C’est une source d’inspiration au cœur du département de Kébémer. Ngourane, chef-lieu dudit département, fait partie des cités religieuses les plus ardentes du pays.
Cette localité facilement accessible grâce à une route goudronnée (longue seulement de 7 kilomètres) qui la relie avec la Route nationale 2, à partir de la commune de Guéoul, doit, aujourd’hui sa notoriété et sa dimension religieuse, à son fils, le vénéré Cheikh Dethialaw Seck communément appelé «Bour-Waliwou » ou «Gaïndé Ngourane».
Cheikh Dethialaw, fils de Mandiatte Ndoumbé Mbéry et de Sokhna Borsa Ndiaye (de la famille royale du Cayor), a vu le jour en 1850. Très tôt, il a posé les prémisses d’une enfance hors du commun. Déjà, à trois ans, il a commencé à tenir solidement sur deux jambes et à parler distinctement. D’ailleurs, la même année, en 1853 à la suite du rappel à Dieu de sa mère Sokhna Borsa Ndiaye, le garçonnet a demandé à une dame de lui apporter de l’eau. Ensuite, il est allé soulever la couverture qui enveloppait le corps sans vie de sa maman, avant de lui verser le liquide sur le visage. Ce message codé véhiculé par un enfant âgé seulement de 3 ans, n’a pas été décrypté par ses proches. Ces derniers le prenaient pour un geste anodin d’un orphelin. C’était compréhensible : En ce moment, Ngourane qui occupait une place centrale dans le royaume du Cayor, était profondément païen. Mais Cheikh Dethialaw Seck, malgré son jeune âge, ne se mêlait jamais à ces pratiques.
Sa rencontre avec Cheikhna Cheikh Saadbou dans un puits
Orphelin à 7 ans, Cheikh Dethialaw Seck qui a grandi à Ngourane, a été élevé par son oncle paternel, Massamba Fary Seck. C’est dans ce milieu hostile à l’islam, que Dethialaw vit, pour la première fois en rêve, Cheikhna Cheikh Saadbou. Oustaz Birame Seck, enseignant-conférencier et petit-fils du vénéré guide religieux, rapporte : « Après son rêve où il a vu Cheikhna Cheikh Saadbou, enturbanné et assis sur une natte de prière, il a fait appel à deux de ses frères pour leur faire part de son désir de se rendre en Mauritanie pour rencontrer ce marabout Cherif qu’il a vu en songe.
Quelques jours plus tard, alors qu’il creusait en compagnie de ses frères, un puits pour leur oncle, Cheikhna Cheikh Saadbou lui apparut de nouveau. A partir de ce moment, plus rien ne put retenir Cheikh Dethialaw. Décidé à aller à la quête de savoir, il prit le chemin de Nimzath, en Mauritanie.
Armé d’une foi inébranlable et d’un courage à toute épreuve, Cheikh Dethialaw s’est lancé dans cette aventure risquée, sans même prendre le soin d’aviser ses proches. Cheikh Diop Mambéry : «A la sortie de Ngourane, il été accueilli par Cheikhna Cheikh Saadbou, qui a choisi de guider ses pas durant tout le trajet. Il est passé par les villages de Keur Mandiaye, Pallène Selle Diagne, Keur Maguèye Salla, Sam, avant de fouler le sol de Saint-Louis, où il retrouva la caravane en partance pour Nimzath. Blessé en cours de route, il a été abandonné par ses camarades qui, à Nimzath, se le virent reproché par Cheikhna Cheikh Saadbou. Ce dernier, mécontent de leur acte confia à Ibn Hambel, d’aller à la rencontre de son disciple. Ibn Hambel le retrouvera au fond du désert, épuisé et affaibli par la blessure, mais revigoré par la rencontre imminente avec son maître qui le rebaptisa Ahmad Ibn Malick.»
Cheikh Birame Seck enchaîne : «Après seulement deux ans de compagnonnage avec son guide religieux, Dethialaw a été ordonné Cheikh. Il avait maîtrisé le Coran et les enseignements religieux. A 22 ans il est devenu un érudit hors pair, très versé dans les sciences islamiques. Il avait émis le souhait de rester avec son guide et de le servir, mais ce dernier a pris le soin de le propulser au rang de Cheikh, le grade le plus important dans la hiérarchie Khadre, avec pour mission d'œuvrer pour le rayonnement de l'islam dans le Cayor». Aujourd’hui, ses disciples se comptent par centaines dans le département de Kébémer.
Un érudit qui communiquait avec les morts
Cheikh Dethialaw Seck que son vénéré guide avait désigné comme son « fils spirituel », était doté de pouvoirs mystiques lui permettant de communiquer avec les morts. A Saint-Louis, au quartier Thiéme (Goxu Mbath), il avait déplacé vers la Mauritanie les tombes de Cheikh Talibouya (fils de Cheikhna Cheikh Saadbou), Cheikh Mouhamed Lémine Ould Inseu et Cheikh Ahmed Baba Ould Zemragui. Ces défunts étaient apparus en rêve à Cheikhna Cheikh Saadbou, lui demandant de déplacer leur sépulture pour ne pas être engloutis sous les eaux qui envahissait à chaque hivernage la localité. Le guide religieux qui s’apprêtait à partir en voyage, confia à Cheikh Dethialaw la mission. Tenant entre ses mains un bâton et accompagné de quelques disciples, il a montré tour à tour les tombes, avant d’ordonner leur exhumation. Les dépouilles restées intactes ont été transférés à Zira en Mauritanie. Cheikh Birame Seck, qui maîtrise à la lettre la glorieuse histoire de son arrière-grand-père, a aussi révélé que ce dernier a réussi la prouesse de ressusciter à Guéoul, le nommé Baillo Ndiaye. Celui-ci qui a été déclaré mort et préparé pour la mise en terre, a finalement retrouvé la vie par la grâce de Cheikh Dethialaw Seck. D’ailleurs, ce dernier aurait vécu de nombreuses années plus tard avant de mourir, à nouveau.
L’on raconte qu’Il a fait un miracle quasi-similaire à Lompoul. Ici, le décès du nommé Amar Fall après avoir été mordu par un serpent, a créé une vive polémique dans la localité. Informé du décès, trois jours après l’enterrement, Cheikh Dethialaw s’est rendu à Lompoul pour présenter ses condoléances. Sur place, le père du défunt lui fait part de la polémique que le décès de son fils a suscitée. «La mort de mon fils a créé un malaise ici, car certains craignent que le serpent qui l’a mordu, soit doté de pouvoirs maléfiques.» Sans hésiter, son hôte l’instruit de l’accompagner au cimetière pour qu’il puisse demander au défunt les causes de sa mort. Quand, il lui a posé la question, Amar Fall, du fond de sa tombe a répondu qu’il a été emporté par l’ange de la mort. Le défunt qui parlait à haute voix, l’aurait aussi prié de dire à son père de remettre l’argent qu’il avait gardé sous son lit au vendeur d’huile de palme. Ce pouvoir mystique était son secret, termine Cheikh Birame Seck. Sa singulière marque de fabrique.
Cette localité facilement accessible grâce à une route goudronnée (longue seulement de 7 kilomètres) qui la relie avec la Route nationale 2, à partir de la commune de Guéoul, doit, aujourd’hui sa notoriété et sa dimension religieuse, à son fils, le vénéré Cheikh Dethialaw Seck communément appelé «Bour-Waliwou » ou «Gaïndé Ngourane».
Cheikh Dethialaw, fils de Mandiatte Ndoumbé Mbéry et de Sokhna Borsa Ndiaye (de la famille royale du Cayor), a vu le jour en 1850. Très tôt, il a posé les prémisses d’une enfance hors du commun. Déjà, à trois ans, il a commencé à tenir solidement sur deux jambes et à parler distinctement. D’ailleurs, la même année, en 1853 à la suite du rappel à Dieu de sa mère Sokhna Borsa Ndiaye, le garçonnet a demandé à une dame de lui apporter de l’eau. Ensuite, il est allé soulever la couverture qui enveloppait le corps sans vie de sa maman, avant de lui verser le liquide sur le visage. Ce message codé véhiculé par un enfant âgé seulement de 3 ans, n’a pas été décrypté par ses proches. Ces derniers le prenaient pour un geste anodin d’un orphelin. C’était compréhensible : En ce moment, Ngourane qui occupait une place centrale dans le royaume du Cayor, était profondément païen. Mais Cheikh Dethialaw Seck, malgré son jeune âge, ne se mêlait jamais à ces pratiques.
Sa rencontre avec Cheikhna Cheikh Saadbou dans un puits
Orphelin à 7 ans, Cheikh Dethialaw Seck qui a grandi à Ngourane, a été élevé par son oncle paternel, Massamba Fary Seck. C’est dans ce milieu hostile à l’islam, que Dethialaw vit, pour la première fois en rêve, Cheikhna Cheikh Saadbou. Oustaz Birame Seck, enseignant-conférencier et petit-fils du vénéré guide religieux, rapporte : « Après son rêve où il a vu Cheikhna Cheikh Saadbou, enturbanné et assis sur une natte de prière, il a fait appel à deux de ses frères pour leur faire part de son désir de se rendre en Mauritanie pour rencontrer ce marabout Cherif qu’il a vu en songe.
Quelques jours plus tard, alors qu’il creusait en compagnie de ses frères, un puits pour leur oncle, Cheikhna Cheikh Saadbou lui apparut de nouveau. A partir de ce moment, plus rien ne put retenir Cheikh Dethialaw. Décidé à aller à la quête de savoir, il prit le chemin de Nimzath, en Mauritanie.
Armé d’une foi inébranlable et d’un courage à toute épreuve, Cheikh Dethialaw s’est lancé dans cette aventure risquée, sans même prendre le soin d’aviser ses proches. Cheikh Diop Mambéry : «A la sortie de Ngourane, il été accueilli par Cheikhna Cheikh Saadbou, qui a choisi de guider ses pas durant tout le trajet. Il est passé par les villages de Keur Mandiaye, Pallène Selle Diagne, Keur Maguèye Salla, Sam, avant de fouler le sol de Saint-Louis, où il retrouva la caravane en partance pour Nimzath. Blessé en cours de route, il a été abandonné par ses camarades qui, à Nimzath, se le virent reproché par Cheikhna Cheikh Saadbou. Ce dernier, mécontent de leur acte confia à Ibn Hambel, d’aller à la rencontre de son disciple. Ibn Hambel le retrouvera au fond du désert, épuisé et affaibli par la blessure, mais revigoré par la rencontre imminente avec son maître qui le rebaptisa Ahmad Ibn Malick.»
Cheikh Birame Seck enchaîne : «Après seulement deux ans de compagnonnage avec son guide religieux, Dethialaw a été ordonné Cheikh. Il avait maîtrisé le Coran et les enseignements religieux. A 22 ans il est devenu un érudit hors pair, très versé dans les sciences islamiques. Il avait émis le souhait de rester avec son guide et de le servir, mais ce dernier a pris le soin de le propulser au rang de Cheikh, le grade le plus important dans la hiérarchie Khadre, avec pour mission d'œuvrer pour le rayonnement de l'islam dans le Cayor». Aujourd’hui, ses disciples se comptent par centaines dans le département de Kébémer.
Un érudit qui communiquait avec les morts
Cheikh Dethialaw Seck que son vénéré guide avait désigné comme son « fils spirituel », était doté de pouvoirs mystiques lui permettant de communiquer avec les morts. A Saint-Louis, au quartier Thiéme (Goxu Mbath), il avait déplacé vers la Mauritanie les tombes de Cheikh Talibouya (fils de Cheikhna Cheikh Saadbou), Cheikh Mouhamed Lémine Ould Inseu et Cheikh Ahmed Baba Ould Zemragui. Ces défunts étaient apparus en rêve à Cheikhna Cheikh Saadbou, lui demandant de déplacer leur sépulture pour ne pas être engloutis sous les eaux qui envahissait à chaque hivernage la localité. Le guide religieux qui s’apprêtait à partir en voyage, confia à Cheikh Dethialaw la mission. Tenant entre ses mains un bâton et accompagné de quelques disciples, il a montré tour à tour les tombes, avant d’ordonner leur exhumation. Les dépouilles restées intactes ont été transférés à Zira en Mauritanie. Cheikh Birame Seck, qui maîtrise à la lettre la glorieuse histoire de son arrière-grand-père, a aussi révélé que ce dernier a réussi la prouesse de ressusciter à Guéoul, le nommé Baillo Ndiaye. Celui-ci qui a été déclaré mort et préparé pour la mise en terre, a finalement retrouvé la vie par la grâce de Cheikh Dethialaw Seck. D’ailleurs, ce dernier aurait vécu de nombreuses années plus tard avant de mourir, à nouveau.
L’on raconte qu’Il a fait un miracle quasi-similaire à Lompoul. Ici, le décès du nommé Amar Fall après avoir été mordu par un serpent, a créé une vive polémique dans la localité. Informé du décès, trois jours après l’enterrement, Cheikh Dethialaw s’est rendu à Lompoul pour présenter ses condoléances. Sur place, le père du défunt lui fait part de la polémique que le décès de son fils a suscitée. «La mort de mon fils a créé un malaise ici, car certains craignent que le serpent qui l’a mordu, soit doté de pouvoirs maléfiques.» Sans hésiter, son hôte l’instruit de l’accompagner au cimetière pour qu’il puisse demander au défunt les causes de sa mort. Quand, il lui a posé la question, Amar Fall, du fond de sa tombe a répondu qu’il a été emporté par l’ange de la mort. Le défunt qui parlait à haute voix, l’aurait aussi prié de dire à son père de remettre l’argent qu’il avait gardé sous son lit au vendeur d’huile de palme. Ce pouvoir mystique était son secret, termine Cheikh Birame Seck. Sa singulière marque de fabrique.