Il veut rendre accessible son message à tous. Aux accros des boîtes de nuits comme à l’étudiant le plus studieux. Et c’est justement pour toucher cette cible studieuse que Pape Diouf, leader de la «Génération consciente», a initié, depuis le 2 avril dernier, les «Concerts de la jeunesse consciente». Un concept qui lui a permis de faire le tour des campus universitaires du Sénégal et qui sera clôturé le 4 juin au King Fahd Palace. Pour l’heure, Pape se pose pour un bilan d’étape, donne sa lecture de la tension entre le Sénégal et la Gambie et préconise des solutions pour une résolution définitive du problème.
Le concept des «Concerts de la jeunesse consciente» : «Je continue la promotion de l’album «Rakadiou» et du single «Malaw», et je fais des prestations dans différents clubs de la place. Mais, j’ai réalisé que ce ne sont pas tous mes fans qui peuvent venir en boîte pour assister à mes concerts et c’est dans le but de les satisfaire que mon staff et moi avons initié le concept des «Concerts de la jeunesse consciente». Ces concerts sont dédiés aux étudiants et aux élèves et il s’agira, pour mon orchestre et moi, de faire le tour des universités et des écoles du Sénégal afin de gratifier mon public étudiant de séries de concerts gratuits. Nous avons été au campus Aline Sitoé Diatta (Ex Claudel), à l’Université Gaston Berger. Les prochaines étapes seront l’Université Alioune Diop de Bambey, le Lycée Maurice Delafosse, le Collège Sacré-Cœur. C’est une nouvelle expérience pour moi. Cumulativement, nous effectuons une tournée nationale. Nous avons déjà été à Thiès, Tambacounda et Kaolack. On envisage d’aller en Casamance, à Louga, Diourbel et Saint-Louis. Je compte sillonner toutes les régions du Sénégal avant la fin de l’année. Ensuite, cap sur les pays de la sous-région. J’en profite pour remercier mes fans qui ont répondu massivement à mon appel et qui ont adhéré au concept. Nous allons procéder à la clôture de la première partie des «Concerts de la jeunesse consciente» le 4 juin au King Fahd Palace. Ce concert va s’intituler le «Grand Bégué de la jeunesse consciente». Après le Ramadan, nous allons entamer une tournée américaine et tenir une soirée intitulée «Guddi Malaw».Objectif des «Concerts de la jeunesse consciente» : «La communication est très importante dans le développement du pays et nous sommes des modèles pour les jeunes. A travers nos chansons, nous véhiculons des messages. Il est toujours bon de sensibiliser les populations afin qu’elles s’impliquent davantage dans le développement de leur pays. L’objectif principal de ces concerts, c’est la sensibilisation.»
Adhésion des jeunes à ses messages : «Je pense que mon message est bien perçu par les jeunes. Quand je fais des prestations dans les campus universitaires, les jeunes adhèrent et ils sont très réactifs. Je conseille aux jeunes de poursuivre leurs humanités, car c’est leur plus grande richesse et c’est cela qui fera d’eux les leaders de demain. Si j’avais eu cette chance, je l’aurais saisi à deux mains, car il y a 10 ans de cela, il m’était impossible de m’acheter un stick de nescafé. Mais, j’ai eu foi en mon don pour la musique, j’ai persévéré et mes efforts ont été payants.»
La tournée américaine : «A travers cette tournée, mon orchestre, Baye Babou et moi allons faire les plus grands festivals des Etats-Unis, tels que les Festivals de Wisconsin, Minnesota, Cincinnati, Atlanta, Washington Dc et Philadelphie. Je serai décoré lors de ce Festival de Philadelphie. Par la suite, nous irons au Canada et ce sera ma première dans ce pays. Cette tournée est à l’initiative de la plus grande association de Sénégalais résidant au Canada.»
Le challenge canadien : «La musique n’a pas de frontières. Le défi est grand, mais je pense que le public canadien va adhérer à mon style musical. Et je pense que je vais pouvoir imposer, sans peine, mon style musical au public canadien. C’est une association de Sénégalais qui a eu l’idée de cette tournée et c’est parce qu’ils espèrent que ma musique plaira qu’ils m’ont choisi pour animer cette tournée. Ce sera l’occasion de présenter la culture sénégalaise aux Canadiens.»Maturité musicale : «Je ne dirai pas que j’ai atteint la maturité musicale. Loin de là. Je suis toujours en phase d’apprentissage.»Tension sénégalo-gambienne : «Ce qui se passe entre le Sénégal et la Gambie me peine. En tant qu’artiste, ambassadeur et leader d’opinion, je suis d’avis que les deux pays doivent se retrouver autour d’une table pour discuter et résoudre, une bonne fois pour toute, cette tension. Le Sénégal et la Gambie sont liés par une longue tradition d’amitié et de fraternité. D’ailleurs, Baye Babou et moi envisageons de sortir un single à cet effet. Nous sommes en train d’y réfléchir. Les peuples sénégambiens n’ont pas de problème. Ils sont un et indivis. A mon avis, ce sont nos dirigeants qui n’arrivent pas à s’entendre. S’ils parviennent à s’asseoir et discuter, une solution sera vite trouvée.»