose déclarer devant les journalistes que les chiffres économiques de l’ancien régime étaient faux et manipulés, alors on devrait poursuivre le ministre Cheikh Diba, qui était alors directeur de la programmation budgétaire, ainsi que d’autres responsables de l’époque.
J’avertis Ousmane Sonko : notre coalition « Saam Sa Kaddu », « Goor Sa Wax Dja », résistera à toutes ses tentatives de destruction. Il n’y pourra rien, car nous sommes tous unis dans cette coalition pour lui barrer la route. Aujourd’hui, les Sénégalais sont extrêmement fatigués, et nous les invitons à corriger l’erreur qu’ils ont commise. Ce désespoir, après l’élection de ce gouvernement, peut être corrigé lors des législatives. Ce sera l’occasion pour eux de tout rectifier.
Je vous remercie de votre attention.
Bougane Gueye Dany
Gueum Sa Bopp, les Jambaars
Saam Sa Kaddu