Comment le trafiquant d'armes Aziz Moustapha a utilisé Marième Faye pour être dans les bonnes grâces du Président Macky Sall (Leral)


Rédigé le Lundi 10 Novembre 2014 à 14:16 | Lu 590 fois | 0 commentaire(s)



En décembre 2013, la Présidence de la République a organisé une réception en l'honneur des membres d'une délégation du « Centre international des affaires stratégiques » venus rendre le titre de femme de l'année 2013 à Marième Faye Sall, obtenu avec lors du vote, dit-on, des membres du Conseil d'administration de ce centre, dont Kofi Annan, Felippe Conzalez, le sénateur Olivier Stirn et Jessie Jackson. D'après ledit centre, l'épouse du chef de l'Etat a été primée pour « son action sociale en faveur des personnes défavorisées, mais aussi son engagement en tant que femme musulmane active, dynamique et d'une grande humilité ». Une distinction qui n'avait pas manqué de susciter beaucoup d'interrogations.


Comment le trafiquant d'armes Aziz Moustapha a utilisé Marième Faye pour être dans les bonnes grâces du Président Macky Sall (Leral)
Leral est en mesure de vous révéler que n'était ce titre décerné à la Première dame n'était qu'un montage grossier de Aziz Moustapha qui se présente comme le président de ce centre qui n'existe même pas. Pire, aucun des membres cités (Kofi Annan, Felippe Conzalez, le sénateur Olivier Stirn et Jessie Jackson) ne connait ce centre ou son président ou qu'une distinction allait avoir lieu. Même Catherine Asthon, ministre des Affaires étrangères de la Communauté européenne, n'était pas au courant qu'elle était en lice pour être la Femme de l'année 2013. Moustapha Aziz est un Libanais, détenteur de plusieurs passeports (marocain, saoudien et... diplomatique ivoirien), résidant à Paris et est reconnu comme marchand d'armes auprès des palais présidentiels africains. L'homme navigua un moment dans l'entourage du feu maréchal Mobutu, sans pouvoir réellement s'y implanter. Spécialisé dans le commerce des armes, Mustapha Aziz réapparaît à Luanda, du côté du président Dos Santos, puis à Abidjan lorsque le gouvernement Gbagbo cherche désespérément, à partir de la fin 2002, à se procurer du matériel militaire. Il est ainsi cité au cœur du réseau de fourniture d'armes israéliennes à la Côte d'Ivoire, via l'Angola. Rapidement ami de Gbagbo, Aziz persuade ce dernier de le nommer conseiller diplomatique au sein de la délégation ivoirienne à l'Unesco, dont le siège se trouve à Paris. Aziz Moustapha joue un rôle déterminant dans l'affaire dite de Julia qui a secoué la France lors de la tentative de la libération des otages français détenus en Irak qu''a voulue son ami Gbagbo. Ce dernier, qui cherche à se "racheter" depuis le meurtre du journaliste de RFI Jean Hélène et la disparition non élucidée d'un autre reporter, Guy-André Kieffer, serait ravi de pouvoir "offrir" les otages à la France. D'autant que la fine équipe avait suggéré que les deux journalistes seraient libérés à l'ambassade de France à Abidjan... Avec la chute de Gbagbo et le déclenchement de la poursuite pénale par la Cour pénale internationale contre l'ancien président ivoirien, Aziz disparaît de peur d'être poursuivi par la justice. Quelques années plus tard, il revient avec d'autres « projets » pour l'Afrique. Pour se refaire un nom et une santé financière, il se rapproche du richissime homme d'affaires marocain Jakhoukh Lahcen, patron de la société Satram Gabon. Aziz voit en Jakhloukh une garantie suffisante en Afrique pour la fiabilité et le sérieux des projets. Le jeu était simple: constituer un Centre international des affaires stratégiques, ça tape fort et ça raisonne l'étranger. L'objectif de Aziz est d'ouvrir les canaux de communication avec les plus grandes autorités africaines et l'astuce est joué. Et le sale boulot commence par le Sénégal où, pour être dans les bonnes grâces du président de la République, le centre décerne le prix de Femme de l'année 2013 à la Première Dame. www.icsa.eu.com, site internet de ce soit-disant centre, est un moyen pour Aziz Moustapha de se mettre en valeur pour se présenter fort, utile et partenaire crédible tant recherché en Afrique. Mais, un simple clic permet de constater que ce site est un vrai faux puisqu'il n'existe ni à l'adresse mentionnée dans le contact us, ni dans les fenêtres supposées mettre en valeur ce centre par la référence des réalisations et des encadrements. En réalité, ce site est administré par un certain John Cunningham, un escroc international redoutable et redouté. La famille de Jakhoukh Lahcen qui s'est sentie « abusée » par Aziz (l'homme d'affaires marocain était à Dakar pour la remise du prix à Marième Faye) a saisi le gouvernement sénégalais pour l'informer des agissements du trafiquant d'armes. « Cet homme a déshonoré le peuple sénégalais frère et a mêlé mon père à ses manigances en l'induisant en erreur,La famille Jakhoukh poursuit ce faux monsieur à tous les niveaux », explique l'un des fils de Jakhloukh.


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