Ce n'est plus un vœu mais un défi pour le président ivoirien : voir la ligne 1 du métro d'Abidjan entrer en service en 2021, année ou en principe il finit son magistère de dix ans à la tête de la Côte d'Ivoire. Tout un symbole donc que sera l'événement qui viendra confirmer la réussite de son ambitieux programme d'émergence et c'est du reste ce qui le ferait courir ses derniers temps en quête d'investisseurs. Vendredi dernier au Palais de l'Elysée, la question du métro a été l'un des principaux sujets abordés par le chef d'Etat ivoirien et son homologue français. Auprès d'Emmanuel Macron, le président ADO a réitéré ses vœux et surtout son souhait de voir les décaissements promis par la France, s'accélérer pour la bonne exécution du projet.
A sa sortie d'audience, ADO a annoncé la mise en place d'un comité de haut niveau comprenant les ministres de l'Economie et des finances des deux pays pour "faire avancer le plus rapidement possible les travaux dont la livraison est prévue pour 2021 au plus tard".
C'est une bonne nouvelle donc pour les ivoiriens puisque désormais le principal partenaire, la France à travers l'AFD, est engagé sur la réalisation de ce projet dont les travaux ont été lancés par ADO et Macron en novembre dernier. Au passage, l'annonce du chef de l'Etat ivoirien a eu le mérite de lever les soupçons de retard dans les décaissements qui risquaient retarder le projet.
L'axe Paris-Yamoussokro tient la forme
La rencontre entre les présidents ivoirien et français, la troisième en presque un an, a été l'occasion pour ADO et Macron de réaffirmer la solidité de la coopération bilatérale entre leurs deux pays. Selon un communiqué de la présidence ivoirienne, en plus du métro d'Abidjan, «les échanges ont porté sur la coopération bilatérale, notamment, le Centre régional de lutte anti-terroriste qui sera basé en Côte d'Ivoire ainsi que plusieurs sujets d'ordre économique et les questions internationales inscrites à l'ordre du jour du Conseil de sécurité des Nations unies». La France et la Côte d'ivoire sont tous les deux membres du Conseil de sécurité et dernièrement la position ivoirienne sur une résolution de l'ONU sur la Syrie, n'a pas plu à Paris qui soupçonne la Chine d'y avoir joué un rôle. Le déplacement d'ADO à l'Elysée, à son retour d'une visite d'Etat au Koweït, a aussi permis une opération de déminage et selon les informations dont ont fait cas les médias ivoiriens, le malentendu a déjà été oublié.
Le président ivoirien n'a pas manqué de saluer de nouveau la France pour sa contribution à la bonne dynamique que connait actuellement l'économie de son pays, «dont le taux de croissance est parmi les plus élevés au monde». La précision n'est pas fortuite pour ADO qui en économiste expérimenté sait comment attirer l'attention d'investisseurs...