La poliomyélite étant une maladie invalidante et potentiellement mortelle, est devenue une urgence de santé publique de portée internationale. En Afrique et au Sénégal en particulier, les espoirs de beaucoup d’enfants de moins de 5 ansse sont envolés à cause de cette maladie virale extrêmement infectieuse. Le Sénégal, pour faire face à ce fléau, avait organisé le 1er passage des Journées nationales de vaccination du 17 au 19 décembre 2021. Les résultats obtenus durant cette période étaient certes appréciables, mais des efforts restent à fournir pour atteindre tous les enfants de 0 à 5 ans. Car, dans certains villages du pays, beaucoup d’enfants n’ont pas été vaccinés à cause de la réticence de leurs parents ou de certains influenceurs. C’est ce qui a valu aux autorités sanitaires du Sénégal, pour interrompre la chaîne de transmission de la poliomyélite, de procéder hier au lancement du deuxième passage des Journées nationales de vaccination (du 25 au 27 février). Ceci, afin de corriger les disparités notées au niveau desrégions et districts sanitaires en vaccinant les enfants dans cette tranche d’âge (0 à 5 ans). Cela permettra d’atteindre l’objectif d’au moins 95 % fixé à tous les districts sanitaires, dans le respect des critères de qualité d’une bonne campagne de vaccination. C’est ainsi, qu’il a été décidé de faire des portes à porte dans les quartiers et villages du Sénégal. Selon le Directeur de cabinet du ministre de la santé, Alphonse Ousmane Thiaw, qui présidait la cérémonie de lancement officiel de ces Journées nationales de vaccination contre la poliomyélite au centre de santé Gaspard Camara (Commune de Fann-Point E), « cette stratégie mise en place permettra aux vaccinateurs de se rendre dans chaque maison pour administrer deux gouttes de vaccin à chaque enfant de 0 à 5 ans ». Pour ce dernier, « la vaccination se fera également dans tout autre endroit choisi par les services de santé » notamment les gares routières, les marchés, les écoles, les zones frontalières pour ne citer que ceux-là. D’après le Directeur de cabinet du ministre de la Santé, si le Sénégal est arrivé à faire des progrès dans le cadre de l’amélioration de la santé des populations en général et de celle des enfants en particulier, c’est grâce aux acteurs communautaires, à la mobilisation du personnel de santé et des volontaires, mais aussi l’implication des élus locaux, des autorités religieuses, les chefs de quartiers et de villages et les Ong. Silvia Danailov, représentante de l’Unicef au Sénégal, parlant au nom des partenaires de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite, a fait part qu’un enfant vacciné permet d’immuniser 200 personnes autour de lui et appelle les parents à ne pas négliger la vaccination pour continuer à protéger les enfants contre la poliomyélite et prévenir le risque de mutation éventuelle du virus vaccinal. « Lorsque le virus sauvage sera totalement éradiqué, le monde sera sauvé », a-t-elle déclaré. En 2021, 21 cas de poliomyélite ont été signalés au Sénégal et beaucoup pays de la sous-région ont fait face, à nouveau, à la résurgence du poliovirus de type 2.
LII QUOTIDIEN