Ce n'est peut-être pas sous le règne du dictateur Yahya Jammeh que le Sénégal verra la construction d’un pont sur le fleuve Gambie, entre Yelli Tenda et Bamba Tenda dans la région de Farafenni. Car, il est maintenant évident que Yahya Jammeh n'a jamais été sincère et honnête avec la communauté internationale, les bailleurs, les Sénégalais et les Gambiens au sujet de l’érection de ce pont. Cela, malgré les gages et les promesses faits par Jammeh aux différentes autorités sénégalaises.
Ce mardi, face à des éléments des forces de sécurité gambienne auxquels se sont joints des fonctionnaires venus lui exprimer leur loyauté après le coup d’Etat manqué du 30 décembre dernier, His Excellency President Sheikh Professor Doctor Alhagie Yahya Abdul Aziz Jamus Junkung Jammeh (ouf !) a déclaré qu’il n’est pas question d’ériger le pont de Bamba Tenda, pour éviter de mettre en danger la sécurité nationale gambienne.
Pour expliquer ses motivations, le dictateur gambien déclare : "L'armée de Gambie est fidèle à mon régime. Seul moins de 1% de la population est contre moi et je vais nettoyer tous ceux-là qui sont contre moi", a déclaré Yahya Jammeh, avant d'ajouter que la seule menace contre son pouvoir ne peut venir que de l'extérieur. "Vous imaginez ce qu'il en serait si nous avions construit un pont à Bamba Tenda-Yelli Tenda lorsque la caserne de Farafenni a été attaquée en 1997 ? Les auteurs n'auraient jamais été appréhendés", déclare Yaya Jammeh à ses chefs militaires et aux autres hauts gradés des forces de sécurité.
"Insurrection armée à partir du nord du Sénégal"
Le Président Jammeh estime que la construction du pont va facilement permettre une insurrection armée à partir du nord du Sénégal pour renverser son gouvernement. Pour le dictateur gambien, le nombre croissant d'ex-officiers militaires et d'agents des renseignements actuellement en exil au Sénégal sont susceptibles de tenter de renverser son régime.
Le coup d’Etat manqué du 30 décembre dernier le conforte dans son obsession de survivre au pouvoir en faisant en sorte que le Sénégal ne puisse jamais être la menace la plus dangereuse à son projet. Et Jammeh de proférer des menaces sans évoquer directement le Sénégal: "Si quelqu'un pense que la Gambie n'a qu'une petite force armée, il se trompe. Nous avons les plus grandes forces armées du monde parce que nous sommes soutenus par Dieu Tout-Puissant. Nous n'avons peur d'aucun pays, et de qui que ce soit. Je mets au défi quiconque de toucher à nouveau la Gambie et je vais lui donner une leçon."
Pourtant, le jour où Jammeh faisait savoir ses intentions réelles sur la construction du pont de Bamba Tenda-Yelli Tenda, le Daily Observer, son organe de propagande, publiait un communiqué signé du gouvernement du Sénégal condamnant le dernier coup d’Etat manqué. Le communiqué des autorités sénégalaises publié par le Daily Observer soulignait : "Tout en rassurant le Président Jammeh de son soutien, le Sénégal reste attaché aux principes et aux valeurs fondatrices de sa politique étrangère qui s'oppose à tout changement de gouvernement par des moyens anticonstitutionnels et par la violence." Qu’à cela ne tienne, le dictateur Jammeh reste persuadé que le Sénégal est une menace.
65 millions $ US de la BAD
Alors que tout le monde s’accorde sur la nécessité de construire un pont sur le fleuve Gambie comme moyen de faciliter les échanges entre le reste du pays et les régions du sud du Sénégal, la Gambie qui est un facteur de discontinuité territoriale du Sénégal, continue de surfer à volonté sur ce handicap de son puissant voisin et en fait un atout qui lui procure une grosse manne financière. Pourtant, un projet financé par la Banque africaine de développement (BAD) à hauteur de 65 millions $ US existe pour la construction de ce pont tant désiré par les autorités sénégalaises.
En novembre dernier, les autorités gambiennes annonçaient à grand bruit la signature de la convention de construction du pont avec le consortium Corsan-Covian-Arezki chargé des travaux de construction. Mais en réalité, Yahya Jammeh cherchait simplement à tromper la vigilance de Macky Sall qui lui a fait l’honneur d’être présent à Banjul, un mois plus tôt, lors des festivités marquant les vingt ans de son accession au pouvoir par un coup d’Etat au cours duquel le président Dawda Kairaba Jawara fut renversé.
D’ailleurs, Ousmane Badjie, le ministre gambien des Transports et des Infrastructures qui a signé la convention de construction du pont sur la Transgambienne, a été arrêté et envoyé en prison une semaine après son show avec le consortium Corsan-Covian-Arezki. Jammeh accuse Ousmane Badjie d’avoir volé de l’argent au consulat gambien de Paris d’où il a pourtant été rappelé pour venir occuper le poste de ministre des Transports et des Infrastructures.
EnQuête
Ce mardi, face à des éléments des forces de sécurité gambienne auxquels se sont joints des fonctionnaires venus lui exprimer leur loyauté après le coup d’Etat manqué du 30 décembre dernier, His Excellency President Sheikh Professor Doctor Alhagie Yahya Abdul Aziz Jamus Junkung Jammeh (ouf !) a déclaré qu’il n’est pas question d’ériger le pont de Bamba Tenda, pour éviter de mettre en danger la sécurité nationale gambienne.
Pour expliquer ses motivations, le dictateur gambien déclare : "L'armée de Gambie est fidèle à mon régime. Seul moins de 1% de la population est contre moi et je vais nettoyer tous ceux-là qui sont contre moi", a déclaré Yahya Jammeh, avant d'ajouter que la seule menace contre son pouvoir ne peut venir que de l'extérieur. "Vous imaginez ce qu'il en serait si nous avions construit un pont à Bamba Tenda-Yelli Tenda lorsque la caserne de Farafenni a été attaquée en 1997 ? Les auteurs n'auraient jamais été appréhendés", déclare Yaya Jammeh à ses chefs militaires et aux autres hauts gradés des forces de sécurité.
"Insurrection armée à partir du nord du Sénégal"
Le Président Jammeh estime que la construction du pont va facilement permettre une insurrection armée à partir du nord du Sénégal pour renverser son gouvernement. Pour le dictateur gambien, le nombre croissant d'ex-officiers militaires et d'agents des renseignements actuellement en exil au Sénégal sont susceptibles de tenter de renverser son régime.
Le coup d’Etat manqué du 30 décembre dernier le conforte dans son obsession de survivre au pouvoir en faisant en sorte que le Sénégal ne puisse jamais être la menace la plus dangereuse à son projet. Et Jammeh de proférer des menaces sans évoquer directement le Sénégal: "Si quelqu'un pense que la Gambie n'a qu'une petite force armée, il se trompe. Nous avons les plus grandes forces armées du monde parce que nous sommes soutenus par Dieu Tout-Puissant. Nous n'avons peur d'aucun pays, et de qui que ce soit. Je mets au défi quiconque de toucher à nouveau la Gambie et je vais lui donner une leçon."
Pourtant, le jour où Jammeh faisait savoir ses intentions réelles sur la construction du pont de Bamba Tenda-Yelli Tenda, le Daily Observer, son organe de propagande, publiait un communiqué signé du gouvernement du Sénégal condamnant le dernier coup d’Etat manqué. Le communiqué des autorités sénégalaises publié par le Daily Observer soulignait : "Tout en rassurant le Président Jammeh de son soutien, le Sénégal reste attaché aux principes et aux valeurs fondatrices de sa politique étrangère qui s'oppose à tout changement de gouvernement par des moyens anticonstitutionnels et par la violence." Qu’à cela ne tienne, le dictateur Jammeh reste persuadé que le Sénégal est une menace.
65 millions $ US de la BAD
Alors que tout le monde s’accorde sur la nécessité de construire un pont sur le fleuve Gambie comme moyen de faciliter les échanges entre le reste du pays et les régions du sud du Sénégal, la Gambie qui est un facteur de discontinuité territoriale du Sénégal, continue de surfer à volonté sur ce handicap de son puissant voisin et en fait un atout qui lui procure une grosse manne financière. Pourtant, un projet financé par la Banque africaine de développement (BAD) à hauteur de 65 millions $ US existe pour la construction de ce pont tant désiré par les autorités sénégalaises.
En novembre dernier, les autorités gambiennes annonçaient à grand bruit la signature de la convention de construction du pont avec le consortium Corsan-Covian-Arezki chargé des travaux de construction. Mais en réalité, Yahya Jammeh cherchait simplement à tromper la vigilance de Macky Sall qui lui a fait l’honneur d’être présent à Banjul, un mois plus tôt, lors des festivités marquant les vingt ans de son accession au pouvoir par un coup d’Etat au cours duquel le président Dawda Kairaba Jawara fut renversé.
D’ailleurs, Ousmane Badjie, le ministre gambien des Transports et des Infrastructures qui a signé la convention de construction du pont sur la Transgambienne, a été arrêté et envoyé en prison une semaine après son show avec le consortium Corsan-Covian-Arezki. Jammeh accuse Ousmane Badjie d’avoir volé de l’argent au consulat gambien de Paris d’où il a pourtant été rappelé pour venir occuper le poste de ministre des Transports et des Infrastructures.
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