Dans la capitale, cette employée de maison n’en revient toujours pas. « Je ne savais pas qu’il existait un vaccin contre le Covid ! C’est vous qui me l’apprenez ! Oh oui, je suis surprise ! » Une fois l’étonnement passé, la trentenaire prend rapidement position : « S’il arrive à Madagascar, le vaccin, je vais le faire. Surtout que moi, avec mon diabète, je suis une personne à risque face à cette maladie. Et à ma famille aussi je dirai qu’il faut se faire vacciner ! »
La Grande Île fait partie des 92 pays en développement à qui il a été proposé de participer à la « Covax Facility », cette initiative mondiale d’accès à des doses subventionnées de vaccins contre le Covid-19. Pourtant, fin novembre dernier, la porte-parole du gouvernement annonçait ne pas vouloir s’inscrire sur la liste des pays bénéficiaires.
Une situation inquiétante que dénonce Hony Radert, la secrétaire générale du CCOC, le Collectif des citoyens et des organisations citoyennes.
« Aujourd’hui, on se rend bien compte que le risque de Covid-19 est toujours présent avec cette recrudescence des cas dans la Grande île et aussi avec le variant qui est présent en Afrique du Sud et dans toutes les îles voisines : aux Comores, à Mayotte, à la Réunion. Il y a donc quand même de fortes probabilités qu’il soit aussi déjà présent à Madagascar. Et pour préparer le pays dans la lutte contre le Covid-19, il y a les vaccins qui sont au cœur des enjeux. Pourquoi jusqu'à ce jour est-ce que Mada n’a pas adhéré à ce mécanisme Covax ? Quelles en sont les raisons ? Et quelles sont les alternatives par rapport à ça ? Il est quand même important que l’Etat clarifie clairement et publiquement sa position. Est-ce qu’on aura ou pas un accès facilité aux vaccins pour chaque citoyen ? Il faut que le gouvernement s’exprime et prenne en compte les besoins et les attentes de la population. »
L’équipe technique du ministère de la Santé reste favorable au vaccin, confient plusieurs bailleurs. « Mais le blocage vient du président de la République lui-même », affirment deux sources distinctes, parmi les experts en santé du pays.
En novembre, la porte-parole du gouvernement avait confirmé la volonté du pays à mettre l’accent sur les médicaments développés localement, à l’instar du Covid-Organics, le remède traditionnel à base de plantes vanté par le président, plutôt que sur les vaccins.
« La présidence est-elle prête à payer les conséquences d’une 2e vague alors qu’on aurait pu avoir le vaccin ? » se questionne l’un de ces experts en santé.
Chez les partenaires techniques et financiers (PTF) qui financent la grande majorité des projets santé du pays, l’heure est à l’expectative. « Nous ne sommes pas assez réactifs face à la situation » déplore l’un d’eux.
La société civile encourage, elle, aussi bien l’Etat que les PTF à organiser un débat citoyen pour faire connaître publiquement l’existence et la signification du mécanisme Covax, les opportunités et les contraintes d’un tel programme.
Par ailleurs, beaucoup espèrent que les bailleurs et le ministère de la santé s’entendent pour remettre la question de la vaccination dans les dossiers prioritaires à porter à la présidence.
Du côté du Gavi, l’un des deux organismes internationaux qui coordonnent le financement et l’approvisionnement en vaccins, on précise que « la porte reste ouverte », malgré les délais de réponse largement dépassés. « Le gouvernement peut toujours demander son adhésion au Covax. Les montants dédiés à l’assistance technique pour assurer la chaîne du froid des vaccins sont toujours mis de côté », souligne un membre du Gavi.
Avec 442 nouveaux cas de covid-19 la semaine passée, le dernier bilan montre qu’une personne testée sur 7 s’est révélée positive au virus. Le compteur affiche également 6 nouveaux décès officiellement dus à la maladie.
La Grande Île fait partie des 92 pays en développement à qui il a été proposé de participer à la « Covax Facility », cette initiative mondiale d’accès à des doses subventionnées de vaccins contre le Covid-19. Pourtant, fin novembre dernier, la porte-parole du gouvernement annonçait ne pas vouloir s’inscrire sur la liste des pays bénéficiaires.
Une situation inquiétante que dénonce Hony Radert, la secrétaire générale du CCOC, le Collectif des citoyens et des organisations citoyennes.
« Aujourd’hui, on se rend bien compte que le risque de Covid-19 est toujours présent avec cette recrudescence des cas dans la Grande île et aussi avec le variant qui est présent en Afrique du Sud et dans toutes les îles voisines : aux Comores, à Mayotte, à la Réunion. Il y a donc quand même de fortes probabilités qu’il soit aussi déjà présent à Madagascar. Et pour préparer le pays dans la lutte contre le Covid-19, il y a les vaccins qui sont au cœur des enjeux. Pourquoi jusqu'à ce jour est-ce que Mada n’a pas adhéré à ce mécanisme Covax ? Quelles en sont les raisons ? Et quelles sont les alternatives par rapport à ça ? Il est quand même important que l’Etat clarifie clairement et publiquement sa position. Est-ce qu’on aura ou pas un accès facilité aux vaccins pour chaque citoyen ? Il faut que le gouvernement s’exprime et prenne en compte les besoins et les attentes de la population. »
L’équipe technique du ministère de la Santé reste favorable au vaccin, confient plusieurs bailleurs. « Mais le blocage vient du président de la République lui-même », affirment deux sources distinctes, parmi les experts en santé du pays.
En novembre, la porte-parole du gouvernement avait confirmé la volonté du pays à mettre l’accent sur les médicaments développés localement, à l’instar du Covid-Organics, le remède traditionnel à base de plantes vanté par le président, plutôt que sur les vaccins.
« La présidence est-elle prête à payer les conséquences d’une 2e vague alors qu’on aurait pu avoir le vaccin ? » se questionne l’un de ces experts en santé.
Chez les partenaires techniques et financiers (PTF) qui financent la grande majorité des projets santé du pays, l’heure est à l’expectative. « Nous ne sommes pas assez réactifs face à la situation » déplore l’un d’eux.
La société civile encourage, elle, aussi bien l’Etat que les PTF à organiser un débat citoyen pour faire connaître publiquement l’existence et la signification du mécanisme Covax, les opportunités et les contraintes d’un tel programme.
Par ailleurs, beaucoup espèrent que les bailleurs et le ministère de la santé s’entendent pour remettre la question de la vaccination dans les dossiers prioritaires à porter à la présidence.
Du côté du Gavi, l’un des deux organismes internationaux qui coordonnent le financement et l’approvisionnement en vaccins, on précise que « la porte reste ouverte », malgré les délais de réponse largement dépassés. « Le gouvernement peut toujours demander son adhésion au Covax. Les montants dédiés à l’assistance technique pour assurer la chaîne du froid des vaccins sont toujours mis de côté », souligne un membre du Gavi.
Avec 442 nouveaux cas de covid-19 la semaine passée, le dernier bilan montre qu’une personne testée sur 7 s’est révélée positive au virus. Le compteur affiche également 6 nouveaux décès officiellement dus à la maladie.