Dans la sphère démocratique, il est courant de voir un décideur politique magnifier ses propres décisions, ou un opposant les dénigrer. En ce sens, les arguments et contre-arguments fusent. Les chiffres aussi.
Source : https://www.lejecos.com/Culture-et-pratique-d-eval...
Il devient parfois difficile de savoir à quel Saint se vouer et déterminer si la décision était finalement, bonne ou mauvaise. Heureusement ! Il existe un moyen pour mettre la lumière sur le qualificatif (bonne ou mauvaise) à coller aux décisions publiques : l’évaluation.
Cette notion « Évaluation », la Société française d'évaluation la définit comme un « processus cognitif socialement régulé, visant à produire un jugement fondé et légitime sur la pertinence, les conditions de mise en œuvre et la réussite d’une action publique ».
Et, c’est justement cette même notion qui a été le motif de la tenue d’un panel, ce 15 juin à Dakar, précisément au sein du Centre africain d’études supérieures en gestion (Cesag). Si la culture d’évaluation est en plein essor dans les pays développés et, sur une bonne voie dans certains pays africains comme le Bénin, au Sénégal, par contre, il y a du chemin à faire.
C’est pourquoi l’Association Sénégalaise d’Evaluation (SenEval) a tenu à célébrer ses 10 années d’existence par, entre autres activités, une matinée de réflexion sur le thème : « Culture et pratique de l’évaluation au Sénégal : regards croisés sous les angles rétrospectif et prospectif ».
Le Sénégal dans les « balbutiements »
L’économiste Moubarck Lo, par ailleurs directeur général du Bureau de prospective économique (Bpe) relève qu’en matière de pratique d’évaluation au Sénégal, « il y a des balbutiements ».
« Il n’existe pas encore au Sénégal de normes et standards d’évaluation », explique dans la foulée Abdou Karim Lo, président d’honneur de SenEval, association créée en 2012.
Moubarack Lo soutient précisément qu’« en matière de suivi on est très avancé, mais concernant l’évaluation, on est au démarrage ». « Tout manque », fait-il savoir. A l’en croire, il n’y a pas de normes adaptées et que tout est à faire en matière d’évaluation au Sénégal. « On est dans le balbutiement », martèle l’ingénieur statisticien-économiste sénégalais.
Est-ce que la demande en matière d’évaluation est forte au Sénégal? L’on pourrait répondre par la négative du fait que « les gens sont parfois réticents, considérant l’évaluation comme une ‘’action de police’’ qui débouchera sur des sanctions en cas de manquements relevés ».
Abdou Karim Lo émet ainsi un certain nombre de questions concernant la culture de l’évaluation au Sénégal : « Est-ce que l’évaluation est répandue dans les nombreux secteurs de l’action publique ? Est-ce qu’on évalue dans la santé, l’éducation, l’agriculture, l’environnement etc.. »
Volonté d’évaluer, dans les discours et non dans les faits
Selon le Dg du Bureau de prospective économique il y a « un draft de politique nationale d’évaluation qui a été élaboré en 2019 mais qui, jusqu’à présent, n’a pas encore fait l’objet d’une validation officielle ». Pour M. Lo, si ce document était validé, cela permettrait d’institutionnaliser la pratique d’évaluation.
Lors de ce panel, il a été souligné que le parlement sénégalais a même créé une Commission d’évaluation mais que les « travaux de cette dernière ne sont pas encore visibles ».
Concernant l’existence ou non d’une volonté politique de faire des évaluations, Moubarack Lo, en tant que chercheur, constate que dans les discours cela est de mise mais dans les faits, pas encore d’initiative manifeste.
Le président de SenEval souligne que cette activité de réflexion visait, d’une part, à partager les expériences en matière de demande et d’offre d’évaluation et de renforcement de capacités, d’autre part à cerner les contraintes et les défis de l’évaluation au Sénégal.
Abdoul Aziz Kane a par ailleurs sollicité l’appui de leurs partenaires notamment l’Usaid pour la mise en place d’une ‘’maison de l’évaluation’’ en guise de siège pour SenEval.
Bassirou MBAYE
Cette notion « Évaluation », la Société française d'évaluation la définit comme un « processus cognitif socialement régulé, visant à produire un jugement fondé et légitime sur la pertinence, les conditions de mise en œuvre et la réussite d’une action publique ».
Et, c’est justement cette même notion qui a été le motif de la tenue d’un panel, ce 15 juin à Dakar, précisément au sein du Centre africain d’études supérieures en gestion (Cesag). Si la culture d’évaluation est en plein essor dans les pays développés et, sur une bonne voie dans certains pays africains comme le Bénin, au Sénégal, par contre, il y a du chemin à faire.
C’est pourquoi l’Association Sénégalaise d’Evaluation (SenEval) a tenu à célébrer ses 10 années d’existence par, entre autres activités, une matinée de réflexion sur le thème : « Culture et pratique de l’évaluation au Sénégal : regards croisés sous les angles rétrospectif et prospectif ».
Le Sénégal dans les « balbutiements »
L’économiste Moubarck Lo, par ailleurs directeur général du Bureau de prospective économique (Bpe) relève qu’en matière de pratique d’évaluation au Sénégal, « il y a des balbutiements ».
« Il n’existe pas encore au Sénégal de normes et standards d’évaluation », explique dans la foulée Abdou Karim Lo, président d’honneur de SenEval, association créée en 2012.
Moubarack Lo soutient précisément qu’« en matière de suivi on est très avancé, mais concernant l’évaluation, on est au démarrage ». « Tout manque », fait-il savoir. A l’en croire, il n’y a pas de normes adaptées et que tout est à faire en matière d’évaluation au Sénégal. « On est dans le balbutiement », martèle l’ingénieur statisticien-économiste sénégalais.
Est-ce que la demande en matière d’évaluation est forte au Sénégal? L’on pourrait répondre par la négative du fait que « les gens sont parfois réticents, considérant l’évaluation comme une ‘’action de police’’ qui débouchera sur des sanctions en cas de manquements relevés ».
Abdou Karim Lo émet ainsi un certain nombre de questions concernant la culture de l’évaluation au Sénégal : « Est-ce que l’évaluation est répandue dans les nombreux secteurs de l’action publique ? Est-ce qu’on évalue dans la santé, l’éducation, l’agriculture, l’environnement etc.. »
Volonté d’évaluer, dans les discours et non dans les faits
Selon le Dg du Bureau de prospective économique il y a « un draft de politique nationale d’évaluation qui a été élaboré en 2019 mais qui, jusqu’à présent, n’a pas encore fait l’objet d’une validation officielle ». Pour M. Lo, si ce document était validé, cela permettrait d’institutionnaliser la pratique d’évaluation.
Lors de ce panel, il a été souligné que le parlement sénégalais a même créé une Commission d’évaluation mais que les « travaux de cette dernière ne sont pas encore visibles ».
Concernant l’existence ou non d’une volonté politique de faire des évaluations, Moubarack Lo, en tant que chercheur, constate que dans les discours cela est de mise mais dans les faits, pas encore d’initiative manifeste.
Le président de SenEval souligne que cette activité de réflexion visait, d’une part, à partager les expériences en matière de demande et d’offre d’évaluation et de renforcement de capacités, d’autre part à cerner les contraintes et les défis de l’évaluation au Sénégal.
Abdoul Aziz Kane a par ailleurs sollicité l’appui de leurs partenaires notamment l’Usaid pour la mise en place d’une ‘’maison de l’évaluation’’ en guise de siège pour SenEval.
Bassirou MBAYE
Source : https://www.lejecos.com/Culture-et-pratique-d-eval...