Quels sont les enjeux de l’eau de part et d’autre du fleuve Sénégal et constatez-vous un impact du changement climatique ?
DH. L’eau du fleuve Sénégal présente d’énormes potentialités pour l’accès à l’eau des Mauritaniens. Alors que les eaux souterraines non renouvelables présentaient un déficit de 50% de nos besoins en eau, le fleuve Sénégal permet de mobiliser et de traiter 92 000 mètres cubes d’eau par jour pour alimenter la capitale, Nouakchott. Mais avec le changement climatique, le niveau des nappes a considérablement baissé (baisse allant jusqu’à 20 mètres de profondeur), le niveau de l’eau du fleuve est descendu (5 à 6m parfois) et sa salinité a augmenté. Nous développons depuis 1992 des stations de traitement des eaux de surface dans le cadre d’une politique de décentralisation et l’accès à l’eau potable dans la zone du fleuve atteint aujourd’hui 50%, encore inférieur au taux national de 68%.
Maire. A Diawara les enjeux sont de deux ordres : la dégradation de la qualité de l’eau du fleuve Sénégal et le tarissement des nappes pour le forage. Avec le climat, la couleur de l’eau change. La quantité d’eau diminue avec la sécheresse et en même temps l’eau s’élève avec des niveaux jamais atteints à cause des fortes pluies pendant l’hivernage. On a des inondations en villes, l’eau stagne et cela attire mouches et moustiques vecteurs de maladies. Nous avons une station de traitement de l’eau qui vient d’être inaugurée et qui nous permet de vivre car nous pouvons prendre l’eau du fleuve, la traiter au niveau de la station et la distribuer en ville et dans les villages voisins.
En Mauritanie, quelles solutions d’accès à l’eau pour atténuer l’impact sur le changement climatique ?
DH. Notre politique est d’utiliser au maximum les eaux de surface qui se régénèrent, contrairement aux eaux des nappes profondes. Il faut mobiliser les eaux des fleuves et des grands barrages, les traiter pour alimenter les populations. Depuis 2006 nous avons choisi la voie de la délégation de service public, pour les villes de moins de 5000 habitants, avec deux logiques : dans les zones fortement peuplées des opérateurs privés assurent un service privé de l’eau, et dans les zones moins rentables à faible densité de population c’est un opérateur public qui intervient. Le rôle des collectivités est de définir le mode de gestion et travailler à la planification communale et celui de l’Etat d’assurer un contrôle à travers une autorité de régulation. Nous avons pris conscience de l’importance de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, c’est pourquoi nous nous sommes lancés dans l’exploitation des énergies renouvelables avec le passage progressif de 1600 systèmes d’approvisionnement en eau d’une exploitation thermique à un système d’énergie solaire. Cela doit faire partie de notre CNDP (contribution nationale à la Cop 21).
Au Sénégal, comment une commune fait face aux changements climatiques et en particulier à la gestion des inondations liées aux eaux pluviales ?
Maire. Nous sommes confrontés à d’énormes difficultés. Nous avons des mares dans la ville et pendant la saison des pluies ces mares se remplissent d’eau. Certains services publics deviennent inaccessibles comme l’école et la gare routière et des routes sont coupées. Sans parler des maladies liées aux eaux stagnantes qui attirent les insectes. Notre commune n’a ni le budget ni les outils d’aide à la décision pour combattre ce problème. Avec l’appui du Gret, que je remercie très sincèrement pour leur engagement et la qualité de notre partenariat, nous menons des études sur la gestion de ces eaux pluviales et nous recherchons des financements pour en mettre en œuvre les recommandations. En tant que Maire, j’ai été élu aussi pour affronter tous les problèmes et je souhaite que les capacités de l’équipe municipales soient renforcées pour pouvoir y faire face.
En savoir plus sur le projet Aicha en Mauritanie
En savoir plus sur le projet Epur
http://www.gret.org/2015/12/interview-croisee-eau-changement-climatique-autour-fleuve-senegal/
DH. L’eau du fleuve Sénégal présente d’énormes potentialités pour l’accès à l’eau des Mauritaniens. Alors que les eaux souterraines non renouvelables présentaient un déficit de 50% de nos besoins en eau, le fleuve Sénégal permet de mobiliser et de traiter 92 000 mètres cubes d’eau par jour pour alimenter la capitale, Nouakchott. Mais avec le changement climatique, le niveau des nappes a considérablement baissé (baisse allant jusqu’à 20 mètres de profondeur), le niveau de l’eau du fleuve est descendu (5 à 6m parfois) et sa salinité a augmenté. Nous développons depuis 1992 des stations de traitement des eaux de surface dans le cadre d’une politique de décentralisation et l’accès à l’eau potable dans la zone du fleuve atteint aujourd’hui 50%, encore inférieur au taux national de 68%.
Maire. A Diawara les enjeux sont de deux ordres : la dégradation de la qualité de l’eau du fleuve Sénégal et le tarissement des nappes pour le forage. Avec le climat, la couleur de l’eau change. La quantité d’eau diminue avec la sécheresse et en même temps l’eau s’élève avec des niveaux jamais atteints à cause des fortes pluies pendant l’hivernage. On a des inondations en villes, l’eau stagne et cela attire mouches et moustiques vecteurs de maladies. Nous avons une station de traitement de l’eau qui vient d’être inaugurée et qui nous permet de vivre car nous pouvons prendre l’eau du fleuve, la traiter au niveau de la station et la distribuer en ville et dans les villages voisins.
En Mauritanie, quelles solutions d’accès à l’eau pour atténuer l’impact sur le changement climatique ?
DH. Notre politique est d’utiliser au maximum les eaux de surface qui se régénèrent, contrairement aux eaux des nappes profondes. Il faut mobiliser les eaux des fleuves et des grands barrages, les traiter pour alimenter les populations. Depuis 2006 nous avons choisi la voie de la délégation de service public, pour les villes de moins de 5000 habitants, avec deux logiques : dans les zones fortement peuplées des opérateurs privés assurent un service privé de l’eau, et dans les zones moins rentables à faible densité de population c’est un opérateur public qui intervient. Le rôle des collectivités est de définir le mode de gestion et travailler à la planification communale et celui de l’Etat d’assurer un contrôle à travers une autorité de régulation. Nous avons pris conscience de l’importance de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, c’est pourquoi nous nous sommes lancés dans l’exploitation des énergies renouvelables avec le passage progressif de 1600 systèmes d’approvisionnement en eau d’une exploitation thermique à un système d’énergie solaire. Cela doit faire partie de notre CNDP (contribution nationale à la Cop 21).
Au Sénégal, comment une commune fait face aux changements climatiques et en particulier à la gestion des inondations liées aux eaux pluviales ?
Maire. Nous sommes confrontés à d’énormes difficultés. Nous avons des mares dans la ville et pendant la saison des pluies ces mares se remplissent d’eau. Certains services publics deviennent inaccessibles comme l’école et la gare routière et des routes sont coupées. Sans parler des maladies liées aux eaux stagnantes qui attirent les insectes. Notre commune n’a ni le budget ni les outils d’aide à la décision pour combattre ce problème. Avec l’appui du Gret, que je remercie très sincèrement pour leur engagement et la qualité de notre partenariat, nous menons des études sur la gestion de ces eaux pluviales et nous recherchons des financements pour en mettre en œuvre les recommandations. En tant que Maire, j’ai été élu aussi pour affronter tous les problèmes et je souhaite que les capacités de l’équipe municipales soient renforcées pour pouvoir y faire face.
En savoir plus sur le projet Aicha en Mauritanie
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